« Le voile », une exposition de la photographe française Nina Médioni, à Tel Aviv
La photographe a documenté ses rencontres avec des femmes en Israël, des filles de sa famille ou des inconnues rencontrées dans l’espace public, à Tel Aviv, Bnei Brak et Jérusalem
La photographe française Nina Médioni exposera à Tel Aviv, à partir du 15 décembre et jusqu’au 27 janvier, sa série « Le voile ». Le vernissage aura lieu le 15 décembre à 19h30 (entrée libre).
L’exposition de photos se tiendra dans l’espace d’accueil de l’Institut français de Tel Aviv (7, boulevard Rothschild).
Dans cette exposition, la photographe documente ses rencontres avec des jeunes femmes en Israël, des filles de sa famille ou des inconnues rencontrées dans l’espace public, à Tel Aviv, Bnei Brak et Jérusalem, des villes différentes et contrastées.
Ce « voile » juif, au cœur de ses photos, est un élément médiateur qui constitue un seuil, un intermédiaire entre le sujet et la photographe. « Il se présente autant comme un bouclier protecteur que comme une clef de compréhension du portrait lui-même », écrit l’Institut.
L’artiste française a commencé sa série en 2019, en rendant visite à sa famille juive ultra-orthodoxe à Bnei Brak. Elle l’a poursuivie cette année, alors qu’elle est retournée en Israël pour participer à un programme de séjour pour artistes invités qui était organisé par les ateliers d’artistes à Jérusalem. Elle a ainsi continué à photographier les filles de sa famille aux côtés d’autres portraits de jeunes femmes approximativement de son âge, des inconnues qu’elle a rencontrées dans l’espace public.
Ce projet « Le voile », toujours en cours, a été exposé à plusieurs reprises en France, notamment à Paris cet automne.
« Le regard des femmes photographiées et la manière dont il reflète le regard de la photographe joue un rôle important dans le projet », écrit l’Institut. « De même que les tissus qui reviennent dans ses photographies : le vêtement qui enveloppe la vie des jeunes filles de sa famille, leurs robes, les rideaux qui couvrent leurs fenêtres, la toile des parois de la soucca, le voile qui les sépare du monde, qui cache les choses, qui les dissimule, elles. Ce ‘voile’, protecteur et médiateur, confère son titre à l’exposition. »
« Le regard de Médioni est empli d’estime, de compassion et de curiosité. Ses photographies font écho à la fragilité et à l’ambivalence du moment de la photographie, de la rencontre, et celui, fugace, de la jeunesse. La même ambivalence, selon Médioni, est également liée à son sentiment de n’être ni Israélienne ni Juive, à l’impression d’appartenance et de non-appartenance à la fois, à la sensation d’être une visiteuse se demandant un instant si elle a envie de s’assimiler à la société qu’elle documente ou de rester une observatrice extérieure. »
Née en 1991 à Paris, Nina Médioni vit et travaille à Marseille. Diplômée de l’École nationale de la photographie d’Arles en 2019, elle est ensuite partie vivre plusieurs mois à Tel Aviv. Elle travaille actuellement sur son premier film, « Le Chalet ».