Israël en guerre - Jour 428

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L’équipe de sécurité de Yair Netanyahu est coûteuse et inutile – ex-responsables

Un reportage télévisé a mis en doute la protection coûteuse, par le Shin Bet, du fils du Premier ministre à Miami - une protection qui ne relève pas de la responsabilité de l'agence

À gauche : Yaïr Netanyahu arrivant à une audience au tribunal de Tel Aviv, le 29 novembre 2022 ; à droite : la tour d'appartements de luxe de Hallandale Beach, dans le sud de la Floride. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90 ; Felix Mizioznikov/Shutterstock.com)
À gauche : Yaïr Netanyahu arrivant à une audience au tribunal de Tel Aviv, le 29 novembre 2022 ; à droite : la tour d'appartements de luxe de Hallandale Beach, dans le sud de la Floride. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90 ; Felix Mizioznikov/Shutterstock.com)

Le fils du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Yair, qui se trouve aux États-Unis depuis un an, bénéficie d’une équipe de sécurité, là-bas, dont il ne semble toutefois pas avoir le droit de profiter légalement parlant, a fait savoir la Douzième chaîne vendredi.

La sécurisation du séjour de Yair Netanyahu dans un complexe résidentiel luxueux à Miami, en Floride – avec un chauffeur et deux gardes du corps de l’unité d’élite 730 au sein du Shin Bet – coûte à l’État environ 200 000 shekels par mois, selon la chaîne. Et elle a coûté au total, jusqu’à présent, la somme de 2,5 millions de shekels.

Il est difficile de dire pourquoi Yair Netanyahu est protégé par l’unité 730 qui est uniquement chargée de la sécurité des sept plus hauts-responsables israéliens : le président, le Premier ministre, le ministre de la Défense, le président de la Knesset, le leader de l’opposition et le président de la Cour suprême. Les autres personnalités reçoivent leurs équipes de sécurité de l’unité Magen, de moindre rang, qui dépend du Bureau du Premier ministre.

Selon le reportage, le fait que le fils adulte d’un Premier ministre, vivant à l’étranger, bénéficie 24 heures sur 24 et sept jours sur sept d’une protection du Shin Bet est également sans précédent.

Yair Netanyahu avait quitté Israël suite aux manifestations massives qui avaient eu lieu le 23 mars 2023, lorsque des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues, indignées par la décision prise par son père de limoger le ministre de la Défense Yoav Gallant. Ce dernier avait, à ce moment-là, demandé au gouvernement de mettre en pause son projet de refonte radicale du système judiciaire israélien, déclarant qu’il était une menace pour la sécurité nationale.

Yair Netanyahu, qui était alors connu pour ses provocations sur les réseaux sociaux, dont les convictions politiques sont ancrées à la droite de l’échiquier, avait, semble-t-il, influencé son père en lui recommandant de renvoyer le ministre.

Ces manifestations massives avaient obligé Benjamin Netanyahu à geler son plan de refonte du système de la justice et à réintégrer son ministre. Gallant avait repris sa place au mois de mai et les comptes de Yair Netanyahu, sur le réseaux sociaux, s’étaient vidés de contenus. Il s’était alors installé à Miami, dans une habitation appartenant à Simon Falic, un bienfaiteur millionnaire de la famille Netanyahu.

Au mois de février, le journal britannique Daily Mail a publié des photos de Yair Netanyahu qui vit apparemment dorénavant dans une tour de luxe, la résidence Slate, située à Hallandale Beach, à proximité de Miami et qui appartient aussi au millionnaire. Yair a été très critiqué, au sein de l’État juif, pour ses séjours baignant dans l’opulence au moment où son pays est en guerre et les jeunes de son âge se battent à Gaza.

Haaretz a signalé, dimanche dernier, que l’un des critiques américains du Premier ministre – un ressortissant américano-israélien appelé Offir Gutelzon et qui vit à Palo Alto, en Californie – avait été victime de harcèlement de la part du Shin Bet pour son intention de diffuser publiquement les allées et venues du fils de Netanyahu à Miami.

Interrogé sur le reportage paru dans Haaretz lors d’une conférence de presse, lundi dernier, le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, a affirmé que « les États-Unis s’opposeront à tout effort livré par un gouvernement étranger qui viserait à intimider des individus aux États-Unis pour les dissuader de jouir de leur droit protégé à la liberté de parole ».

La sécurité de Netanyahu et de sa famille avait, semble-t-il, été renforcée lorsque Sara Netanyahu, épouse du Premier ministre et mère de Yair, avait été interpellée par des manifestants qui s’opposaient au projet de refonte du système judiciaire alors qu’elle se trouvait dans un salon de coiffure du centre de Tel Aviv, au mois de mars dernier, à l’apogée du mouvement de protestation. Après cet incident, la famille Netanyahu avait demandé que sa protection soit revue à la hausse, selon la Douzième chaîne.

Des Israéliens manifestant devant un salon de coiffure où se trouvait Sara Netanyahu, l’épouse du Premier ministre Benjamin Netanyahu, à Tel Aviv, le 1er mars 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

L’une des personnes interrogées dans le cadre du reportage de la Douzième chaîne, Ami Dror, opposant au projet de refonte radicale du système de la justice israélien et ancien chef de l’équipe de sécurité de Netanyahu dans les années 1990, a dit que le Shin Bet n’avait pas été favorable à la demande de Netanyahu concernant son fils mais qu’une commission ministérielle, composée de cinq membres, avait décidé de passer outre son positionnement.

« Ils y étaient complètement opposés », a dit Dror en évoquant le Shin Bet. « Ils s’arrachaient les cheveux mais ils ont été forcés » de se conformer aux requêtes de Netanyahu.

« Ils ne voulaient pas le faire parce qu’il n’y avait aucune raison de le faire », a continué Dror, qui n’a pas cité ses sources.

« Vous devez décider quelque chose », a-t-il expliqué. « Le coût du maintien permanent de deux personnes à l’étranger est élevé. Est-ce qu’il est plus important d’allouer le même budget à dix agents du Shin Bet qui interrogeront des Gazaouis, ou à des deux personnes qui resteront là-bas avec Yair Netanyahu ? »

« Si le Shin Bet avait des informations spécifiques sur des menaces proférées à son encontre, ce serait totalement différent », a poursuivi Dror, « mais ce n’est pas le cas ».

Shlomo Harnoi, ancien responsable des services de protection rapprochée au sein du Shin Bet, a dit à la Douzième chaîne qu’il « n’y a probablement, à ma connaissance, aucune menace réelle – je veux parler de quelque chose de concret, où il serait évident que quelqu’un chercherait à porter atteinte à Netanyahu ».

Dror a affirmé que la raison pour laquelle la famille Netanyahu avait voulu un renforcement de sa sécurité étaient qu’ils appréciaient la présence de gardes du corps, qui avait un impact sur leur statut. « Beaucoup de personnalités protégées ressentent la nécessité de l’être pour une question de statut, pour se démarquer des autres partout où elles vont », a-t-il indiqué, ajoutant que « votre apparence s’améliore quand vous êtes entouré de gardes du corps ».

Le Premier ministre Netanyahu est également connu pour avoir toujours privilégié la présence d’une équipe de sécurité solide. Quand sa famille avait perdu ses gardes du corps après la défaite essuyée par le chef du Likud, lors des élections de 2021, le Premier ministre sortant avait insisté – en vain – sur la nécessité, pour l’État, d’offrir une protection rapprochée à son épouse et à ses enfants.

De gauche à droite : Avner, Sara, Benjamin et Yair Netanyahu en vacances sur le plateau du Golan, le 23 avril 2019. (Crédit : Bureau du Premier ministre)

Le site d’information Walla a fait savoir, vendredi, que lors d’une réunion du cabinet qui avait eu lieu la veille, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir et le ministre de la Coopération régionale David Amsalem — qui sont deux alliés politiques de Netanyahu — s’en étaient pris à Ronen Bar, dirigeant du Shin Bet qui, selon eux, faisait preuve de trop de laxisme concernant la sécurité du Premier ministre qui, avaient-ils ajouté, était mise en danger par ses opposants lors des manifestations.

Selon Walla, deux sources qui n’ont pas été identifiées ont raconté que Bar avait dit aux deux ministres qu’il n’avait pas connaissance d’un renforcement des menaces émises à l’encontre du Premier ministre et qu’il leur en avait demandé un exemple. Ben Gvir, selon les sources, aurait alors montré à Bar un post incendiaire publié sur les réseaux sociaux, qui éreintait le Premier ministre. Toutefois, le responsable du Shin Bet aurait alors répondu que la publication avait été diffusée par un faux compte iranien et non par un citoyen israélien.

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