Les députés druzes portent plainte contre la loi sur l’Etat juif à la Haute cour
Des élus de la coalition et de l'opposition ont estimé que cette loi est "un crachat au visage" du groupe minoritaire qui "offre son sang et ses fils à l'Etat"

Des leaders druzes israéliens, dont trois membres de la Knesset, ont déposé plainte dimanche auprès de la Haute cour de justice contre la loi sur l’état nation juif adoptée jeudi par la Knesset, disant qu’il s’agissait d’un texte « extrémiste » qui discrimine les minorités du pays.
Ces députés viennent de tout le spectre politique – issus de la coalition, comme c’est le cas de Hamed Amar du parti de droite Yisrael Beytenu et d’Akram Hasson, de la formation centriste de Koulanou, ou de l’opposition, avec Salah Saad du parti travailliste qui est actuellement représenté à la Knesset par l’Union sioniste de centre-gauche.
Tous les trois ont servi dans les forces de sécurité israéliennes et ils ont été actifs dans des organisations sionistes.
Le texte, approuvé par la Knesset dans la matinée de jeudi par 62 voix « pour » et 55 voix « contre », consacre Israël comme « le foyer national du peuple juif » dans ses Lois fondamentales, quasi-constitutionnelles.
Il définit l’établissement de communautés juives comme étant dans l’intérêt de la nation et déclare que la langue arabe, deuxième langue officielle dans les instances depuis la création de l’État, bénéficiera désormais d’un « statut spécial ».
« Nous avons uni nos forces au-delà des lignes partisanes parce qu’il s’agit d’une initiative extrémiste de la part du gouvernement contre les arabophones et que c’est une continuation des discriminations qui se trouve dorénavant ancrée dans une loi fondamentale », a déclaré Saad au site d’information Ynet.
« Pour l’opinion publique druze, qui donne son sang et ses fils pour l’Etat d’Israël, la loi sur l’Etat-nation est un crachat au visage ».
Parmi les autres personnalités ayant signé la plainte, les maires des municipalités druzes majeures, notamment de Pekiin, Yarka, Bet Jan et Hurfeish.