Le redoutable arsenal du Hezbollah
Quelles sont les capacités réelles du puissant groupe paramilitaire et quelles nouvelles armes pourrait-il utiliser en cas de guerre ouverte ?
Le Hezbollah, contre lequel Israël menace de lancer une offensive de grande envergure au Liban, dévoile progressivement une partie de son arsenal à mesure que ses échanges de tirs s’intensifient avec Israël.
La formation terroriste armée et financée par l’Iran a ouvert le front dans le sud du Liban le 8 octobre, affirmant vouloir soutenir son allié, le groupe terroriste palestinien du Hamas, dans sa guerre contre Israël.
Mercredi soir, son chef Hassan Nasrallah a averti « qu’aucun lieu » en Israël ne serait épargné par les missiles de son mouvement en cas d’attaque contre le Liban.
Israël devra « nous attendre par la terre, par la mer et par les airs », a-t-il menacé alors que l’armée israélienne a annoncé que « des plans opérationnels pour une offensive au Liban » avaient été « validés ».
Quelles sont les capacités réelles du puissant groupe paramilitaire et quelles nouvelles armes pourrait-il utiliser en cas de guerre ouverte ?
Les roquettes et missiles
Depuis la dernière guerre qui l’a opposé à Israël en 2006, le Hezbollah, seule formation libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, a considérablement développé ses capacités militaires.

« Nous avons reçu de nouvelles armes, nous avons développé certaines de nos armes (…) et nous en gardons d’autres pour les jours qui viennent », a prévenu Hassan Nasrallah.
« Le Hezbollah n’a probablement pas encore utilisé ses armes les plus sophistiquées », estime Dina Arakji, analyste au cabinet de consultants Control Risks.
Selon elle, le groupe possédait en 2006 « 15 000 roquettes », un nombre qui a « été multiplié par dix environ » aujourd’hui d’après les estimations.
L’analyste militaire Khalil Helou, général à la retraite, explique que le parti dispose également de missiles balistiques iraniens « Fateh-110 » d’une portée de 300 km et à guidage de précision et de missiles « Zelzal-2 ».
Les drones d’attaque
Ces dernières semaines, le Hezbollah a eu recours intensivement aux drones pour attaquer des positions militaires israéliennes, généralement proches de la frontière.
Mais il a lancé le 15 mai des drones d’attaque contre une base militaire proche de Tibériade, à environ 30 km en profondeur en Israël, et a annoncé mardi avoir envoyé un drone de surveillance filmer des objectifs au-dessus du port de Haïfa.
Le chef du mouvement a indiqué qu’il disposait d’un grand nombre de drones car il en fabrique une partie.
Le Hezbollah a également des drones Shahed 136 et autres drones de fabrication iranienne à double guidage, électro-optique et GPS, selon M. Helou.
Les armes sol-mer
Hassan Nasrallah a prévenu Israël que ce qui l’attend « également en Méditerranée est très important » en cas de guerre totale, et que « toutes ses côtes, tous ses rivages, tous ses ports, tous ses bateaux et navires » seraient affectés.
Selon M. Helou, le Hezbollah a des missiles sol-mer Yakhont russes de portée de 300 km et des missiles Silkworm de fabrication chinoise, « très précis et extrêmement rapides ».

La défense anti-aérienne
Début juin, le Hezbollah a annoncé pour la première fois avoir employé des missiles de défense aérienne contre des avions de combat israéliens.
« Les avions israéliens ont volé à basse altitude ces dernières semaines pour tenter de repérer les missiles antiaériens (…) », indique M. Helou.
Mais selon lui, la suprématie aérienne israélienne n’est pas pour autant remise en question.
Depuis février, le Hezbollah a annoncé avoir abattu plusieurs drones israéliens de type Hermes 450 et 900.
Les effectifs
Hassan Nasrallah a affirmé que si sa formation comptait « 100 000 combattants » par le passé, « aujourd’hui nous avons dépassé ce chiffre ».
Le chef du Hezbollah a dit avoir décliné les offres des autres formations membres de « l’axe de la résistance » regroupant les formations alliées à l’Iran, de l’Irak au Yémen en passant par la Syrie, qui ont proposé d’envoyer des combattants, estimant ne pas en avoir besoin.
Les tunnels
Des experts font état de tunnels et tranchées creusés par le mouvement dans le sud du Liban et également dans la plaine orientale de la Békaa, frontalière de la Syrie.
Pour M. Helou, le Hezbollah « s’est préparé à une guerre d’usure sur le même modèle que le Hamas, où ses dirigeants seront inatteignables par les avions israéliens car sous terre ».
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