Les frappes de Tsahal auraient compromis l’accord entre l’AP et les Brigades de Jénine
Selon des responsables palestiniens, des éléments d’extrême droite israéliens désireux de saboter un accord pourraient expliquer les récentes frappes de Tsahal à Jénine
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Deux frappes aériennes de Tsahal dans le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie, en début de semaine, auraient compromis les négociations pour un accord de trêve entre l’Autorité palestinienne (AP) et les groupes terroristes armés de la ville du nord de la Cisjordanie, qui prévoyait que ces derniers remettent leurs armes à l’AP en échange de l’immunité, ont confié au Times of Israel deux responsables palestiniens au fait de la question.
Les frappes de mardi et mercredi visaient plusieurs chefs terroristes que l’AP pourchasse dans le cadre d’opérations menées depuis plus d’un mois. Selon des médias palestiniens, chaque frappe a fait six morts, y compris des civils.
Les responsables palestiniens qui se sont entretenus avec le Times of Israel ont critiqué ces frappes, accusant Tsahal de saper les efforts de l’AP pour rétablir l’ordre et mettre fin à l’anarchie dans le nord de la Cisjordanie.
Dans un raid antiterroriste inédit, l’AP avait ciblé le « bataillon de Jénine » une faction armée opérant depuis le camp de réfugiés, composée majoritairement de terroristes affiliés au Jihad islamique palestinien et au Hamas.
Cela fait des années qu’Israël exhorte l’AP à sévir contre ces factions armées, affirmant qu’il limiterait les raids dans les villes de Cisjordanie où Ramallah mène des opérations pour neutraliser les éléments terroristes.
Lorsque l’AP a lancé son raid à Jénine le mois dernier, Tsahal avait suspendu ses frappes et raids dans cette ville. Cependant, cette politique a été abandonnée cette semaine.
L’un des responsables palestiniens a suggéré que cette décision pourrait avoir été influencée par des éléments d’extrême droite en Israël, opposés à la réussite de l’AP dans cette initiative. Cette décision survient également alors que Ramallah cherche à établir de bonnes relations avec le président élu des États-Unis, Donald Trump.
Le même responsable a ajouté que les frappes pourraient avoir été destinées à faire échouer l’accord en négociation entre l’AP et les groupes armés. Cet accord prévoit que les factions remettent leurs armes en échange de l’immunité, un geste qui, selon Ramallah, réduirait significativement les tensions dans le nord de la Cisjordanie.
Le second responsable palestinien a affirmé que les négociations avec la brigade de Jénine se poursuivent et que l’AP garde espoir qu’un accord puisse être finalisé dans les prochains jours. Ramallah espère que cet accord coïncidera avec le cessez-le-feu à Gaza.