Les députés britanniques choisiront-ils ‘Jerusalem’ pour remplacer leur hymne ?
Le Parlement a approuvé en première lecture le projet de loi qui ferait du poème de William Blake l'hymne national aux événements sportifs

Londres serait peut-être réticent à reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël, mais les députés ont décidé mercredi de faire d’une chanson, nommée d’après la ville, le nouvel hymne de l’Angleterre.
Les sélections sportives d’Angleterre devraient pouvoir chanter leur propre hymne, comme les Gallois ou les Ecossais, plus que le « God save the Queen » britannique, a demandé officiellement mercredi un parlementaire britannique, lançant un vif débat.
« God save the Queen » est en effet l’hymne utilisé par l’ensemble des trois nations britanniques (Angleterre, Pays de Galles et Ecosse) ainsi que par l’Irlande du Nord.
Les membres du Parlement britannique ont accepté mercredi d’étudier la possibilité de changer l’hymne actuel contre « Jerusalem », un hymne inspiré du poème de William Blake publié en 1808, et qui est actuellement utilisé en marge de certaines rencontres de rugby et des matches de l’équipe nationale anglaise en cricket.
Le député Toby Perkins du parti travailliste a présenté la proposition de loi sur l’Hymne national anglais, qui a été adoptée par la Chambre des Communes et qui fera l’objet d’un nouveau débat en mars.
Selon Perkins, sa demande a suscité « un grand intérêt » et il souhaite maintenant que le gouvernement lance une consultation publique sur le sujet.
Perkins a affirmé que l’Angleterre devrait rejoindre les autres au Royaume-Uni, c’est-à-dire le Pays de Galles et l’Ecosse, et avoir son propre hymne sportif lorsque son équipe joue.
Les Gallois chantent eux « Hen Wlad Fy Nhadau », littéralement « La terre de mes pères », tandis que les Ecossais entonnent eux « Flowers of Scotland », [La fleur de l’Ecosse].
« Il me semble souvent incongru que quand l’Angleterre joue contre une nation [britannique], sur un terrain de football ou rugby, alors que les Gallois et Ecossais chantent un hymne sui reflèrent l’identité de leur nation, l’Anglettere chante au sujet de la Grande-Bretagne », a déclaré Perkins à la Chambre des Communes.
Dans la foulée, Jacob Rees-Mogg, député conservateur, s’est élevé contre la proposition, prétextant des « raisons profondes et sérieuses ».
« Quel plus grand plaisir peut-il y avoir pour un vrai Anglais ou une vraie Anglaise que d’écouter notre hymne national, jouée pour tout le pays, pour tout le Royaume-Uni, dont l’Angleterre est une partie, mais une partie importante », a-t-il déclaré, assurant que des hymnes individuelles sont des « facteurs de désunion pour le pays ».
Malgré un soutien unanime en première lecture, la proposition de loi sera probablement votée sans le soutien du gouvernement conservateur.
La porte-parole du Premier ministre David Cameron a déclaré qu’ « il est content qu’il y ait un débat ».
« Ce qui compte le plus avec un hymne est que vous le chantiez avec fierté », a-t-elle ajouté
« Le plus important, selon [Cameron], est que les gens soutiennent leur hymne ».
« Jerusalem », avec les paroles tirés du poème de Blake « And Did Those Feet in Ancient Time » et de la musique écrites par Sir Hubert Parry en 1916, parle de la venue de Jésus sur terre et établir une « Nouvelle Jérusalem » en Angleterre sur les « sombres usines sataniques » de la révolution industrielle.
La proposition visant à considérer la chanson comme l’hymne sportive de l’Angleterre a été proposée dans le passé.
En 2012, Cameron a publiquement soutenu l’idée d’un hymne anglais et spécifiquement exprimé son soutien à pour cette chanson.
« Land of Hope and Glory » ou « There’ll Always Be an England » font également partie des possibilités.