Les États-Unis transfèrent 90 intercepteurs Patriot d’Israël à l’Ukraine – média
Craignant la Russie, Benjamin Netanyahu a accepté d'envoyer le système inutilisé aux États-Unis suite au refus de Volodymyr Zelensky de prendre ses appels concernant le pèlerinage à Ouman

Les États-Unis ont retiré 90 intercepteurs de défense antiaérienne Patriot de leur entrepôt en Israël et devraient les transmettre à l’Ukraine cette semaine, selon un article publié mardi et citant trois sources anonymes au fait de la question.
Les sources ont déclaré à Axios qu’un certain nombre d’intercepteurs Patriot avaient été demandés par l’Ukraine après qu’Israël a annoncé la mise hors service du système de défense aérienne, bien qu’Israël ait d’abord traîné les pieds par crainte de représailles de la part de la Russie.
L’une des sources, un fonctionnaire ukrainien, a été citée déclarant que le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait évité les appels ukrainiens sur la question pendant des semaines et n’avait accepté d’en discuter qu’après que le président ukrainien Volodymyr Zelensky eut refusé de prendre ses appels concernant le pèlerinage annuel de Rosh HaShana à Ouman.
Les porte-parole de Netanyahu ont nié l’existence d’un lien entre l’accord d’Israël sur le transfert des intercepteurs et Ouman. Ils ont par ailleurs confirmé à Axios qu’Israël avait renvoyé un système Patriot aux États-Unis, mais ont déclaré ne pas savoir s’il avait ensuite été livré à l’Ukraine.
Une autre source, un fonctionnaire israélien, aurait déclaré qu’Israël avait notifié à la Russie le transfert des intercepteurs aux États-Unis, tout en soulignant que l’État juif « ne renvoyait que le système Patriot aux États-Unis ».
Le Pentagone et le Commandement central des États-Unis (CENTCOM) ont décliné la demande de commentaire d’Axios.

Tout au long de la guerre en Ukraine, Israël a constamment condamné l’invasion russe, mais n’a fourni qu’un soutien limité à l’Ukraine, notamment en mettant à sa disposition un hôpital de campagne, une aide humanitaire et un système d’alerte aérienne — et non des armes, malgré les nombreuses demandes de Kiev.
Dans l’ensemble, Israël a réagi avec une relative retenue à l’invasion russe en raison de la présence militaire massive de la Russie en Syrie, voisine septentrionale d’Israël, tout en maintenant les relations avec Kiev.
L’année dernière, l’armée de l’air israélienne a commencé à délaisser l’utilisation du système Patriot au profit de défenses aériennes plus avancées fabriquées en Israël.
Le Patriot, connu en Israël sous le nom de « Yahalom » (diamant), a été définitivement retiré des opérations, son personnel a été formé pour travailler avec le Dôme de Fer et les batteries et intercepteurs restants ont depuis été stockés.
Le système américain est officiellement entré en service en 1991, mais n’a réalisé sa première interception qu’en 2014, en abattant un drone du groupe terroriste palestinien du Hamas lancé depuis la bande de Gaza.
Au cours de la décennie suivante, le système, conçu pour abattre des avions, n’a intercepté qu’une dizaine de cibles, selon l’armée, dont des avions de combat syriens qui ont violé l’espace aérien israélien en 2014 et 2018.