Le prix de Jérusalem, remis lors du Forum international du livre, sera attribué à Michel Houellebecq
BHL présent à deux événements littéraires internationaux en mai à Jérusalem ; L'écrivain de "Soumission" prend régulièrement des positions pro-Israël
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Cette année, le Festival international des écrivains à Mishkenot Sha’ananim et le Forum international du livre se tiendront simultanément du 18 au 22 mai. Le philosophe et écrivain français Bernard-Henri Lévy participera à la cérémonie d’ouverture.
Les deux événements, le 13e Festival international des écrivains et le Forum international du livre (qui succède à la Foire internationale du livre de Jérusalem, fondée en 1963) se tiendront dans le quartier bucolique de Mishkenot Sha’ananim, qui surplombe la Vieille Ville de Jérusalem.
Le festival, soutenu par la Fondation de Jérusalem et la municipalité, comprendra des événements littéraires avec des auteurs, des ateliers, des activités pour les enfants, des spectacles de musique et de théâtre, des rencontres culturelles et une exposition.
Le Forum international du livre s’ouvrira par la cérémonie de remise du prix de Jérusalem, qui récompensera l’auteur français Michel Houellebecq. Le jury du prix a choisi Houellebecq à l’unanimité, le qualifiant d’écrivain radical qui réfléchit profondément et fondamentalement à la condition humaine et qui possède ce que l’on peut qualifier de « talent moral ».
Houellebecq, star internationale de la littérature et écrivain non-juif controversé, se décrit souvent comme pro-israélien et fait également l’éloge du président américain Donald Trump.
Son dernier et sixième roman, « Soumission », imagine la France devenant une nation islamique.

En décembre 2023, il a déclaré à Ynet : « Les événements récents en France, en Europe et aux États-Unis ont prouvé, plus que jamais, qu’il doit y avoir un refuge pour les Juifs. Je me demande si, à titre exceptionnel, je pourrais un jour émigrer en Israël ».
Le forum réunira les meilleurs professionnels de l’édition du monde entier pour des discussions approfondies sur les questions et les tendances clés qui façonnent l’industrie du livre aujourd’hui.
Dans le cadre d’une collaboration avec l’Union européenne visant à promouvoir la littérature européenne contemporaine en Israël, le Festival international des écrivains accueillera une douzaine de voix uniques, dont Houellebecq, Gábor T. Szántó, Shalom Auslander, Piam Pailey, Maxim Biller, Ariana Harwicz, Volker Weidermann et Mikołaj Łoziński.
Le festival accueillera également un large éventail de voix littéraires israéliennes, notamment Yael Neeman, Yaara Shehori, Maya Tevet Dayan, Dorit Rabinyan, Lihi Lapid, Alma Zohar, Merav Roth, Chaya Gilboa, Bacol Serlui et Noa Yedlin.
« Cette année, notre festival tourne son regard vers l’Europe, non seulement comme source d’inspiration littéraire, mais aussi comme lieu de réflexion sur le rôle de l’écrivain dans la société », a déclaré Julia Fermentto-Tzaisler, directrice du festival.
Fermentto-Tzaisler a précisé que d’autres thèmes seront abordés, notamment la question de savoir si la littérature peut susciter un véritable changement et si les écrivains et les philosophes peuvent contribuer à façonner le discours public et à conduire la transformation sociale.
Bernar-Henri Lévy, qui ouvrira le festival, a qualifié l’événement de « brillant exemple de la vitalité et de la résilience de la culture israélienne en ces temps de profonde tristesse et de défi. Même en temps de guerre et face au conflit qui perdure depuis 1948, Israël continue de créer et d’enrichir le monde par sa culture. Ce n’est là qu’une des expressions du sionisme, et elle me remplit de joie ».
Le dernier livre de Lévy, « Solitude d’Israël », traite de l’isolement international croissant de l’État hébreu et des événements entourant l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023.
Il y analyse la montée de l’antisémitisme mondial et son influence sur la perception d’Israël, en soulignant comment des pays comme l’Iran et la Russie, ainsi que des groupes islamistes radicaux, ont profité de la crise. Lévy s’intéresse également à des questions plus larges telles que le sionisme, l’identité d’Israël en tant qu’État juif et les appels à un cessez-le-feu sans libération des otages.