Le troisième conflit avec Gaza en 3 ans finira-t-il différemment ?
Même une invasion terrestre aurait peu de chance de renverser le Hamas ou d’arrêter les tirs de roquettes pendant quelques années
JTA — Habituez-vous au conflit. C’est le message que les officiels et les experts en sécurité israéliens relaient alors que l’Armée israélienne conduit sa troisième opération en six ans contre le Hamas dans la bande de Gaza.
Les capacités de défense de missile d’Israël ont considérablement augmenté depuis les derniers affrontements à Gaza, l’opération Plomb durci en 2008-2008 et l’opération Pilier de défense en 2012, tandis que le Hamas a étendu ses capacités de frappe des centres de population au cœur d’Israël.
Pourtant, les experts déclarent que le centre du sujet pour les deux parties, une crédibilité forte parmi les Palestiniens pour le Hamas et une frontière tranquille pour Israël, n’a été que temporairement atteint lors des affrontements précédents. Il y est encore peu probable que ces objectifs soient atteints sur un long terme cette fois-ci.
« Il n’y a pas de solution militaire, alors il y aura d’autres affrontements », explique Yiftah Shapir, le chef du Projet Equilibre Militaire au Moyen-Orient à l’Institut des Etudes de Sécurité Nationale de Tel Aviv.
« Nous devons restaurer les capacités d’Israël de dissuasion pour un, deux ou trois ans. Entre les affrontements, les terroristes obtiendront de nouvelles armes et développerons des moyens plus intelligents de nous frapper. Il ne peuvent pas nous battre, mais il peuvent nous mettre en colère et nous faire du mal ».
La dernière opération de l’Armée, Bordure protectrice, a commencé tôt mardi matin. Depuis lors, le Hamas et le Jihad Islamique ont lancé 360 roquettes sur Israël, selon l’armée israélienne, et Israël a réalisé plus de 700 frappes aériennes sur Gaza.
« Nous allons aujourd’hui élargir nos opérations contre le Hamas et les autres groupes terroristes à Gaza », a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans une déclaration mercredi. « Nous continuerons à protéger nos civils contre les attaques du Hamas ».
« Cela pourrait prendre du temps », a-t-il ajouté.
Le Hamas tire des roquettes sur Israël depuis plus d’une décennie, mais ses missiles peuvent maintenant frapper bien plus loin que les villes frontières dans le sud d’Israël, qui ont jusqu’à alors subi le plus gros des attaques du Hamas.
Des roquettes à longue distance ont contraint les résidents de Tel Aviv et de Jérusalem à courir pour se protéger cette semaine, et la majorité de la population de centres d’Israël est sous la menace.
Israël a réussi à éviter d’avoir des victimes grâce à des alertes de sirènes, qui indiquent aux résidents quand se rendre vers les abris protecteurs, mais aussi grâce au Dôme de fer, un système de défense de missile qui intercepte les roquettes visant les zones peuplées.
Pourtant le bilan des morts palestiniens est à 100 morts, y compris plus d’une douzaine d’enfants, plusieurs d’entre eux ont été tués dans le bombardement d’une maison dans le sud de Gaza mardi. Un porte-parole de l’armée israélienne a déclaré au New York Times qu’un avertissement d’évacuer avait été publié avant l’attaque.
Netanyahu a donné l’ordre à l’armée d’étendre l’opération mercredi et l’armée a rappelé 40 000 réservistes. Les dirigeants israéliens ont discuté la possibilité d’une invasion terrestre imminente de Gaza.
Si les troupes au sol envahissent effectivement, Bordure protectrice irait au delà de l’ampleur de Pilier de Défense, une campagne de huit jours qui avait été entièrement menée depuis le ciel. L’opération ressemblerait beaucoup plus à Plomb durci, une guerre de trois semaines en décembre 2008 qui avait impliqué les troupes israéliennes au sol et entraîné la mort de 13 Israéliens et 1 400 Palestiniens.
Selon les experts, même une invasion terrestre n’aurait que peu de chances de renverser le Hamas ou d’arrêter les tirs de roquettes pour plus de quelques années.