Les états du Golfe pourraient améliorer leurs relations avec Israël contre des ouvertures vers la paix
Un projet permettrait des communications directes et l’utilisation de l’espace aérien si les implantations sont limitées et les restrictions sur Gaza adoucies
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
Un projet en discussion parmi les dirigeants des pays du Golfe offrirait de meilleures relations avec Israël si l’Etat juif prenait des mesures substantielles pour tenter de conclure un accord de paix avec les Palestiniens.
Les Etats arabes souhaitent notamment voir un gel de la construction dans les implantations dans « certaines régions » de la Cisjordanie et une levée partielle du blocus sécuritaire de la bande de Gaza, ont indiqué des sources familières des négociations sur ce projet au Wall Street Journal.
En échange, les pays du Golfe lèveraient certaines restrictions commerciales, ouvriraient des communications directes, et permettraient aux avions israéliens de survoler leurs pays, selon le Journal.
D’autres incitations sont également envisagées, comme la délivrance de visas aux équipes sportives israéliennes et aux délégations commerciales pour des évènements dans les états arabes, ainsi que l’ouverture de la région au marché et au commerce israélien.
Selon le quotidien, l’idée est « décrite dans un article argumentatif non publié partagé entre plusieurs pays du Golfe. »
Même si les responsables arabes doutent qu’un accord de paix israélo-palestinien soit proche, ils sont prêts à récompenser Israël pour la prise de mesures allant vers cet objectif, a souligné le Journal.
Le président américain Donald Trump doit se rendre ce mois-ci en Arabie saoudite, en Israël et en Cisjordanie. Lundi, il a rencontré à Washington le prince héritier d’Abu Dhabi, Mohamed ben Zayed al Nahyan.
Les états du Golfe souhaitent coopérer avec Trump, qui a montré son intérêt pour un accord de paix, ont dit les sources du Journal. Deux pays, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, auraient déjà dit aux Etats-Unis et à Israël qu’ils étaient prêts à adopter ce projet.
Le bureau du Premier ministre israélien n’a pas commenté cette proposition.
Un responsable arabe participant aux discussions a déclaré « nous ne voyons plus Israël comme un ennemi, mais comme une opportunité potentielle. »
« Il se passe beaucoup plus de choses maintenant que dans le passé », a déclaré Yuval Steinitz, le ministre de l’Energie, au Journal. « C’est presque une révolution au Moyen Orient. »
Steinitz, qui a effectué l’année dernière une visite secrète à Abu Dhabi pour discuter des sujets régionaux, a déclaré que la technologie israélienne, notamment pour la surveillance, était partagée avec l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unies.
« Israël a développé une technologie de pointe qui nous permet de détecter les complots terroristes à l’avance, a-t-il dit. Cela nous permet d’aider les gouvernements arabes modérés à se protéger. »
Chagai Tzuriel, directeur général du ministère israélien du Renseignement, a déclaré que beaucoup de progrès se tenaient loin des yeux du public.
« Il y a un fossé entre ce qui est sur la table et ce qui est en dessous », a-t-il dit, selon l’article du Journal. « Chacun comprend que vous regardez sur le long terme, les relations les plu profondes vont se faire dans le domaine civil : énergie, eau, agriculture, médecine, transports. »
« Nous n’avons rien contre une bonne relation entre Israël et le monde arabe », a indiqué Husam Zomlot, le représentant de l’Organisation de libération de la Palestine à Washington. « [Mais] est-ce un accès à la paix ? Ou est-ce un inhibiteur ? »