Les États-Unis sanctionnent un réseau familial lié au Hezbollah et basé en Colombie
Le Trésor impose des sanctions anti-terroristes à 7 personnes, dont un Libanais lié aux attentats d'Argentine de 1994 ; le réseau est accusé de financer le groupe terroriste
Les États-Unis ont annoncé avoir pris des sanctions contre un réseau familial soupçonné d’avoir transféré des revenus de son entreprise d’exportation de charbon de bois, basée en Colombie, vers le puissant groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, soutenu par l’Iran.
Dans un communiqué, le Trésor américain a affirmé mardi qu’un personnage clé de la famille Rada, Amer Mohamed Akil Rada, avait également participé à l’attentat terroriste de 1994 contre un centre communautaire juif en Argentine, qui avait fait 85 morts.
L’Administration Biden a décidé de sanctionner sept individus et sociétés du groupe en les excluant des circuits commerciaux et financiers légaux et en autorisant la saisie des actifs qu’ils possèderaient dans un territoire sous juridiction américaine.
Selon le Trésor, Akil Rada vit aujourd’hui au Liban mais il fut durant une décennie un membre actif de premier plan du Hezbollah en Amérique du Sud, où il a coordonné diverses entreprises commerciales au profit du Hezbollah, notamment celles chargées de l’exportation de charbon de bois de la Colombie vers le Liban.
« En tant que dirigeant du Hezbollah, Amer utilise jusqu’à 80 % des recettes de son entreprise commerciale au profit du Hezbollah », a indiqué le Trésor américain.
Le fils d’Akil Rada, Mahdy Akil Helbawi, est également visé par des sanctions pour avoir dirigé l’entreprise familiale de charbon de bois colombienne Zanga SAS.
Le frère d’Akil Rada, Samer Akil Rada, est également désigné comme appartenant au Hezbollah et serait impliqué dans le trafic de drogue et le blanchiment d’argent dans plusieurs pays d’Amérique latine, dont le Venezuela et le Belize.
Un rapport de 2020 du centre de réflexion américain Atlantic Council sur les réseaux sud-américains du Hezbollah avait déclaré que la famille Rada était basée à Maicao, en Colombie, et avait des liens avec un haut responsable du Hezbollah, Salman Raouf Salman, qualifié de « terroriste » par les États-Unis pour avoir supervisé l’attentat en Argentine.
Le rapport indique que les proches d’Akil Rada opèrent depuis le Venezuela et sont impliqués dans la crypto-monnaie.
La famille Rada serait étroitement liée à Tareck al-Aissami, l’ancien vice-président vénézuélien inculpé aux États-Unis pour trafic de drogue.
Le rapport indique que l’exportation de charbon de bois est souvent utilisée comme couverture pour le commerce de la cocaïne.
« L’action d’aujourd’hui montre l’engagement du gouvernement américain à poursuivre les agents et les financiers du Hezbollah, où qu’ils se trouvent », a déclaré le sous-secrétaire au Trésor, Brian Nelson.