Les Juifs brésiliens « soulagés » que la dispute sur l’envoyé soit enfin résolue
Le dirigeant de la communauté espère que le nouvel ambassadeur israélien arrivera à temps à Rio pour les Jeux Olympiques
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Quelques jours après qu’Israël ait retiré la candidature de l’ancien chef des résidents des implantations Danny Dayan pour le poste d’ambassadeur au Brésil, le chef de la communauté juive du pays a déclaré qu’il était heureux que la saga ait enfin pris fin.
« Nous sommes soulagés que cela soit fini. Et nous espérons maintenant que cela puisse être un nouveau départ, que nous pourrions prendre ce moment pour relancer la relation bilatérale », a déclaré Fernando Lottenberg, le président de la Confédération juive du Brésil, mercredi.
« Il est très important pour les deux pays et la communauté juive brésilienne d’avoir quelqu’un qui puisse représenter Israël ici et avec lesquels nous pouvons travailler ensemble pour améliorer la relation ».
En août 2015, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait nommé Dayan, l’ancien président pro-implantations du conseil de Yesha au poste de nouvel ambassadeur d’Israël à Brasilia. Il est vite apparu que le gouvernement brésilien ne voulait pas accepter Dayan – en partie en raison de son soutien au mouvement d’implantations – mais Jérusalem a refusé de retirer sa candidature et de nommer quelqu’un d’autre. Lundi, Netanyahu a annoncé que Dayan deviendrait le nouveau consul général d’Israël à New York.
Parlant au Times of Israel depuis Sao Paulo, Lottenberg n’a pas caché le malaise de la communauté juive du Brésil au sujet de ses longs mois d’impasse.
« Ce n’est pas une bonne position », a-t-il précisé. « Lorsque vous voulez montrer à la société brésilienne ce qui se passe en Israël, surtout pendant des périodes difficiles, il est important d’avoir une présence diplomatique israélienne au plus haut niveau ».
Son organisation, connue sous l’acronyme portugais Conib, est d’abord et avant tout préoccupé par la sécurité et le bien-être de la communauté juive brésilienne, a-t-il expliqué. « Mais l’un de nos objectifs est l’amélioration de la relation bilatérale. Bien sûr, nous ne sommes pas une ambassade, nous ne représentons pas et nous ne voulons pas représenter le gouvernement israélien. Ce n’est pas notre rôle. Mais nous sommes dans une bonne position pour aider les deux parties ».
Lottenberg a déclaré qu’il était regrettable qu’aucun responsable israélien de haut rang n’ait été présent lors de la cérémonie de son organisation pour la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste plus tôt cette année, à laquelle plusieurs responsables brésiliens ont participé.
Il a également exprimé l’espoir qu’un nouvel ambassadeur d’Israël arriverait à Brasilia à temps pour les Jeux Olympiques cet été à Rio de Janeiro. Le 14 août, une cérémonie commémorant les 11 Israéliens qui ont été tués lors des Jeux olympiques de Munich 1972 devrait avoir lieu dans l’hôtel de ville de Rio.
Toutefois, à ce stade, il est peu probable qu’un nouvel ambassadeur d’Israël n’arrive à temps pour l’événement sportif. Le ministère des Affaires étrangères n’a pas encore publié un appel interne pour présenter une candidature pour le travail et quand bien même un candidat serait sélectionné, cela prend habituellement plusieurs mois avant qu’il ou elle ne prenne officiellement le poste.
Malgré la position inconfortable dans laquelle la communauté juive brésilienne s’est retrouvée, comme cela a été attesté par un article du mois de janvier dans laquelle un éminent journaliste brésilien a écrit que « la coexistence cordiale qui jusqu’ici a été accordée à la communauté juive est menacée », Lottenberg a affirmé qu’aucun dommage permanent n’a été fait à la relation de la communauté avec le gouvernement ou aux liens Israël-Brésil.
« Ce fut une crise que nous avons finalement surmontée », a-t-il expliqué. « Je pense que c’est une occasion – si nous sommes raisonnables, si nous avons de la bonne volonté des deux côtés, nous pouvons relancer la relation ».
Des problèmes se produisent toujours dans toute relation entre deux Etats mais la relation entre Israël et le Brésil remonte au plan de partition de l’ONU et à la fondation d’Israël en 1948, et inclut des liens commerciaux importants, a précisé Lottenberg.
Les relations bilatérales sont trop fortes pour être détruites par l’épisode de la nomination Dayan, a-t-il conclu. « On s’en souviendra, malheureusement, mais cela ne peut pas nous empêcher d’aller de l’avant ».