Israël en guerre - Jour 344

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"Vous auriez pu les sauver"

Les manifestants réclament des élections et les familles d’otages bouillonnent

Le rassemblement hebdomadaire qui a eu lieu sur la place des Otages s'est focalisé sur les captifs dont les dépouilles ont été rapatriées de Gaza alors que Netanyahu est accusé de saboter les discussions en Égypte

Les manifestants appellent à la libération des otages détenus par le Hamas dans la bande de Gaza aux abords de la Kirya, à Tel Aviv, le 24 août 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)
Les manifestants appellent à la libération des otages détenus par le Hamas dans la bande de Gaza aux abords de la Kirya, à Tel Aviv, le 24 août 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Des milliers d’Israéliens sont descendus dans les rues de tout le pays, samedi, pour réclamer de nouvelles élections alors que les familles d’otages se retrouvaient, comme chaque semaine, sur la place des Otages de Tel Aviv. Elles ont fustigé le gouvernement pour son échec dans le sauvetage de six captifs dont les corps sans vie ont été rapatriés de Gaza.

Un groupe a fait savoir que trois protestataires avaient été arrêtés et placés en détention à Jérusalem.

Ayala Metzger, la belle-fille de Yoram Metzger, l’un des six otages dont les corps ont été retrouvés dans la nuit de lundi à mardi, la semaine dernière et Eyal Mor, neveu d’Avraham Munder dont la dépouille a aussi été ramenée sur le sol israélien, ont pris la parole lors du mouvement de protestation qui a eu lieu cette semaine sur la place des Otages – un rassemblement qui était intitulé « Vous auriez pu les sauver ».

Aviva Siegel, que le Hamas a remis en liberté au mois de novembre et dont le mari, Keith, est encore en captivité ; Michael Levy, le frère d’Or Levy, détenu contre son gré dans la bande et Gil Dickmann, cousin de Carmel Gat, retenue en otage à Gaza, sont aussi intervenus lors de la manifestation.

Tous ont appelé le Premier ministre Benjamin Netanyahu à signer un accord portant sur un cessez-le-feu et sur la libération des otages détenus au sein de l’enclave côtière.

« Si Netanyahu torpille un accord, il aura cédé aux désirs d’Itamar Ben Gvir et de Yahya Sinwar, » a expliqué Dickmann, faisant référence respectivement au ministre de la Sécurité nationale d’extrême-droite et au chef du Hamas à Gaza.

« M. le Premier ministre, allez vous-même au Caire, n’y envoyez personne d’autre. Finalisez un accord et faites-le maintenant », a indiqué le responsable de l’opposition, Yair Lapid, lors du mouvement de protestation anti-gouvernemental hebdomadaire qui se tient rue Kaplan, à Tel Aviv.

Cette photo fournie par le bureau du leader de l’opposition Yair Lapid montre Lapid, au centre, participant à un rassemblement à Tel Aviv exigeant un accord pour libérer les otages détenus à Gaza, le 24 août 2024. (Autorisation)

Une délégation du Hamas est arrivée au Caire samedi pour s’entretenir avec les médiateurs égyptiens, qataris et américains. La délégation israélienne avait également pris part à des pourparlers au Caire dans les journées de jeudi et de vendredi.

Toutefois, une source palestinienne qui a été citée par le média libanais pro-Hezbollah Al Mayadeen a déclaré samedi en fin de soirée que les discussions entre les négociateurs et le Hamas, au Caire, n’avaient pas entraîné « d’avancées notables ».

Le journal a affirmé que le Hamas avait dit aux médiateurs qu’il s’engageait à respecter le plan qu’il avait présenté le 2 juillet et qu’il « rejetait toute présence des forces israéliennes dans le couloir Philadelphi ».

Des manifestants à la porte Begin à Tel Aviv participent à un rassemblement demandant au gouvernement de signer un accord pour le retour des otages détenus par le Hamas à Gaza, le 24 août 2024. (Forum des familles d’otages et de portés-disparus/Yoram Shpirer)

L’insistance exprimée par Netanyahu sur la nécessité, pour Israël, de maintenir une présence militaire dans le couloir Philadelphi, qui sépare la bande de Gaza de l’Égypte, afin d’empêcher l’importation clandestine d’armements vers Gaza, aurait entravé les pourparlers – cette exigence ne figurait d’ailleurs pas dans une précédente proposition israélienne.

« Ce n’est pas le couloir Philadelphi, c’est la ruse Philadelphi », a estimé Einav Zangauker, la mère de l’otage Matan Zangauker et figure de proue de l’opposition au gouvernement parmi les familles d’otages. Le Premier ministre « fait systématiquement échouer l’accord » avec ses demandes impératives de dernière minute, a-t-elle affirmé.

Zangauker s’est exprimée devant le quartier-général de Tsahal à Tel-Aviv, où les familles d’otages qui critiquent avec force le gouvernement tiennent chaque semaine une conférence de presse avant la manifestation de la rue Kaplan, qui est située à proximité.

Einav Zangauker, mère de l’otage Matan, parle à la foule sur le pont de la porte Begin à Tel-Aviv lors d’un rassemblement demandant au gouvernement de signer un accord pour le retour des otages détenus par le Hamas à Gaza, le 24 août 2024. (Forum des familles d’otages et de disparus/Roi Boshi)

D’autres rassemblements antigouvernementaux ont eu lieu à Haïfa, à Ness Ziona et devant l’habitation privée de Netanyahu à Césarée, entre autres. Une manifestation de gauche a également eu lieu dans la journée dans la ville arabe de Taibe, dans le centre de l’État juif.

Prenant la parole lors du rassemblement à Jérusalem, Ophir Metzger, la petite-fille de l’otage assassiné Yoram Metzger, s’est inspirée du célèbre poème de Martin Niemoller intitulé « Quand ils sont venus chercher… »- qui évoque l’inaction face aux persécutions nazies.

« Quand ils ont abandonné les communautés de la frontière de Gaza, je n’ai rien dit parce que je ne vivais pas à la frontière de Gaza ; quand ils ont abandonné les communautés du nord, je n’ai rien dit parce que je ne vivais pas dans le nord », a dit Yoram Metzger, faisant référence aux communautés du nord et du sud d’Israël dont les habitants ont été largement déplacés et qui ont essuyé des destructions énormes.

Des manifestants bloquent une route dans le centre de Tel Aviv, exigeant que le gouvernement signe un accord pour le retour des otages détenus par le Hamas à Gaza, le 24 août 2024. (Forum des otages et des familles disparues/Paulina Patimer)

« Quand ils ont abandonné les otages et leurs familles, je n’ai rien dit parce que je n’étais pas une otage et que personne de ma famille n’avait été kidnappé », a-t-elle poursuivi. « Quand ils m’ont abandonnée, il ne restait plus personne pour protester ».

Dans la journée de samedi, le Peace Partnership – une coalition de groupes de gauche qui s’était formée au lendemain du 7 octobre – et Hadash, le parti communiste à majorité arabe à la Knesset, avaient organisé une manifestation contre la guerre à Gaza. Elle avait été précédée d’une conférence présentant des « témoignages sur la guerre et sur toutes ses horreurs inexprimées, avec l’intervention de personnes et de groupes qui ont été sur place ».

Les manifestants ont brandi des pancartes appelant à la création d’un État palestinien.

Lors du pogrom du 7 octobre, des milliers de terroristes du Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël. Ils ont massacré près de 1 200 personnes et ils avaient kidnappé près de 251 personnes qui avaient été prises en otage dans la bande. Israël avait riposté par une campagne militaire – une offensive qui est encore en cours.

105 otages enlevés le 7 octobre seraient encore dans les geôles du Hamas. La mort de 34 d’entre eux a été confirmée par l’armée.

Le Hamas avait relâché 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine qui avait eu lieu à la fin du mois de novembre – et quatre otages avaient déjà été libérés antérieurement. Sept otages ont été secourus, bien vivants, par les soldats et les corps sans vie de 30 captifs ont également été retrouvés – dont trois ont été tués par erreur par l’armée alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.

Le Hamas détient en outre deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les dépouilles de deux soldats de Tsahal qui avaient été tués en 2014.

Le ministère de la Santé de Gaza, qui est placé sous l’autorité du Hamas, déclare que plus de 40 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié, ne fait pas de distinction entre civils et hommes armés. Israël, de son côté, affirme avoir tué quelque 17 000 terroristes dans les combats et 1 000 hommes armés supplémentaires alors qu’il se trouvaient sur le territoire israélien, le 7 octobre.

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