Le réalisateur Renen Schorr, fondateur de l’École Sam Spiegel, s’est éteint à 72 ans
Après avoir remporté trois prix Ophir pour « Late Summer Blues », ce cinéaste voulait changer la culture cinématographique israélienne
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

Renen Schorr, le fondateur de l’École de cinéma Sam Spiegel de Jérusalem, est décédé mercredi, a annoncé la direction de l’établissement. Il avait 72 ans.
Bien qu’aucune cause n’ait été communiquée, l’école a qualifié son décès de « soudain ».
Schorr a joué un rôle essentiel dans le développement de l’industrie cinématographique israélienne.
« La communauté Sam Spiegel est bouleversée par la nouvelle du décès de notre professeur, Renen Schorr, le fondateur de l’école, qui a établi à Jérusalem l’œuvre de sa vie, une œuvre qui a changé le cinéma israélien et la culture israélienne dans son ensemble », a déclaré Dana Blankstein Cohen, directrice exécutive de Sam Spiegel.
« Renen, qui a dirigé Sam Spiegel pendant plus d’une génération, l’a fait avec une passion sans égale et a fait de cette institution l’une des plus importantes et des plus influentes de l’industrie cinématographique mondiale », a-t-elle ajouté.
En tant que réalisateur, scénariste et monteur, Schorr a fait ses débuts dans la réalisation avec « Late Summer Blues » en 1987, une histoire sur le passage à l’âge adulte qui avait obtenu les prix du meilleur film, du meilleur scénario et de la meilleure musique originale aux Ophir Awards de 1988.
Ce film, considéré comme révolutionnaire, raconte l’histoire de quatre Israéliens de 18 ans sur le point d’entrer dans l’armée. C’était la première fois qu’un film israélien montrait ce que pensaient les adolescents israéliens, et il a permis la création d’une nouvelle voie dans l’industrie cinématographique israélienne encore naissante.
En 1989, Schorr a créé l’École de cinéma Sam Spiegel dans un bâtiment industriel ordinaire du quartier de Talpiot à Jérusalem. En 1996, elle a été rebaptisée en l’honneur du réalisateur Sam Spiegel, après un premier legs de la succession du réalisateur.
Schorr a vu dans cette école l’occasion de trouver la bonne façon d’enseigner la réalisation de films en Israël, en aidant une industrie encore balbutiante.
« Nous nous sommes fixé pour objectif de changer le cinéma et la culture israéliens », avait expliqué Schorr lors d’une interview accordée au Times of Israel en 2017.
« Le rôle de notre école est d’établir un dialogue avec le public israélien. »
Il a dirigé l’école de cinéma pendant trente ans.
De nombreux cinéastes israéliens, dont Joseph Cedar, Nir Bergman et Talya Lavie, nominés aux Oscars, ont étudié dans cette école, et y ont acquis l’expérience et les compétences nécessaires pour réaliser des films qui plairont aux Israéliens comme à un public international.
« Israël n’est pas un pays populaire, mais les cinéastes américains et européens apprécient le cinéma israélien parce qu’il parvient à les surprendre », avait déclaré Schorr au Times of Israel.
« Cela permet de développer des relations. »

En 2001, il était parvenu à faire inclure Israël dans l’Académie européenne du cinéma et avait fondé des cinémathèques à Herzliya et à Holon.
Il a reçu le prix du ministère de la Culture pour l’ensemble de sa carrière en reconnaissance et en hommage à son travail au fil des ans en tant que cinéaste et fondateur de l’École de cinéma Sam Spiegel.