Israël en guerre - Jour 373

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Les nouveaux manuels scolaires palestiniens “enseignent aux élèves à être des martyrs”

Citant une “détérioration alarmante”, un rapport affirme que les manuels de primaire de l’AP nient l’existence d’Israël et appellent à un “retour” à un pays exclusivement palestinien

Des écolières palestiniennes le jour de la rentrée scolaire à Ramallah, en Cisjordanie, le 25 août 2013. (Crédit : Issam Rimawi/Flash90)
Des écolières palestiniennes le jour de la rentrée scolaire à Ramallah, en Cisjordanie, le 25 août 2013. (Crédit : Issam Rimawi/Flash90)

Les nouveaux manuels scolaires de l’Autorité palestinienne (AP) pour les élèves d’écoles primaires diabolisent Israël et glorifient le « martyre », affirme un rapport publié dimanche, qui indique une « détérioration alarmante » depuis une étude précédente.

Le rapport, publié par l’Institut de suivi de la paix et de la tolérance culturelle dans l’éducation scolaire, affirme que le programme 2016 – 2017 pour les écoles élémentaires de l’AP « apprend aux élèves à être des martyrs, diabolise et nie l’existence d’Israël, et se concentre sur un ‘retour’ à un pays exclusivement palestinien. »

Le rapport du groupe de Jérusalem est publié au moment où les responsables palestiniens perpétuent, ce que les Israéliens voient comme un appel à la diabolisation d’Israël dans les manuels et d’autres documents destinés aux enfants. Ils affirment que les manuels sont une source cruciale d’incitation qui mène à des attaques terroristes.

Parmi les documents cités dans le rapport, il y a notamment des cartes dans lesquelles Israël ne figure pas et des passages qui semblent glorifier les attaquants.

Image tirée d'un manuel scolaire palestinien publiée dans un rapport d'avril 2017. (Crédit : capture d'écran)
Image tirée d’un manuel scolaire palestinien publiée dans un rapport d’avril 2017. (Crédit : capture d’écran)

Le rapport précise que, en plus de ne pas faire apparaître Israël sur les cartes, les villes israéliennes comme Haïfa et Jaffa sont présentées comme palestiniennes, un phénomène souvent retrouvé dans les documents scolaires de l’AP.

Les critiques palestiniens ont souligné que les cartes des manuels scolaires israéliens ne font généralement pas non plus la distinction entre Israël et les territoires considérés comme palestiniens, ni ne le font au niveau des villes.

Le rapport souligne la nouvelle importance donnée au « martyre » dans les manuels.

Pour corroborer cette affirmation, le rapport donne trois exemples, dont deux problèmes mathématiques, dans lesquels le martyre est au cœur de l’exercice.

« Le nombre de martyrs de la première Intifada, entre 1987 et 1993, était de 2 026, et le nombre de martyrs de l’Intifada d’Al-Aqsa, dans les années 2000, était de 5 050, et le nombre de blessés a atteint les 49 760. Combien de martyrs sont morts pendant les deux intifadas ? », trouve-t-on dans un manuel de CP.

Les Palestiniens utilisent généralement le terme « martyr » pour tout Palestinien tué par un Israélien, quel que soit le contexte de son décès.

Un autre exemple cité par le rapport est une image d’un manuel d’éducation nationale et de socialisation destiné aux enfants de neuf ans, dans laquelle on voit des enfants regarder le pupitre vide de leur camarade de classe avec une pancarte sur laquelle est inscrite « Martyr ».

« La détérioration importante, et même alarmante, du message des programmes fait peu de doute comparée à notre examen des textes précédents pour ces groupes d’âges. A cet égard, cela n’augure rien de bon pour les perspectives de paix », affirme le rapport.

Marcus Sheff (autorisation)
Marcus Sheff (autorisation)

Marcus Sheff, le directeur exécutif du groupe qui a rédigé ce rapport, a déclaré lundi au Times of Israël que les nouvelles références aux martyrs dans les manuels scolaires des enfants « mettent en lumière l’idée d’un enfant martyr ».

Cela envoie le message que « ces enfants sont potentiellement consommables », a-t-il déclaré.

Sheff a cependant noté que les nouveaux programmes mettent l’accent sur l’égalité des sexes, ainsi que sur l’importance de respecter l’autorité et l’environnement.

Le gouvernement israélien affirme depuis longtemps que l’incitation à la haine et à la violence des manuels scolaires palestiniens est l’un des facteurs principaux contribuant à la haine et au terrorisme contre les Israéliens. Les responsables palestiniens répliquent que ce sont les mesures israéliennes draconiennes et les décennies d’occupation, et non l’incitation, qui instillent la haine et inspirent le terrorisme.

Le sujet a récemment pris de l’importance, car les membres du Congrès américain ont menacé de diminuer l’aide des Etats-Unis aux Palestiniens si l’incitation ne diminuait pas.

Le rapport, selon Sheff, a été discuté pendant 16 réunions avec des élus et des responsables à Washington, D.C., en mars.

Le Fatah, qui gouverne actuellement la Cisjordanie avec l’Autorité palestinienne, a reconnu l’existence d’Israël à la fin des années 1980, contrairement à son rival, le Hamas, qui dirige la bande de Gaza. Pourtant, l’AP a refusé les demandes israéliennes de reconnaître Israël en tant qu’Etat juif.

Reconnaître la judaïté d’Israël signifierait que l’AP renoncerait effectivement à sa demande d’un vaste « droit au retour » qui inonderait Israël de millions de descendants de réfugiés palestiniens.

Mahmoud Abbas, le président de l’AP, qui déclare souvent qu’il est prêt à accepter un état palestinien dans la bande de Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem Est, a appelé de nombreuses fois à ré-instituer une commission israélo-américano-palestinienne de lutte contre l’incitation. Israël n’a pas répondu à ces appels.

Le programme scolaire palestinien est inspecté par les donateurs internationaux qui financent l’AP et, par extension, son système scolaire public.

Des Palestiniens traversent le carrefour de Qalandiya, près de Ramallah, pour se rendre à la mosquée Al-Aqsa, dans la Vieille Ville de Jérusalem, pour le 2e vendredi du Ramadan, le 17 juin 2016. (Crédit : Flash90)
Des Palestiniens traversent le carrefour de Qalandiya, près de Ramallah, pour se rendre à la mosquée Al-Aqsa, dans la Vieille Ville de Jérusalem, pour le 2ème vendredi du Ramadan, le 17 juin 2016. (Crédit : Flash90)

Tharwat Zeid, responsable des programmes au sein du ministère de l’Education de l’AP, a catégoriquement démenti les accusations d’incitation à la haine et à la violence du rapport palestinien.

« Nos livres ne sont pas là pour inciter à la haine, mais pour enseigner », a-t-il déclaré.

La « Palestine historique », formée d’Israël et de la Cisjordanie, est enseignée aux enfants « parce que c’est notre histoire et que c’était notre terre », a déclaré Zeid.

Sheff, le rédacteur du rapport, a déclaré que « les enfants palestiniens doivent absolument apprendre leur identité nationale », mais il s’est attaqué aux termes utilisés.

Des phrases comme « le volcan de ma revanche, le désir de mon sang pour ma terre, je dois sacrifier mon sang pour libérer le pays… s’agit-il là de messages adaptés à un enfant de neuf ans ? », a-t-il demandé.

En février, pendant sa première rencontre avec le président américain Donald Trump à la Maison Blanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait déclaré que l’incitation à la haine et à la violence était l’un des facteurs clefs du conflit avec les Palestiniens.

« Ils continuent à appeler à la destruction d’Israël, dans leurs écoles, dans leurs mosquées, dans leurs manuels. Il faut les lire pour le croire », avait-il déclaré.

« Je pense que les Palestiniens doivent se débarrasser de cette haine qu’ils enseignent dès le plus jeune âge », avait répondu Trump à un journaliste l’interrogeant sur les concessions que chaque partie devait faire.

Une vaste étude publiée en 2014 dans Political Psychology, intitulée « Portrayal of the Other in Palestinian and Israeli Schoolbooks » (Représentation de l’autre dans les manuels scolaires israéliens et palestiniens) avait conclu que « les exemples de déshumanisation et de diabolisation de l’autre » fréquemment attribués à l’autre partie sont en fait rarement retrouvés dans les manuels.

L’étude avait conclu que « les livres israéliens et palestiniens contiennent des narratifs nationaux unilatéraux qui présentent l’autre comme l’ennemi. »

L’AFP a contribué à cet article.

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