Les avions jordaniens et israéliens s’associent pour avertir les russes, selon le roi
Abdallah II a parlé aux législateurs américains de la coopération avec Israël pour repousser les avions russes loin des frontières ; dit qu’Israël “regarde d’une autre manière” le front al-Nosra dans le sud de la Syrie

Les avions militaires israéliens et jordaniens ont affronté ensemble les avions russes en janvier au sud de la Syrie, et les ont empêchés de traverser leur frontière commune, a déclaré aux législateurs américains le roi Abdallah de Jordanie.
Les avions russes tentaient d’examiner les défenses israéliennes sur le plateau du Golan, selon un rapport de Middle East Eye basé sur des informations délivrées par Abdallah aux membres du Congrès le 11 janvier dernier.
Abdullah n’avait pas rencontré le président Barack Obama pendant sa brève visite à Washington, la Maison Blanche citant des « conflits d’emploi du temps » comme explication.
L’allié crucial des Américains dans le combat contre l’Etat islamique avait cependant rencontré le vice-président Joe Biden, le secrétaire à la Défense Ash Carter et le secrétaire d’Etat John Kerry.
« Nous avons vu les Russes voler bas, mais ils ont été approchés par des F-16 israéliens et jordaniens, ensemble dans les espaces aériens israélien et jordanien. Les Russes ont été choqués et ont compris qu’ils ne pouvaient pas plaisanter avec nous », a été cité le roi hachémite.
Israël et la Russie ont mis en place une ligne d’urgence en octobre, deux mois avant l’incident présumé, pour empêcher des affrontements entre les deux forces aériennes après le déploiement par la Russie de son aviation militaire en Syrie, afin de tenter d’aider à soutenir les forces loyales au président syrien Bashar el-Assad.
L’incident de janvier avait précipité la coopération entre la Jordanie et Israël pour maintenir les Russes sous surveillance. Abdallah a déclaré que le chef d’Etat major de l’armée israélienne, Gadi Eizenkot, l’avait contacté et lui avait demandé de parler avec les Russes, et le roi avait rencontré le chef du Mossad, Yossi Cohen à Amman.
« Nous discutions d’une idée sur comment garder les Russes à leur place », a déclaré Abdallah.
Abdallah a déclaré que dans les discussions avec la Russie sur les opérations dans le sud de la Syrie, Amman a parlé à Moscou « au nom d’Israël », a annoncé l’article.

Au même moment, Abdallah a accusé Israël de « regarder d’une autre manière » la présence du front al-Nosra, affilié à al-Qaida, dans le sud de la Syrie, parce qu’il considère le groupe sunnite « comme une opposition au Hezbollah », a déclaré le roi, cité par le Guardian.
La Jordanie, a-t-il déclaré, cherche à éliminer la présence du front al-Nosra le long de sa frontière avec la Syrie, tout en soutenant simultanément l’Armée Syrienne Libre (ASL), soutenue par l’Occident, dont les combattants sont entraînés en Jordanie.
Le Hezbollah, groupe terroriste chiite basé au Liban, est un allié crucial d’Assad. C’est l’ennemi juré d’Israël, et il a tenté ces dernières années de s’établir sur le plateau du Golan, en face de la zone démilitarisée d’Israël.