Le rabbin de Homesh inculpé pour avoir résidé dans un avant-poste illégal
Le rabbin Elishama Cohen, qui dirige la yeshiva de fortune de Cisjordanie, est accusé d'avoir violé la Loi sur le désengagement et d'avoir résidé à Homesh sans autorisation
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
Le rabbin Elishama Cohen, qui dirige une yeshiva de fortune dans l’avant-poste illégal de Homesh, a été mis en examen pour séjour illégal dans l’avant-poste, en violation de la Loi sur le désengagement de 2005.
Cette inculpation intervient alors que le parti d’extrême droite HaTzionout HaDatit et ses alliés politiques négocient l’abrogation de la loi de 2005 qui a permis l’évacuation et la démolition de quatre implantations dans le nord de la Cisjordanie, dont Homesh, ainsi que de toutes les implantations israéliennes dans la bande de Gaza.
La Loi sur le désengagement interdit aux Israéliens d’entrer et de résider dans ces zones sans autorisation. Son abrogation supprimerait ces restrictions et ouvrirait la voie à une éventuelle reconstruction des implantations évacuées.
L’acte d’accusation contre Cohen indique qu’il est entré dans l’avant-poste de Homesh le 15 novembre sans en avoir reçu l’autorisation, et précise que, s’il est reconnu coupable, l’accusation pourrait demander une peine de prison pour ce délit.
Cohen avait déjà été arrêté en décembre 2021 pour les mêmes motifs et avait été interrogé par la police au poste d’Ariel en mai. Il n’a cependant jamais été inculpé pour cet incident.
Dans une déclaration à la presse mardi, Cohen a décrit l’acte d’accusation comme « une marque de Caïn sur la police israélienne, le bureau du procureur de l’État et le gouvernement d’Israël. »
« Nous comptons sur le prochain gouvernement pour supprimer cette loi honteuse sur le désengagement du livre des lois d’Israël dès son installation – c’est ce qu’on nous a promis et nous comptons dessus », a déclaré le rabbin.
Douze députés ont publié des déclarations dénonçant l’inculpation de Cohen, dont l’ancien président de la Knesset Yuli Edelstein ainsi que d’autres députés du Likud et de HaTzionout HaDatit, qui ont presque tous déclaré qu’ils œuvreraient pour l’abrogation de la Loi sur le désengagement.
Depuis la première évacuation de Homesh en 2005, les habitants des implantations sont retournés à plusieurs reprises au sommet de la colline pour y maintenir la yeshiva. Bien qu’il soit illégal de passer la nuit dans l’avant-poste, les étudiants de la yeshiva de Homesh sont généralement autorisés par Tsahal à faire chaque jour l’aller-retour jusqu’au sommet de la colline pour y étudier.
En décembre 2021, Yehuda Dimentman, un étudiant de la yeshiva, a été tué par des terroristes palestiniens qui ont tiré sur la voiture dans laquelle il se trouvait alors qu’il quittait l’avant-poste.
Les habitants des implantations et les politiciens de droite ont réclamé la légalisation rétroactive de l’avant-poste en réponse à cette attaque.
L’État avait déjà indiqué à la Haute Cour de justice son intention d’évacuer une nouvelle fois Homesh, à la suite d’une pétition déposée en 2019 par l’organisation Yesh Din, qui affirmait que les Palestiniens propriétaires des terres sur lesquelles l’avant-poste est situé se voyaient refuser l’accès à leurs terres par la yeshiva et les habitants de l’avant-poste qui y étudient et y résident illégalement.
Au mois de juin, la Haute Cour avait demandé que le gouvernement lui fournisse un rapport actualisé de la situation sur le sommet de la colline avant le mois d’août, mais le gouvernement s’est effondré avant cette date.