Les « bases terroristes flottantes » de l’Iran et une possible « erreur » du Hezbollah
Selon le chef du Directorat des Renseignements, une escalade majeure est probable ; selon Gallant, l'Iran transforme les navires marchands en "bases terroristes flottantes"
Le chef du Directorat des Renseignements militaires de l’armée israélienne a estimé lundi que le chef du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah était « sur le point de commettre une erreur » qui pourrait déclencher une guerre régionale, tout en avertissant que le conflit entre Israël et l’Iran devenait de plus en plus direct.
S’exprimant lors d’une conférence organisée par l’Institut de politique et de stratégie de l’université Reichman à Herzliya, Aharon Haliva a déclaré que « les risques d’une escalade qui pourrait dégénérer en guerre ne sont pas faibles » et qu’en ce qui concerne Hassan Nasrallah, la récente flambée à la frontière israélo-libanaise n’est peut-être pas terminée.
Haliva a fait allusion aux commentaires passés de Nasrallah selon lesquels l’enlèvement par le Hezbollah de deux soldats israéliens à la frontière en 2006, qui a déclenché la deuxième guerre du Liban, était une erreur, mais il a déclaré qu’il commençait maintenant à croire que l’équilibre des forces pouvait être mis à l’épreuve.
« L’histoire du terroriste à la jonction de Meggido n’est pas un cas isolé », a déclaré Haliva, faisant référence à un attentat à la bombe qui a grièvement blessé un homme en mars et qui est soupçonné d’avoir été orchestré par le groupe terroriste libanais soutenu par l’Iran. « Nasrallah est sur le point de commettre une erreur qui pourrait plonger la région dans une grande guerre. Il est sur le point de commettre cette erreur depuis le Liban ou la Syrie. »
Il a également déclaré que le président syrien Bashar el-Assad, un autre allié de l’Iran, était de plus en plus confiant, notant sa participation au sommet de la Ligue arabe en Arabie saoudite la semaine dernière après 12 ans d’absence et une récente attaque de drone lancée depuis la Syrie.
« Tout cela crée un fort potentiel d’escalade dans la région et nous devons nous préparer à ce que nos ennemis ne comprennent pas le message que nous envoyons. Qu’ils ne s’y trompent pas, nous sommes prêts à utiliser la force et nous ferons tout ce qui est possible et nécessaire pour ramener le calme », a déclaré Haliva.
Ces propos ont été tenus le lendemain du jour où le Hezbollah a invité les médias à couvrir un exercice majeur simulant une guerre avec Israël, affirmant qu’il était prêt pour un conflit potentiel avec l’État juif.
Abordant la question de l’Iran, Haliva a qualifié la République islamique de « véritable menace pour Israël » et a déclaré que « la confrontation est devenue directe » entre les deux pays au cours des dernières années.
Haliva a déclaré que le programme atomique de l’Iran avait continué à progresser – « à la fois dans les domaines de l’enrichissement [de l’uranium] et de l’armement » – mais a souligné que son unité ne pensait pas que les dirigeants iraniens avaient encore pris la décision de « se lancer » dans la fabrication d’une bombe nucléaire.
« Mais nous nous préparons pour le jour où le chef suprême ou son successeur prendra une telle décision. Nous avons les yeux ouverts pour signaler à tout moment que l’Iran est prêt sur ce point », a-t-il ajouté.
Des bases terroristes flottantes
Auparavant, le ministre de la Défense Yoav Gallant avait révélé à la conférence que l’Iran transformait des navires marchands en navires militaires armés de drones, de systèmes de missiles et d’outils avancés de collecte de renseignements.
Gallant a affirmé que le Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) tentait de construire des « bases terroristes flottantes » dans le cadre d’une « politique inquiétante, semblable à celle des pirates ».
« L’Iran se conduit comme un ensemble d’organisations criminelles et non comme un État moderne », a-t-il ajouté. « Les bases terroristes flottantes sont une extension du terrorisme maritime actuel de l’Iran, comme en témoignent ses actions dans le golfe Persique et la mer d’Oman. L’Iran vise à étendre sa portée à l’océan Indien, à la mer Rouge et même aux rives de la Méditerranée. »
« Il s’agit d’un plan structuré conçu pour menacer les routes commerciales et aériennes – tant militaires que civiles – et pour créer une menace permanente dans l’arène maritime », a déclaré Gallant.
« La coopération internationale et la création de coalitions sont le moyen de faire face au terrorisme iranien dans les airs, en mer et sur terre. »
S’exprimant plus tôt dans la journée lors de la même conférence, le directeur-général du ministère de la Défense, Eyal Zamir, a déclaré que l’armée investirait des ressources importantes dans les années à venir dans l’intelligence artificielle (IA), qui, selon lui, a le potentiel d’améliorer considérablement le renseignement et le ciblage d’Israël contre l’Iran.
Les propos de Zamir ont été relayés alors qu’il a été révélé que l’Iran construit actuellement une installation nucléaire si profondément enfouie dans le sol qu’elle est probablement hors de portée d’une arme américaine de dernier recours conçue pour détruire de pareils sites.
L’Iran produisant désormais de l’uranium proche de la qualité militaire après l’effondrement de son accord nucléaire avec les puissances mondiales, cette installation compliquera les efforts de l’Occident visant à empêcher Téhéran de développer potentiellement une bombe atomique, alors que la diplomatie sur son programme nucléaire reste dans l’impasse.
Le président américain Joe Biden et le Premier ministre Benjamin Netanyahu ont déclaré qu’ils ne permettraient pas à l’Iran de fabriquer une arme nucléaire.
Michael Bachner et Lazar Berman ont contribué à cet article.