Les partis haredim réaffirment leur loyauté à Netanyahu – mais pas Smotrich
YaHadout HaTorah, Shas et le Likud reconstituent le bloc de droite qui avait empêché un gouvernement dirigé par Gantz lors du dernier scrutin, mais sans Yamina, de Naftali Bennett
Le parti du Likud du Premier ministre Benjamin Netanyahu a partiellement réétabli le bloc de droite et de partis religieux qui était parvenu à empêcher la formation de coalitions plus centristes et plus laïques au lendemain des dernières élections.
Les formations ultra-orthodoxes Shas et YaHadout HaTorah ont signé un engagement de fidélité, mardi, à l’égard de Netanyahu, acceptant de ne pas rejoindre de manière indépendante un gouvernement qui serait dirigé par un autre parti que le Likud après le scrutin du 23 mars.
Si le document devait être également signé par la faction du Sionisme religieux de Bezalel Smotrich d’extrême-droite, ce dernier a annoncé qu’il avait refusé de le faire, en disant que de tels accords avaient échoué à entraîner la formation de gouvernements de droite.
« Notre seule loyauté, nous la réservons à nos valeurs et au chemin que nous sommes amenés à prendre et nous n’intégrerons qu’un gouvernement qui saura les exprimer », a noté le parti de Smotrich dans un communiqué.
Le Likud a rappelé à Smotrich dans la journée de lundi qu’il s’était engagé – lorsque les deux formations avaient signé un accord sur les excédents de votes, le 9 février – à ne soutenir aucun candidat au poste de Premier ministre autre que Netanyahu. Smotrich a rétorqué que ce pacte exigeait de Netanyahu qu’il mette en place une coalition qui imposerait des principes clairs de droite.
Le bloc ne comprendra pas non plus Yamina, le parti de Naftali Bennett, une alliance que Smotrich a quitté le mois dernier. Bennett mène une campagne agressive contre la gestion, par Netanyahu, de la pandémie et il s’est présenté comme « un candidat au poste de Premier ministre », même si de récents sondages lui accordent seulement la moitié du nombre de sièges que le Likud devrait remporter.
Toutefois, cette initiative devrait encore davantage compliquer les efforts qui pourraient être livrés par Yair Lapid, chef de Yesh Atid, et Gideon Saar, à la tête de Tikva Hadasha – les leaders des partis qui devraient arriver en 2e et 3e position à la Knesset – pour former un gouvernement. Si l’une ou l’autre de ces formations remporte un bon résultat lors du vote et que le bloc de droite refuse de céder, les partis plus centristes devront regarder ailleurs pour trouver des partenaires de coalition – qu’il s’agisse du Meretz, du parti Travailliste ou peut-être de la Liste arabe unie ou de Raam si ces factions à majorité arabe offrent leur soutien depuis l’opposition.
Si ce n’est pas le cas, et que la droite et le bloc religieux ne parviennent pas à arracher 61 sièges au cours des élections du mois prochain, alors le pays pourrait voir se profiler la perspective d’un cinquième scrutin en moins de trois ans.
Avigdor Liberman, à la tête du parti laïc Yisrael Beytenu, à droite, a critiqué le rétablissement du « bloc messianique » dans un tweet appelant Lapid, Saar et Bennett à « rejoindre mon initiative en s’engageant à former un gouvernement sioniste et libéral sans le Shas et sans YaHadout HaTorah ».