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Les partis haredim gardent Netanyahu sous pression

Yahadout HaTorah menace de passer cette semaine en première lecture le projet de loi de dissolution de la Knesset. Le Shas met en demeure Netanyahu au sujet de la conscription: "Si vous tenez à votre gouvernement, faites quelque chose"

Le député de Shas Aryeh Deri (à droite) avec Moshe Gafni, numéro deux de Yahadout HaTorah, à la Knesset, le 10 février 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le député de Shas Aryeh Deri (à droite) avec Moshe Gafni, numéro deux de Yahadout HaTorah, à la Knesset, le 10 février 2025. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Les servies du Premier ministre Benjamin Netanyahu ont fait état de « progrès significatifs » dans ses négociations avec les partis ultra-orthodoxes au sujet du projet de loi d’exemption des Haredim du service militaire qui menace de renverser sa coalition.

« Il a été décidé de tout faire demain pour parvenir à un accord sur les questions qui restent à résoudre », a indiqué le cabinet du Premier ministre dans un communiqué publié dans la matinée dd vendredi.

L’annonce a été faite après une réunion de sept heures sur la question entre Netanyahu, le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, Yuli Edelstein, l’ex-député du Shas, Ariel Attias, et le secrétaire du Cabinet, Yossi Fuchs.

La coalition au pouvoir de Netanyahu fait face à une crise depuis la semaine dernière – lorsque les partis ultra-orthodoxes Yahadout HaTorah et Shas ont agité la menace d’une dissolution de la Knesset si la coalition n’adoptait pas un projet de loi d’exemption du service militaire en faveur des étudiants de yeshiva.

Yahadout HaTorah a remis en cause les déclarations du cabinet de Netanyahu en déclarant à la chaîne publique Kan que ses députés allaient proposer un projet de loi de dissolution de l’actuelle législature afin de provoquer de nouvelles élections.

« Pour ce qui nous concerne, la loi de dissolution de la Knesset passera en lecture préliminaire la semaine prochaine », a déclaré le parti dans un communiqué.

La direction spirituelle de la faction hassidique Agudat Yisrael de Yahadout HaTorah avait déjà annoncé jeudi dernier, avant les déclarations du cabinet du Premier ministre, son désir de provoquer de nouvelles élections. Selon un communiqué cité par les médias israéliens, à l’issue d’une réunion qui s’est tenue à Jérusalem, ses dirigeants se seraient dits favorables à la « dissolution immédiate » de la Knesset.

La faction non hassidique Degel HaTorah de Yahadout HaTorah a reçu mercredi des instructions similaires de la part de ses dirigeants spirituels.

Benjamin Netanyahu du Likud avec le député Moshe Gafni de Yahadout HaTorah, lors d’un vote à la Knesset, le 28 décembre 2022. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

La déclinaison séfarade du parti, le Shas, a elle aussi resserré son argumentaire envers le Premier ministre et ce qu’elle estime être son impuissance à faire adopter un projet de loi d’exemption.

Le porte-parole du Shas, Asher Medina, s’est fendu d’un appel public à Netanyahu dans le journal du parti HaDerech, vendredi matin, dans lequel il menace de dynamiter la coalition en cas de nouvel échec du Premier ministre à faire passer ce projet de loi.

« Ca suffit maintenant. La solution est entre vos mains, Benjamin Netanyahu. C’est vous le chef, c’est vous qui décidez », a-t-il écrit en demandant au Premier ministre de « faire en sorte que soit adoptée une loi adaptée aux circonstances, responsable et équilibrée ».

« Cela fait longtemps que nous sommes à vos côtés. Nous avons essuyé des critiques pour vous. Voilä venu le moment du véritable test de loyauté », a-t-il poursuivi en menaçant : « Si vous tenez à votre gouvernement, alors faites quelque chose et vite. À défaut, le bruit et l’agitation ambiants seront bien plus que des échos – ce sera le bruit du départ du train électoral. »

Avec sept sièges, Yahadout HaTorah ne peut pas faire tomber à lui seul le gouvernement, puisque la coalition de Netanyahu détient actuellement 68 sièges sur 120. Pour provoquer de nouvelles élections, Yahadout HaTorah a besoin du Shas.

Jeudi, peu de temps après avoir demandé au Shas de redoubler de menaces sur le gouvernement, le chef spirituel du parti, l’ex-rabbin séfarade Yitzhak Yosef, s’est en pris à Edelstein, député Likud, en le traitant de « méchant » en raison de son insistance à vouloir imposer de sévères sanctions aux étudiants de yeshiva réfractaires au service militaire.

De gauche à droite : l’ex-Grand Rabbin séfarade Yitzhak Yosef à Safed le 17 septembre 2024. (David Cohen/Flash90) ; Le député Yuli Edelstein préside une réunion de la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset, le 23 avril 2025. (Noam Moskowitz, porte-parole de la Knesset)

« Il a une âme abominable », a déclaré Yosef dans une vidéo diffusée par le média haredi Kol BaRama lors d’un rassemblement à Beit Shemesh.

A la tête de la puissante commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, Edelstein est chargé de l’examen d’un projet de loi du gouvernement destiné à sanctionner plus durement les réfractaires au service militaire, ce qui fait de lui une cible de la direction ultra-orthodoxe, agacée de son insistance à vouloir régir la conscription des Haredim.

En effet, il s’avère être l’un des principaux obstacles à la légalisation de l’exemption des hommes de la communauté haredi – un objectif de poids des partis ultra-orthodoxes depuis juin dernier, lorsque la Cour Suprême a statué que ces exemptions étaient désormais dépourvues de toute base juridique.

C’est en vertu de cette décision que l’armée israélienne a mis en place un dispositif d’appel sous les drapeaux à destination des dizaines de milliers d’hommes auparavant exemptés, mais ils sont en définitive fort peu nombreux à s’être enrôlés.

Des juifs ultra-orthodoxes devant un bureau de conscription de l’armée à Jérusalem, le 4 mars 2024. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)

Selon Kan, la procureure générale, Gali Baharav-Miara, aurait dit cette semaine que, d’après des responsables de Tsahal, l’armée allait envoyer 50 000 ordres de conscription aux étudiants de yeshiva en juillet.

À l’heure actuelle, quelque 80 000 haredim de sexe masculin âgés de 18 à 24 ans sont éligibles au service militaire et ne se sont pas enrôlés, alors même que les réservistes cumulent des centaines de jours de service depuis le pogrom commis par le Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.

L’armée dit faire face à un manque de ressources humaines et avoir urgemment besoin de 12 000 soldats de plus – 7 000 d’entre eux destinés au combat.

Les opposants haredim à la conscription se justifient en affirmant qu’elle aurait un effet dévastateur sur la connaissance de la Torah et conduirait à la laïcisation des ultra-orthodoxes.

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