Le programme du nouveau chef de la diplomatie israélienne, Yair Lapid
Renouer avec le parti démocrate américain, réparer les liens avec les Juifs de la diaspora, se rapprocher des pays arabes alliés d'Israël - entre autres
Le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid a promis, lundi, de reconstruire les liens avec le parti Démocrate aux États-Unis, affirmant que le gouvernement sortant a nui aux relations entre Israël et la formation qui contrôle actuellement la présidence, le Sénat et la Chambre des représentants américains.
« La gestion de la relation avec le parti Démocrate, aux États-Unis, a été négligente et dangereuse », a déclaré Lapid lors d’une cérémonie de passation de pouvoir au ministère des Affaires étrangères.
« Le gouvernement sortant a fait un pari terrible, irresponsable et dangereux, celui de se focaliser exclusivement sur le parti Républicain et d’abandonner le soutien bipartisan à Israël… Nous côtoyons aujourd’hui une Maison Blanche, un sénat et une chambre démocrates, et ils sont en colère. Nous devons changer notre manière de travailler avec eux ».
M. Lapid a jugé « important » le soutien des « évangélistes chrétiens » mais « plus important(e) » la bonne entente entre les différents courants du judaïsme (réformiste, conservateur, orthodoxe).
Il succède à Gabi Ashkenazi, ancien chef de l’armée israélienne nommé chef de la diplomatie au printemps 2020 lors d’un accord de partage de pouvoir entre le camp Netanyahu et des partis d’opposition.
M. Askhenazi a fait de « son mieux pour améliorer les choses mais était dans le mauvais gouvernement », a estimé M. Lapid.
Lapid a également déclaré qu’Israël devait réparer ses liens avec les Juifs de la diaspora : « Les Juifs issus de tous les courants, réformés, conservateurs et orthodoxes, forment notre famille. Et une famille est toujours la relation la plus importante à entretenir, celle sur laquelle il faut travailler plus que toutes les autres ».
Le nouveau ministre des Affaires étrangères et Premier ministre d’alternance a par ailleurs promis de renforcer les liens avec les pays alliés de l’État juif dans la région, et notamment avec ses nouveaux alliés du Golfe – les Émirats arabes unis et Bahreïn – et avec les plus anciens, comme la Jordanie et l’Égypte.
« Nous devons continuer le mouvement qui a commencé avec les Accords d’Abraham. Il faut œuvrer à renforcer la paix avec les États du Golfe, avec l’Égypte et avec la Jordanie », a-t-il noté.
« Nous allons travailler de manière à pouvoir signer de nouveaux accords avec un plus grand nombre de pays de la région et au-delà. Cela demande du temps, cela ne se fera pas en un jour mais le ministère des Affaires étrangères coordonnera ces efforts ».
Dès dimanche soir, il s’est entretenu avec le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken qui l’a invité personnellement à Washington, et le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. M. Lapid a aussi dit avoir « échangé des messages » avec son « ami », le président français Emmanuel Macron.
« Nos relations avec les pays de l’Union européenne ne sont pas assez bonnes, nos relations avec trop de gouvernements ont été négligées et sont devenues hostiles. Crier que tout le monde est antisémite n’est pas une politique ou un programme de travail, même si parfois cela semble juste », a affirmé le nouveau ministre.
« Nous devons nous préparer rapidement à un retour à l’accord sur le nucléaire iranien », a prévenu M. Lapid, ajoutant toutefois « qu’Israël fera tout en son pouvoir pour empêcher l’Iran d’obtenir la bombe nucléaire ».