Le sergent chef Nitai Meisels, soldat tué à Gaza, est inhumé à Rehovot
A la cérémonie, où se trouvaient des centaines de personnes, les membres de sa famille ont déclaré que le soldat ne leur avait pas dit où il se trouvait, craignant de les inquiéter
Ce sont des centaines de personnes qui ont assisté aux funérailles du sergent chef réserviste Nitai Meisels lundi, au lendemain de sa mort survenue dans la bande de Gaza. Les membres de sa famille ont indiqué qu’il ne leur avait pas dit qu’il prenait part aux combats pour ne pas les inquiéter.
Meisels, 30 ans, de la 14e Brigade des blindés, a perdu la vie aux côtés du major réserviste Aryeh Rein, 39 ans, suite à un tir de missile anti-char dans le nord de Gaza, dimanche.
Né à Baltimore alors que ses parents s’étaient installés aux États-Unis pour que son père puisse suivre un stage post-doctoral, Meisels a été enterré dans sa ville natale de Rehovot.
Rafi Peretz, ancien ministre de l’Éducation et responsable de l’académie prémilitaire que Meisels avait fréquentée avant son recrutement au sein de l’armée, était présent lors de ces funérailles.
« Jusqu’à hier, j’avais pensé que Nitai ne faisait pas partie des héros – il était Nitai, tout simplement, pourquoi aurait-il été un héros ? – mais depuis la nuit dernière, nous savons qu’il en était également un », a dit sa mère, Ayala, sanglotant.
« Au cours des dernières semaines, ce mélange de combats et de front intérieur était difficile pour toi. J’aurais vraiment voulu que tu nous dises ce que tu vivais et tu as choisi de ne pas le faire », a-t-elle ajouté. « A cause de la guerre, nous avions annulé cette fête de trentième anniversaire que nous avions prévue pour toi et aujourd’hui, tu auras trente ans pour l’éternité. »
Eitan, son père, a déclaré que « Nitai ne nous a pas dit ce qu’il faisait pendant la guerre parce qu’il ne voulait pas nous inquiéter. Il a combattu dès le premier jour… au sein d’une unité très dangereuse ».
« Dieu donne, Dieu reprend », a continué Eitan.
La sœur de Nitai, Adi, a confié qu’il avait dit à sa famille qu’il était dans une unité logistique, qu’il aidait à réparer des chars et qu’il ne pouvait pas répondre à leurs appels et à leurs messages à cause d’une mauvaise réception. Elle a ajouté qu’elle avait attendu « de pouvoir danser à ton mariage » et qu’elle l’avait imaginé comme un futur père qui aurait été drôle, quoique autoritaire.
« Lors de notre dernier Shabbat, il y a une semaine et demie, tu avais dit que les cimetières étaient remplis de gens irremplaçables », a-t-elle continué. « Je veux te dire que tu ne pourras jamais être remplacé. Par exemple, qui emmènera les neveux prendre part à des randonnées qui étaient si particulières ? Qui jouera avec les enfants avec une telle patience ? Je suis désolée, Nitai… J’étais ta sœur aînée et je devais te protéger. Et au lieu de te protéger, c’est toi qui nous a protégés tous, tu t’es battu pour nous ».
« Nous avons découvert quel lion tu étais, combien tout le monde t’aimait, combien toute le monde comptait sur toi et que tu ne pourras véritablement jamais être remplacé », a poursuivi Adi. « Protège-nous, protège les soldats et les otages et donne-nous la force de traverser ce cauchemar ».
La guerre a éclaté le 7 octobre quand le groupe terroriste du Hamas a perpétré une attaque massive dans les communautés du sud d’Israël, tuant 1 200 personnes, des civils en majorité. Des familles entières avaient été froidement exécutées et des centaines de jeunes avaient été massacrés lors d’une rave-party, le festival de musique Supernova. Des milliers de terroristes avaient franchi la frontière séparant Israël de la bande de Gaza à cette occasion et ils avaient aussi enlevé 240 personnes, prises en otage au sein de l’enclave côtière.
Israël a lancé une campagne militaire en guise de réponse, notamment une incursion terrestre, dont l’objectif est de détruire le Hamas, de l’écarter du pouvoir à Gaza et d’obtenir la libération des otages.