Le risque d’une guerre large a « faibli » après les accrochages Israël-Hezbollah – C.Q. Brown
Si le général américain déclare que le groupe terroriste "a encore des capacités" après les frappes de Tsahal, il note que l'Iran représente un danger mais que les États-Unis et leurs alliés "sont en meilleure posture" pour défendre Israël
Le numéro un de l’armée américaine a déclaré, lundi, que le spectre à court terme d’une guerre plus large au Moyen-Orient avait quelque peu « faibli » après les affrontements entre Israël et le Hezbollah libanais – des affrontements qui n’ont pas entraîné d’escalade. Il a ajouté que l’Iran représentait toujours un danger important alors que la république islamique envisage de frapper Israël.
Le général Charles Q. Brown Jr. de l’armée de l’air, qui est le président de l’état-major interarmées des États-Unis, s’est confié à Reuters à l’issue d’un déplacement de trois jours au Moyen-Orient. Il s’est notamment rendu en Israël quelques heures après que le Hezbollah a lancé des centaines de roquettes et de drones en direction du pays, l’armée de l’air détruisant des lance-roquettes du Hezbollah au Liban pour contrecarrer une attaque de plus grande envergure. Des hostilités qui ont été parmi les plus importantes à avoir été enregistrées depuis plus de dix mois – lorsque le Hezbollah avait commencé à attaquer le nord d’Israël dans le sillage du pogrom commis par le Hamas, le 7 octobre – mais qui n’ont provoqué que des dégâts limités en Israël, sans menace immédiate de représailles de la part d’une partie ou de l’autre.
Brown a fait remarquer que les agressions du Hezbollah n’étaient que l’une des deux grandes menaces qui planent actuellement sur Israël. L’Iran menace également de lancer une attaque à l’encontre de l’État juif à la suite de l’assassinat d’un haut-dirigeant du Hamas à Téhéran, à la fin du mois dernier.
Alors qu’il était demandé si, à ses yeux, le risque immédiat d’une guerre régionale avait diminué, Brown a répondu que « dans une certaine mesure, oui ».
« Il y avait deux choses dont on savait qu’elles allaient se produire. L’une s’est déjà produite. Maintenant, tout dépendra de la manière dont la seconde va se dérouler », a déclaré Brown alors qu’il était à bord de son vol en provenance d’Israël.
« C’est la réaction de l’Iran qui dictera la réaction d’Israël et c’est ce qui déterminera si un conflit plus large se produira ou non, » a-t-il ajouté.
Brown a rappelé le risque que posent les alliés terroristes de l’Iran qui sont stationnés dans des pays comme l’Irak, la Syrie ou la Jordanie – et qui ont attaqué également des troupes américaines. Il a cité les rebelles Houthis, au Yémen, qui ont pris pour cible le transport maritime en mer Rouge et qui ont tiré des drones en direction de l’État juif.
« Tous ces autres groupes peuvent finalement passer à l’acte et lancer leurs propres agressions parce qu’ils ne sont pas satisfaits – c’est le cas des Houthis en particulier », a noté le général qui a qualifié le groupe chiite « d’électron libre ».
L’Iran a promis « un dur châtiment » en réponse au meurtre du chef du Hamas, Ismail Haniyeh, qui a eu lieu à la fin du mois dernier alors qu’il était en visite à Téhéran – un assassinat dont la république islamique a attribué la responsabilité à Israël. L’État juif, de son côté, n’a ni confirmé ni démenti son implication dans la mort du chef terroriste de premier plan.
Brown a déclaré que l’armée américaine était « en meilleure posture » pour aider à défendre à la fois Israël et ses propres hommes stationnés au Moyen-Orient qu’elle ne l’était le 13 avril, lorsque l’Iran avait lancé une attaque sans précédent contre Israël en lançant des centaines de drones, de missiles de croisière et de missiles balistiques. L’État juif, les États-Unis et d’autres alliés étaient néanmoins parvenus détruire la quasi-totalité des projectiles avant qu’ils n’atteignent leurs cibles.
« Nous sommes mieux préparés », a affirmé Brown. Il a rappelé la décision qui a été prise dimanche concernant le maintien de deux groupes d’intervention, sur des porte-avions, au Moyen-Orient, ainsi que celle d’envoyer un escadron supplémentaire d’avions de chasse F-22.
« Nous essayons d’améliorer ce que nous avons fait au mois d’avril », a-t-il expliqué.
Selon Brown, ce sera aux responsables politiques, à Téhéran, qu’il reviendra de prendre une décision – et ce indépendamment des projets de l’armée iranienne en tant que telle.
« Ils veulent un passage à l’acte susceptible de transmettre un message mais ils ne veulent pas non plus, je pense, faire quelque chose qui pourrait déclencher un conflit plus large », a-t-il dit.
L’administration du président américain Joe Biden a cherché à limiter les répercussions de la guerre qui, à Gaza, oppose Israël au Hamas – une guerre qui en est à son onzième mois. Le conflit a détruit de vastes pans de l’enclave côtière, menant le Hezbollah et les Houthis du Yémen à lancer des attaques en solidarité avec le Hamas.
Brown s’est rendu lundi au Commandement du nord de Tsahal, où il a été informé des menaces qui planent sur les frontières que partage Israël avec le Liban et la Syrie. A Tel Aviv, il a rencontré le ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef d’état-major Herzi Halevi.
Alors qu’il était interrogé sur la puissance militaire du Hezbollah, en particulier au lendemain des frappes israéliennes, Brown a averti que le groupe terroriste chiite « a encore des capacités ».
La guerre à Gaza avait commencé en date du 7 octobre 2023 quand les terroristes du Hamas étaient entrés sur le territoire du sud d’Israël et qu’ils y avaient commis un pogrom. Les hommes armés avaient massacré près de 1200 personnes, des civils en majorité, et ils avaient kidnappé 251 personnes, prises en otage dans la bande de Gaza.
Le ministère de la Santé de Gaza, qui est placé sous l’autorité du Hamas, déclare que plus de 40 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié, ne fait pas de distinction entre civils et hommes armés. Israël, de son côté, affirme avoir tué quelque 17 000 terroristes dans les combats et 1 000 hommes armés supplémentaires alors qu’il se trouvaient sur le territoire israélien, le 7 octobre.
L’État juif explique chercher à réduire au maximum le nombre de victimes civiles et souligne que le Hamas utilise la population comme bouclier humain, lançant ses attaques depuis des habitations, des écoles et des mosquées.
Le bilan israéliens dans l’offensive terrestre contre le Hamas à Gaza et dans les opérations menées le long de la frontière avec la bande est de 340 morts.