Le soldat tué à Jénine a été victime d’un tir ami – enquête militaire
Des soldats du commando Egoz se seraient mépris sur l'identité du sergent de première classe David Yehuda Yitzhak lors du retrait du camp de réfugiés de Cisjordanie le mois dernier
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a publié mardi les conclusions d’une enquête sur la mort d’un soldat de l’unité d’élite du commando Egoz à la fin d’une importante opération à Jénine, en Cisjordanie, le mois dernier, confirmant que le sergent de première classe David Yehuda Yitzhak avait été abattu par un tir ami.
Le sous-officier de 23 ans a été abattu au moment du retrait de Jénine, dans une ruelle étroite du camp de réfugiés.
Selon l’enquête de Tsahal, Yitzhak a été abattu par d’autres soldats israéliens déployés dans la zone, suite à une erreur d’identification.
L’incident s’est produit peu après des tirs nourris entre militaires israéliens et Palestiniens armés du camp de réfugiés de Jénine, au moment où les soldats se retiraient à la fin de l’opération.
« Un des soldats a vu une silhouette suspecte et des mouvements suspects dans l’un des bâtiments : il a tiré », a déclaré l’armée, ajoutant que Yitzhak avait été mortellement touché par les coups de feu.
L’enquête de Tsahal a révélé des « anomalies » dans la manière dont les soldats étaient positionnés au moment du retrait du camp de réfugiés ».
Après avoir examiné les conclusions de l’enquête, le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, a déclaré que cet accident mortel était « un événement difficile et malheureux, au terme duquel nous avons perdu un soldat au cours d’une activité opérationnelle dangereuse ».
« A l’instar des autres unités commando, Egoz est intervenu dans le camp de réfugiés de Jénine de façon courageuse et admirable, pour le plus grand succès et la liberté d’action de Tsahal. Nous allons en tirer les conclusions et ferons ce qui s’impose au sein des unités de combat », a déclaré Halevi, dans une publication de Tsahal.
Des officiers supérieurs ont également fait part des conclusions de l’enquête aux proches d’Yitzhak.
L’armée israélienne a indiqué que des mesures disciplinaires avaient été prises à l’encontre de soldats de la brigade Oz, également connue sous le nom de brigade commando, dont Egoz fait partie.
Un capitaine a reçu un blâme, un chef d’escouade a été démis de ses fonctions et un autre, qui a déjà quitté l’armée, ne pourra pas commander l’escouade au titre de la réserve pendant un certain temps, ce après quoi l’armée réexaminera ses aptitudes au commandement.
En outre, un sergent de l’escouade ne sera plus autorisé au commandement.
Egoz a récemment connu une série de tirs amis. Un lieutenant a ainsi abattu le major Ofek Aharon, 28 ans, et le major Itamar Elharar, 26 ans, suite à une erreur d’identification le 12 janvier 2022. Cette affaire a profondément ébranlé l’unité.
L’incursion de deux jours, en juillet dernier, avait pour cible une aile locale de l’organisation terroriste du Jihad islamique palestinien, ainsi que d’autres groupes armés de moindre importance, installés dans la ville et le camp de réfugiés.
Au cours de cette opération, durant laquelle ont été déployés un millier de soldats de l’armée de Terre et de l’armée de l’Air, Tsahal a identifié et démoli pas moins de huit emplacements de stockage d’armes, six laboratoires de fabrication d’explosifs renfermant des centaines d’engins amorcés, trois salles d’opérations utilisées par des hommes armés palestiniens pour surveiller les soldats israéliens et d’autres « infrastructures terroristes ».
Les autorités palestiniennes de la santé ont déclaré que 12 personnes avaient été tuées et une centaine, blessées, lors de frappes aériennes israéliennes et d’affrontements avec les soldats entre le 3 et le 5 juillet.