Le Qatar presse le Hamas de libérer les femmes, enfants et personnes âgées kidnappées
Les négociations se poursuivent malgré le refus israélien de relâcher 36 prisonnières palestiniennes, le Hamas reconnait que la prise d’otage légitime la riposte de Tsahal
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le Qatar est en train d’essayer de persuader le Hamas de libérer les femmes, les enfants et les personnes âgées actuellement kidnappées lors de l’attaque terroriste du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre et actuellement détenus à Gaza, et avaient été, a déclaré dimanche un responsable diplomatique au Times of Israel.
Entre 150 et 200 Israéliens et ressortissants étrangers, certains n’étant que des nourrissons, d’autres des enfants ayant des besoins particuliers, et d’autres encore des personnes âgées de plus de 80 ans souffrant de problèmes de santé chroniques, auraient été emmenés par des terroristes dans la bande de Gaza samedi dernier. Leur sort est inconnu depuis lors.
Si la majorité d’entre eux sont détenus par le Hamas, le Jihad islamique palestinien affirme détenir 30 otages, compliquant encore les efforts déployés pour obtenir leur libération.
On ignore combien d’entre eux sont encore en vie.
Alors qu’Israël se garde de tout commentaire sur les otages ou sur les efforts déployés pour les libérer, indiquant que son objectif premier et immédiat est d’éradiquer le Hamas, la question figure en tête de l’agenda du secrétaire d’État américain Antony Blinken, qui fait la navette diplomatique dans la région.
Le Qatar, qui abrite le bureau politique du Hamas et qui a engagé des pourparlers avec le groupe terroriste au sujet des otages, est l’un des six pays où il s’est rendu ces derniers jours.
Dans un premier temps, le Hamas, représenté dans les pourparlers par son chef à l’étranger Ismail Haniyeh, avait dit au Qatar qu’il était prêt à restituer les femmes, les enfants et les personnes âgées otages en échange de la libération par Israël de 36 femmes et adolescentes palestiniennes détenues dans les prisons israéliennes, a déclaré le diplomate au Times of Israel.
Cette proposition n’a toutefois pas été prise en compte par Israël, a déclaré le diplomate, ajoutant que les pourparlers se poursuivaient sous les auspices du Qatar.
Une deuxième source au fait des négociations a confié au Times of Israel que certains membres du Hamas reconnaissaient que la prise en otage de femmes, d’enfants et de personnes âgées avait renforcé la légitimité internationale d’Israël à intensifier de manière significative sa campagne militaire contre le groupe terroriste.
Le chef du Conseil national de sécurité, Tzachi Hanegbi, a déclaré samedi qu’Israël ne négociait pas activement le rapatriement des otages, affirmant que « pour l’instant, il n’y a pas moyen de négocier » avec l’organisation.
« Israël ne négociera pas avec un ennemi que nous avons juré d’effacer de la surface de la terre », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse au quartier général de l’armée israélienne à Tel Aviv.
Ses propos ont suscité la fureur des familles des otages disparus, leur porte-parole accusant le gouvernement d’avoir abandonné les otages.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a néanmoins rencontré dimanche des représentants des familles des captifs et s’est engagé à travailler au retour des otages dans les plus brefs délais.
« Netanyahu a expliqué aux familles que l’un des objectifs de la guerre était le retour des otages et des disparus », peut-on lire dans un communiqué des familles, après la réunion qui s’est tenue dans une base du commandement du Front intérieur de Tsahal, à Ramle.
Netanyahu a été vivement critiqué pour ne pas avoir rencontré plus tôt les familles des Américains disparus vendredi, alors que le Président des Etats-Unis, Joe Biden, a lui aussi passé un appel de 90 minutes avec les familles de ces disparus. Quinze Américains, dont certains ont été fait captifs, sont toujours portés disparus depuis l’assaut du Hamas samedi dernier.
« Nous essayons de ramener tout le monde à la maison. Nous nous sommes rendus dans des dizaines de maisons… Je veux serrer les gens dans mes bras », a déclaré samedi Gal Hirsch, le nouvel officier de liaison du gouvernement pour les otages.
Le porte-parole du Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré samedi soir que l’armée avait jusqu’à présent informé les familles de 126 otages que leurs proches étaient détenus dans la bande de Gaza.
La guerre a éclaté après le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre, au cours duquel au moins 1 500 terroristes ont fait irruption en Israël depuis la bande de Gaza par voie terrestre, aérienne et maritime, tuant plus de 1 400 personnes et prenant 150 à 200 otages de tous âges, sous un barrage de milliers de roquettes tirées sur les villes israéliennes.
La grande majorité des personnes tuées lorsque les terroristes sont entrés dans les localités frontalières étaient des civils – hommes, femmes, enfants et personnes âgées. Des familles entières ont été exécutées dans leurs maisons et plus de 260 ont été massacrées lors d’une rave en plein air. Beaucoup de ces meurtres ont été marqués par d’horribles actes de brutalité commis par les terroristes, que le président américain Joe Biden a décrits comme « le pire massacre du peuple juif depuis l’Holocauste ».