Israël en guerre - Jour 369

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Les chefs de la CIA et du Mossad en Europe pour des discussions « cruciales » sur les otages

L'accord prévoirait la libération progressive de tous les otages sur plusieurs mois, l'arrêt de la guerre et la libération de milliers de prisonniers de sécurité palestiniens

Illustration : À gauche, le directeur de la CIA William Burns, s'exprimant au siège de la CIA à Langley, le 8 juillet 2022 ; à droite, le directeur du Mossad David Barnea, s'exprimant lors d'une conférence à Tel Aviv, le 10 septembre 2023. (Crédits : Susan Walsh/AP ; Avshalom Sassoni/Flash90 - Montage : The Times of  Israel)
Illustration : À gauche, le directeur de la CIA William Burns, s'exprimant au siège de la CIA à Langley, le 8 juillet 2022 ; à droite, le directeur du Mossad David Barnea, s'exprimant lors d'une conférence à Tel Aviv, le 10 septembre 2023. (Crédits : Susan Walsh/AP ; Avshalom Sassoni/Flash90 - Montage : The Times of Israel)

Les directeurs de l’agence de renseignement du Mossad et de la CIA rencontreront le Premier ministre du Qatar en Europe dans les prochains jours pour discuter d’un cessez-le-feu temporaire dans la bande de Gaza et d’une libération d’otages, ont déclaré jeudi deux responsables informés de la réunion.

Le directeur de la CIA, William Burns, et le chef du Mossad, David Barnea, rencontreront le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, l’émir Mohammed ben Abdulrahman al-Thani, pour discuter de la libération des 132 otages restants, capturés le 7 octobre lors de l’attaque meurtrière du groupe terroriste palestinien du Hamas dans le sud d’Israël, et d’une pause dans les combats dans l’enclave palestinienne déchirée par la guerre, qui en est à son quatrième mois.

Le chef des services de renseignement égyptiens, Abbas Kamel, participera également à la réunion, a indiqué une source. La Douzième chaîne a rapporté que le chef de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, Ronen Bar, serait également présent.

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, a déclaré aux journalistes voyageant avec le président américain Joe Biden à bord d’Air Force One jeudi que Burns « a été (…) impliqué pour nous aider dans l’accord sur les otages qui était en place et pour essayer de nous aider à en conclure un autre », renvoyant les questions spécifiques à la CIA.

Fin novembre, une trêve d’une semaine avait permis la libération d’une centaine d’otages, emmenés à Gaza lors de l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre, en échange d’au moins 240 prisonniers palestiniens écroués en Israël pour atteinte à la sécurité nationale.

La CIA, qui a pour politique de ne pas divulguer les déplacements du directeur, a refusé de commenter cette rencontre, rapportée pour la première fois par le Washington Post.

Des femmes manifestant pour la libération des otages israéliens détenus par les terroristes du Hamas à Gaza, à Rosh Pina, le 24 janvier 2024. (Crédit : Ayal Margolin/Flash90)

Le Qatar, l’Égypte et les États-Unis tentent une médiation pour obtenir une nouvelle trêve.

Brett McGurk, conseiller du président Joe Biden pour le Moyen-Orient, se trouve cette semaine dans la région pour participer aux négociations, selon la Maison Blanche.

Selon Axios, Israël a proposé au Hamas, via la médiation du Qatar et de l’Égypte, une pause de deux mois dans les combats et les raids à Gaza en échange de la libération de tous les otages.

Le cabinet de guerre israélien s’est réuni jeudi soir au quartier général militaire de la Kirya, à Tel Aviv, pour discuter des négociations sur les otages. L’envoyé de Tsahal pour les otages, Nitzan Alon, et le coordinateur des otages du cabinet du Premier ministre, Gal Hirsch, étaient également présents.

Le cabinet de guerre réunit au quartier général de l’armée israélienne à la Kirya, à Tel Aviv, le 25 janvier 2024. (Crédit : Amos Ben-Gershom/GPO)

Burns et Barnea avaient déjà rencontré des représentants du Qatar et de l’Égypte afin d’aider à négocier une trêve de courte durée, d’une semaine, à la fin du mois de novembre, qui avait permis la libération de 105 otages. Les efforts visant à obtenir un autre accord pour libérer les otages restants, parmi lesquels des enfants et des femmes, ont depuis échoué.

Le Hamas a insisté sur le fait qu’il libérerait tous les otages israéliens à Gaza si Israël libérait tous les prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël – ce qu’Israël a catégoriquement rejeté – et a exigé un cessez-le-feu permanent et le retrait complet des troupes israéliennes de Gaza. Le groupe terroriste soutenu par l’Iran a également cherché à obtenir des garanties qu’Israël ne reprendrait pas les combats après la trêve, dans le but de rester au pouvoir.

Israël aurait récemment proposé un cessez-le-feu de deux mois en échange d’une libération échelonnée des otages, offre que le Hamas a rejetée, selon des responsables égyptiens, mais les pourparlers semblent s’être poursuivis et une pause d’un mois a également été évoquée cette semaine. Selon cette proposition, Yahya Sinwar et d’autres hauts responsables du Hamas à Gaza seraient autorisés à s’installer dans d’autres pays.

Israël s’est engagé à détruire les capacités armées et administratives du groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza et les dirigeants ont régulièrement déclaré que les combats ne cesseraient pas tant que cet objectif ne serait pas atteint.

Des manifestants sur l’autoroute Ayalon bloquée appelant à la libération immédiate des otages détenus à Gaza, à Tel Aviv, le 18 janvier 2024. (Crédit : Lior Segev)

Ces dernières semaines, le gouvernement a dû faire face à une pression croissante pour obtenir un accord au plus vite pour les otages. Les manifestants ont organisé des rassemblements, bloqué des routes, tenté de bloquer l’entrée de l’aide humanitaire dans Gaza et promis d’intensifier les mesures visant à perturber l’ordre public afin d’obtenir le retour des personnes qui leur sont chères.

Jeudi soir, la Douzième chaîne a cité un haut fonctionnaire israélien qui a qualifié la prochaine réunion en Europe de « critique » pour l’objectif d’exercer une pression sur le Hamas et de combler les lacunes qui empêchent un accord pour la libération de tous les otages.

Tous les acteurs concernés étant réunis dans la même salle, à l’exception des dirigeants du Hamas, « qui sont représentés par le Qatar », le sommet, selon le responsable israélien anonyme, « réunit les deux lignes de négociation [jusqu’ici séparées] du Qatar et de l’Égypte afin d’exercer une pression commune sur le Hamas et de combler les lacunes entre les deux médiateurs ».

L’accord dont les dirigeants doivent discuter prévoirait la libération de tous les otages, par étapes sur plusieurs mois, ainsi que la suspension de la guerre et la libération de milliers de prisonniers de sécurité palestiniens.

Des soldats de la Brigade des Parachutistes opérant dans le sud de Gaza, à Khan Younès, sur une image diffusée le 25 janvier 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Un fossé central et massif subsiste cependant entre Israël et le Hamas, étant donné qu’Israël refuse d’accepter un cessez-le-feu permanent, tandis que le groupe terroriste palestinien n’acceptera pas de libérer les otages restants en échange de quoi que ce soit d’autre.

La Douzième chaîne a rapporté que les termes du Hamas incluent une pause de 10 à 14 jours avant de commencer à libérer les otages ; 100 prisonniers de sécurité libérés pour chaque otage « humanitaire » dans la première phase de la libération ; des centaines de prisonniers de sécurité libérés pour chaque otage dans les phases suivantes ; et un retrait de toutes les troupes israéliennes de la bande de Gaza dans le cadre de l’accord.

Israël et le Qatar se sont engagés dans un échange tendu cette semaine à la suite de fuites d’enregistrements d’une réunion entre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et les familles des otages, dans laquelle le Premier ministre a exprimé son mécontentement à l’égard du Qatar en tant que médiateur et sa déception à l’égard de Washington qui n’a pas exercé davantage de pression sur Doha en tant qu’hôte des dirigeants du Hamas dans la capitale qatarie.

« Le Qatar, de mon point de vue, n’est pas différent, dans son essence, des Nations unies (…) et de la Croix-Rouge, [le Qatar] est encore plus problématique », a déclaré le Premier ministre dans un enregistrement diffusé par la Douzième chaîne. « Je ne me fais aucune illusion à leur sujet. Ils ont une influence [sur le Hamas]… Parce que [le Qatar] les finance. »

Mohammed Ben Abdulrahman al-Thani, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de l’État du Qatar, assistant à la réunion annuelle du Forum économique mondial, à Davos, en Suisse, le 16 janvier 2024. (Crédit : Markus Schreiber/AP)

Netanyahu a déclaré qu’il s’était récemment mis « très en colère contre les Américains » pour avoir renouvelé un accord visant à prolonger de dix ans la présence militaire américaine sur une base au Qatar.

Doha s’est dit « consterné » par les propos rapportés, les qualifiant « d’irresponsables et de destructeurs pour les efforts visant à sauver des vies innocentes, mais ils ne sont pas surprenants ».

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, du parti d’extrême-droite HaTzionout HaDatit, s’en est pris au Qatar mercredi et jeudi, déclarant que Doha « encourage le terrorisme, le finance, promeut le terrorisme et joue un double jeu ».

Un responsable qatari a déclaré à NBC News, plus tôt dans la journée de jeudi, que le Qatar « ne compromettrait jamais » les négociations sur la libération des otages en raison de « divergences avec des individus ».

La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 253 personnes, pour la plupart des civils.

En réponse à cette attaque, la plus meurtrière de l’histoire du pays et la pire contre des Juifs depuis la Shoah, Israël a juré d’anéantir le Hamas et de mettre fin à son règne de 16 ans, et a lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 27 octobre.

132 des otages enlevés par le Hamas et ses complices le 7 octobre sont encore à Gaza, mais certains ne sont plus en vie – après la remise en liberté de 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre.

Quatre otages avaient été libérées avant cela, et une soldate avait été secourue par l’armée israélienne. Les corps sans vie de huit otages ont également été retrouvés et trois otages ont été tués par erreur par l’armée le 15 décembre.

L’armée a confirmé le décès de 28 otages – notamment de deux captifs dont la mort a été annoncée mardi – qui se trouvaient encore à Gaza, citant de nouveaux renseignements et autres informations obtenues par les militaires en opération sur le terrain, au sein de l’enclave côtière.

Une personne est encore considérée comme portée-disparue depuis le 7 octobre et son sort reste indéterminé.

Outre les 132 otages, le Hamas détient aussi les dépouilles d’Oron Shaul et de Hadar Goldin, morts dans la bande en 2014. Il garde aussi en captivité deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient encore vivants après être entrés dans la bande de leur propre gré en 2014 et en 2015 respectivement.

Reuters et l’AFP ont contribué à cet article.

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