Les négociations continueront jusqu’au 29 avril
Le porte-parole d'Abbas annonce la poursuite des négociations jusqu'à la date butoir, bien qu'Israël n'ait pas libéré les prisonniers
L’Autorité palestinienne a accepté de poursuivre les négociations jusqu’au 29 avril, malgré le fait qu’Israël n’ait pas libéré les 26 prisonniers palestiniens, a indiqué lundi un porte-parole du président de l’AP.
Lors d’une interview avec la chaîne télévisée arabe Al-Mayadeen, Nabil Abu Rudeineh a affirmé que l’accord avait été conclu avec le secrétaire d’État américain John Kerry. Il a également demandé pourquoi Israël n’était pas opposé à la libération il y a neuf mois, quand les pourparlers ont repris.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait proposé de libérer un nouveau groupe de 400 terroristes palestiniens, en plus du quatrième et dernier contingent dont la libération était prévue ce weekend, si l’Autorité palestinienne accepte de rester à la table des négociations au-delà de la date butoir du 29 avril.
Mais l’offre israélienne a été rejetée par la direction palestinienne, qui a décidé de présenter une contre-proposition aux médiateurs américains : elle exige la libération de 1 000 prisonniers désignés par l’Autorité palestinienne elle-même.
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a également ordonné le gel des constructions dans les implantations et le transfert de contrôle de certaines régions de la zone C à l’Autorité palestinienne.
L’annonce de Rudeineh coupe court aux espoirs de prolongation, mais assure que les Palestiniens ne quitteront pas les négociations si Israël ne relâchait pas les prisonniers, dont 14 Arabes israéliens.
L’accord, qui a permis la reprise en juillet des négociations après trois ans de suspension, prévoit la libération, en quatre contingents, de 104 prisonniers incarcérés par Israël avant les accords israélo-palestiniens de 1993, en contrepartie de la suspension de toute démarche palestinienne pour adhérer aux organisations internationales, y compris les juridictions à compétence mondiale.
Israël, qui a déjà relâché 78 détenus en trois fois, malgré les critiques de la droite au pouvoir, avait informé vendredi les Palestiniens que la quatrième libération ne se ferait pas, à moins qu’ils n’acceptent de prolonger les négociations.
Netanyahu a subi des pressions de la droite lors des dernières semaines, pour qu’il ne libère pas les prisonniers. Il aurait avoué aux Américains qu’il craignait que sa coalition ne s’effondre si Israël libérait le quatrième lot de prisonniers.
La députée Habayit Hayehudi Orit Struck a annoncé dimanche que son parti quitterait la coalition si la libération avait lieu.
Samedi, des sources ont affirmé que l’Etat hébreu aurait refusé de relâcher le quatrième contingent en raison des rumeurs selon lesquelles l’AP se retirerait des négociations suite à cette libération. Israël hésite également à relâcher des Arabes israéliens.
Des responsables américains ont indiqué que Kerry, en visite à Paris dimanche, s’était entretenu par téléphone avec Netanyahu.
Après la conversation, Kerry a annoncé aux journalistes de la capitale française qu’il n’était pas encore approprié de juger publiquement de la situation « à ce moment important. »
« Il s’agit vraiment d’une question entre les Palestiniens et les Israéliens, et de ce que le Premier ministre Netanyahu est prêt à faire, » a-t-il ajouté.
« Nous verrons où cela nous mènera demain, quand la situation aura été analysée. »