Les 13 Juifs yéménites ont gagné Le Caire; plus que 6 Juifs au Yémen
La famille a confirmé son départ pour l'Égypte après avoir trouvé un accord avec les Houthis ; Les Juifs restants semblent vouloir rester

Treize Juifs yéménites ont été emmenés vers l’Égypte depuis le Yémen dans le cadre d’un accord avec les milices soutenues par l’Iran qui contrôlent leurs régions, réduisant à six le nombre de Juifs restants au Yémen, a confirmé le Times of Israel.
Il a été fait état de leur départ pour la première fois dimanche dans le journal londonien Asharq Al-Awsat. Le journal a mentionné qu’ils avaient été expulsés.
Un responsable ayant connaissance du dossier a déclaré au Times of Israel que les 13 Juifs yéménites – parmi les derniers membres de la communauté ancienne – n’avaient pas été contraints de façon directe de quitter le pays. Au lieu de cela, ils avaient conclu un accord de départ avec les milices houthies soutenues par l’Iran, qui contrôlent certaines parties du Yémen.
Les treize Juifs ont reçu l’offre de se rendre en Israël via la ville portuaire d’Aden, qui est contrôlée par un représentant des Émirats arabes unis dans ce pays déchiré par la guerre, le Conseil de transition du Sud. Mais ils ont refusé.
« Ils sont parvenus à un accord avec les dirigeants houthis pour se rendre au Caire. Ils voulaient d’abord se rendre aux Émirats arabes unis, mais cela s’est avéré impossible, ils sont donc allés au Caire. Ils y ont de la famille », a déclaré le responsable officiel, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat en raison du caractère sensible de la question.

Plusieurs familles juives yéménites ont été réimplantées aux Émirats ces derniers mois. Les familles ont reçu ce que le fonctionnaire a qualifié de « très bonnes conditions financières », y compris des unités de logements.
La communauté juive yéménite – qui comptait autrefois plus de 50 000 personnes – a diminué au cours des dernières décennies. Entre 1949 et 1950, Israël a fait venir près de 49 000 Juifs yéménites vers l’État juif.
Cet exode a été accéléré par un antisémitisme croissant, à la suite de la création de l’État d’Israël – mais aussi par une anarchie accrue au Yémen même, après une tentative de coup d’État. L’attachement au sionisme s’était également lentement développé au sein de la communauté yéménite durant des décennies avant la migration de masse, stimulé par la religiosité de la communauté.
Actuellement, six Juifs vivent toujours au Yémen, dont un est actuellement en détention dans une prison houthie. Les efforts diplomatiques déployés pour libérer ce juif emprisonné, Levi Salem Marhabi, se sont jusqu’à présent révélés infructueux.
« Ils veulent rester. Il y a eu des ouvertures pour qu’ils viennent en Israël, mais pour l’instant, ils veulent rester sur place », a déclaré le responsable.
Marhabi a été arrêté en 2016 par les forces de renseignement houthies après avoir prétendument fait passer en contrebande depuis le Yémen vers Israël un rare rouleau de la Torah en peau de daim, en même temps que 17 membres de la communauté juive. Les Houthis ont déclaré que le rouleau, qui aurait au moins 500 ans, faisait partie du patrimoine national.
Les émigrants juifs et le rouleau de la Torah ont été chaleureusement accueillis en Israël à l’époque, notamment par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Les États-Unis ont condamné la détention de Marhabi. L’ancien secrétaire d’État Mike Pompeo a averti dans un communiqué en 2020 que la santé du prisonnier se détériorait.
« Monsieur Marhabi fait partie d’une communauté de juifs yéménites dont le nombre décroît d’année en année, et qui constitue une partie importante du tissu social diversifié du Yémen depuis des milliers d’années. Nous appelons les Houthis à respecter la liberté religieuse, à cesser d’opprimer la population juive du Yémen et à libérer immédiatement Levi Salem Musa Marhabi », avait déclaré Pompeo.
Certains des membres de la famille ayant quitté le pays ont affirmé qu’un accord de contrepartie avait été conclu qui entraînerait la libération de Marhabi en échange de leur départ.
« Ils nous ont donné le choix entre vivre au milieu d’un harcèlement constant et garder Salem prisonnier, ou partir et le faire libérer », a déclaré l’un des membres de la famille expulsée à Al-Sharq al-Awsat.
« L’Histoire se souviendra de nous comme des derniers des Juifs yéménites à être restés accrochés à leur mère patrie jusqu’au dernier moment », a poursuivi la personne interviewée. « Nous avons refusé de céder à maintes et maintes reprises à de nombreuses offres tentantes, et avons refusé de quitter notre patrie, mais aujourd’hui, nous y sommes forcés ».
Le responsable officiel qui s’est entretenu avec le Times of Israel a nié avoir connaissance d’un tel accord de contrepartie.
Les ministères des Affaires étrangères israélien et émirati ont refusé tout commentaire.