Les organismes de bienfaisance juifs prônent le tikkoun olam au rythme de 125 M de dollars
Les gens plantent encore des arbres en Israël, mais les Juifs ne sont pas les seuls bénéficiaires de la tzedaka - environ 3 millions de personnes dans le monde en développement reçoivent aussi de l’aide
NEW YORK (JTA) – 80 % des Juifs vivent dans deux pays – Israël et les États-Unis – mais les organisations juives dépensent de plus en plus de l’argent ailleurs.
L’aide juive au monde en développement – l’ensemble appauvri de pays que votre zayde [grand-père] appelait le « tiers monde » – s’est rapidement étendu au cours des dernières décennies. Ce qui n’était qu’une poignée de groupes est devenu une constellation d’organisations travaillant dans divers domaines, de l’énergie solaire au Rwanda à l’agriculture au Népal. Ensemble, les groupes aident des millions de personnes.
Les efforts mondiaux de l’aide juive proviennent de l’ensemble du monde juif et fournissent du financement et du personnel à tout un éventail de causes et de lieux. Aujourd’hui, pour la première fois, une étude a quantifié les principes fondamentaux du travail des organisations de bienfaisance : où cela fonctionne, combien de personnes cela aide et combien d’argent elles dépensent. L’enquête a été menée en mars par Olam, une organisation rassemblant les organisations de bienfaisance mondiales juives, et a été partagée avec JTA.
Voici cinq indicateurs qui expliquent ce secteur en plein essor.
Les groupes juifs consacrent au moins 125 millions de dollars au monde en développement.
Bien que cela n’ait rien de comparable aux milliards que les Juifs donnent chaque année en Israël, le montant que les Juifs donne à ce secteur dépasse les 100 millions de dollars par an. Sur les 47 groupes que couvre Olam, 26 groupes ont un budget dédié à leurs opérations qui totalise 125 millions de dollars de financement pour le développement international.
Certains de ces groupes sont de petites initiatives, chacune avec un budget de moins de 100 000 dollars – tout cela est destiné pour le monde en développement. D’autres sont des organisations étendues comme le American Jewish Joint Distribution Committee, qui consacre une petite partie mais toujours de plus en plus importante de son budget de 300 millions de dollars au développement international.
Les budgets déclarés vont de 60 000 dollars à 45 millions de dollars – le budget moyen est de 1 million de dollars. Certaines des organisations les plus importantes sont le American Jewish World Service et le groupe d’aide aux réfugiés HIAS, chacun d’entre eux ayant un budget d’environ 40 millions de dollars.
Ces groupes atteignent 3 millions de personnes …
Le monde des organisations de bienfaisance mondiales juives couvre un large éventail de causes. Beaucoup de groupes travaillent sur une certaine forme d’autonomisation et d’éducation des femmes, alors que d’autres mettent directement l’accent sur des objectifs comme l’atténuation de la faim ou l’élargissement de l’accès à la technologie.
Au total, grâce à des séminaires, des programmes d’aide directe, à l’éducation ou à l’emploi, les groupes aident 3 millions de personnes. Comme pour les chiffres sur budget, cinq des groupes dominent ce domaine et représentent 92 % des personnes qui ont reçu de l’aide. Étant donné que les données individuelles des groupes ont été gardées confidentielles, l’étude n’indique pas quels sont les cinq groupes.
… et enrôle près de 2 000 bénévoles.
Une large partie du travail d’aide internationale juive est réalisée soit en finançant des organismes à but non lucratif locaux, soit en envoyant des professionnels pour coordonner l’aide. Mais certains des travaux les plus visibles des organismes à but non lucratif sont les programmes de bénévolat qui envoient des jeunes juifs travailler sur le terrain dans le monde en développement.
Au total, 19 des groupes interrogés ont envoyé 1 850 bénévoles pour faire du travail d’aide. Parmi ces bénévoles, la plupart d’entre eux ont suivi des programmes à court terme d’une semaine ou deux, la plupart étaient des étudiants et presque tous étaient juifs. Comme l’ensemble de la population juive, près des quatre cinquièmes proviennent d’Amérique du Nord ou d’Israël.
L’enquête a révélé que les organisations utilisaient également les voyages des volontaires pour renforcer l’identité juive. Quatre-vingt-un pour cent des expériences des bénévoles avaient une certaine forme de programme juif, ainsi qu’une manière structurée d’observer Shabbat.
« Les organisations juives [de la diaspora] – beaucoup d’entre elles ont été fondées avec une expérience sur l’identité juive ou pour donner une éducation juive », a déclaré Dyonna Ginsburg, la directrice exécutive d’Olam. « Vous avez tendance parmi les organisations non-israéliennes à vous concentrer davantage sur l’aspect bénévole, et parmi les organisations israéliennes de se concentrer davantage sur les domaines professionnels ».
Le secteur s’est rapidement développé depuis les années 2000 et les organisations se concentrent de plus en plus en Israël.
Certains groupes de bienfaisance mondiale juive ont plus d’un siècle. Mais les deux tiers – 20 des 30 qui ont répondu à l’enquête – ont été fondés au 21e siècle. En plus d’aider les pays à travers le monde, les organisations proviennent également des pays du monde entier. Alors que beaucoup sont basés aux États-Unis et au Canada, d’autres se trouvent en Afrique du Sud, en Australie ou au Mexique.
Mais la pluralité des groupes proviennent du pays qui est aussi le plus grand bénéficiaire de la charité juive : Israël. L’État juif abrite 27 des 46 groupes membres d’Olam, allant de Brit Olam, un groupe international de bénévolat, à Innovation : Africa, qui fournit la technologie solaire et agricole aux villages africains.
Ginsburg a déclaré que le monde de la bienfaisance mondiale israélienne a gonflé ces dernières années en raison de l’affluence accrue des Israéliens. De plus, ajoute-t-elle, les groupes israéliens peuvent se concentrer sur des domaines spécifiques du développement international sans avoir à s’inquiéter d’être le représentant juif de leur pays sur le terrain, comme l’American Jewish World Service ou StandUp d’Australie.
« Il y a ce sentiment général au moins parmi certains qu’Israël est à une place où il ne peut pas seulement penser à répondre à ses propres besoins, mais [il peut] partager certains de sa [richesse] avec les autres », a-t-elle expliqué.
« Beaucoup d’entre eux sont des organisations de niche ayant des domaines d’expertise spécifiques, dans l’agriculture, dans les technologies propres, dans les soins de santé, l’éducation, etc…, de sorte qu’ils ne se considèrent pas comme la voix israélienne ou juive ».
L’Asie du Sud et l’Afrique de l’Est attirent le plus de groupes.
Les efforts des groupes de bienfaisances juifs portent sur ce que les militants appellent parfois le « Sud global », où se trouve une grande partie de la pauvreté dans le monde. Au total, les groupes fournissent des services ou des aides à 69 pays. Mais deux régions sont des destinations d’aide particulièrement populaires : l’Asie du Sud et l’Afrique de l’Est.
Une douzaine de groupes sont actifs en Inde, avec sa vaste géographie et sa population massive, tandis que huit sont actifs au Népal, quatre au Myanmar et trois au Sri Lanka. Les pays de l’Afrique de l’Est attirent également l’attention d’un éventail de groupes, dont 11 sont actifs en Ouganda et neuf au Kenya et six au Rwanda.
De manière notable, les deux régions ont des communautés juives isolées. La communauté juive d’Abayudaya vit dans les collines du centre de l’Ouganda, et les Bnei Menashe viennent de la province de Manipur, dans l’est de l’Inde.
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