Les actions et le shekel continuent de chuter suite à la loi sur la « raisonnabilité »
Malgré d’importantes manifestations et une opposition publique massive, la Knesset a ratifié lundi la loi du "caractère raisonnable"
À l’instar des baisses de lundi, suite à l’adoption par la coalition de la première loi du paquet de réformes controversées, les actions israéliennes et le shekel ont continué de chuter mardi.
L’indice de référence TA-125 de la Bourse de Tel Aviv était en baisse de
2,5 % sur la journée de mardi, tandis que le shekel continuait de s’affaiblir face au dollar américain, tombant à 3,71 shekels après avoir commencé la journée à 3,62 shekels.
Malgré d’importantes manifestations et une opposition publique massive, la Knesset a ratifié lundi une loi qui empêche les tribunaux israéliens d’examiner le critère du « caractère raisonnable » des décisions gouvernementales et ministérielles, la première loi majeure de la refonte judiciaire du gouvernement à être adopté. Le projet de loi a été adopté en troisième et dernière lecture par 64 voix pour et 0 contre, l’ensemble de l’opposition (56 membres) ayant boycotté le vote en guise de protestation.
Quelque 200 entreprises du secteur de la high-tech, qui a été au premier plan des manifestations contre la refonte judiciaire au cours des 29 dernières semaines, et de grandes organisations juridiques avaient autorisé leurs employés à faire grève lundi, afin de faire pression sur le gouvernement pour qu’il mette un terme à cette initiative législative. Parmi les start-ups participantes, on trouve Wix, Wiz, Papaya Global et Lemonade. Un important forum d’entreprises représentant 150 des plus grandes sociétés israéliennes avait également annoncé une grève pour lundi.
La principale préoccupation des milieux d’affaires et de la high-tech est que l’ensemble de la refonte judiciaire proposée érodera la démocratie et affaiblira l’équilibre des pouvoirs, ce qui incitera les investisseurs en capital-risque et autres bailleurs de fonds à hésiter à investir leur argent dans le pays, déclenchant ainsi une fuite des fonds.
Près de 70 % des start-ups israéliennes ont déjà pris des mesures pour retirer des fonds et transférer des parties de leurs activités en dehors du pays en raison de l’incertitude créée par les changements judiciaires proposés, selon une enquête publiée cette semaine avant le vote crucial par Start-Up Nation Central, qui suit l’écosystème technologique local.
Jusqu’à présent, les agences de notation se sont abstenues d’abaisser les notes de crédit, car le gouvernement israélien, dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, avait déclaré qu’il mettrait tout en œuvre pour parvenir à un large accord ou à une forme de consensus avec l’opposition et qu’il ne proposerait pas de législation unilatérale sur la refonte du système judiciaire. Une promesse qu’il n’a pas tenue.