Les policiers diffusent des images d’une fusillade mortelle à Netanya
La vidéo de la caméra corporelle a été diffusée alors que la famille affirme que Michael Hasson n'a pas agressé sa mère et qu'il n'était pas nécessaire de tirer à balles réelles
La police a réfuté samedi les allégations selon lesquelles des agents auraient inutilement abattu un homme dans la ville côtière de Netanya la nuit précédente, en publiant les images filmées par une caméra corporelle.
Vendredi en fin de journée, Michael Hasson, 34 ans, aurait attaqué sa mère d’une manière non précisée, puis se serait barricadé dans leur appartement en brisant les vitres. La police a déclaré avoir été appelée par les voisins. À leur arrivée, les agents ont tenté de maîtriser Hasson, qui a alors sorti des couteaux et s’est précipité sur eux.
Hasson a d’abord reçu un coup de taser mais a continué à se diriger vers les officiers, les mettant en danger et les amenant à lui tirer dessus, selon la police. Les secouristes ont dû prononcer son décès.
Un avocat représentant la famille a déclaré que la mort de Hasson, qui souffrait de troubles mentaux, aurait pu être évitée.
« Le signalement selon lequel la femme a été attaquée par son fils, ce qui a conduit la police à se rendre sur les lieux, n’était pas exact », a déclaré Me Rotem Cohen à la chaîne publique israélienne Kan. « L’issue désastreuse aurait pu être évitée. »
La police a publié des images des faits, ainsi que l’enregistrement d’un appel réalisé au numéro d’urgence 100.
« La police a été appelée pour faire face à un incident présumé de violence domestique, tel que signalé au numéro d’urgence 100 par des citoyens, et tel que révélé par un interrogatoire plus approfondi des voisins sur les lieux », a déclaré la police.
המשטרה משחררת תיעוד מצלמות הגוף של השוטרים שירו במיכאל חסן בנתניה
1) שיחת הטלפון ל-100
2) חסן נראה עם סכין בידו וצעקות "תוריד את הסכין"
3) שוטר יורה טייזר – ומיד לאחריו כנראה שוטר אחר יורה בו.
חסן לא נראה מנסה לפגוע בשוטרים אבל כן מתקרב לכיוונם עם הסכין.
רק מחר השוטרים במח"ש. pic.twitter.com/90vl7qcAVt— Josh Breiner (@JoshBreiner) April 22, 2023
Dans l’enregistrement, on entend une femme dire : « Il y a une bagarre dans une pièce, quelqu’un menace sa mère. Le fils retient sa mère en otage et casse des choses, il y a du verre brisé… ce n’est pas normal ce qui se passe ici ».
La vidéo de la caméra corporelle montre des officiers arrivant sur les lieux. « Il y avait beaucoup de casse, du verre brisé qui aurait été jeté dans la rue par le suspect et qui mettait en danger les passants », a déclaré la police.
On voit un officier tenter de persuader le suspect d’ouvrir la porte, menaçant de la faire enfoncer par le service d’incendie et de secours dans les cinq minutes.
« La police a mené un long processus de négociation, au cours duquel elle a demandé au suspect d’ouvrir la porte afin de s’assurer qu’il n’y avait pas d’autre danger pour la sécurité publique et pour le suspect lui-même, sans sa coopération », a déclaré la police.
La vidéo montre la porte qui s’ouvre et un secouriste qui se tient à l’extérieur et demande à Hasson comment il se sent et de sortir les mains en l’air.
« Pourquoi avez-vous un couteau dans la main ? », demande l’infirmier en commençant à s’éloigner de la porte, tout en indiquant aux policiers que le suspect brandit une lame.
On entend un agent intimer plusieurs fois à Hasson l’ordre de « poser ce couteau », alors qu’il sort en tenant un couteau.
Hasson crie alors un juron à l’officier, lui disant de « sortir d’ici maintenant », avant de retourner dans l’appartement.
Un agent a été vu en train de marcher dans les couloirs avec un taser, alors que Hasson réapparaissait.
Un agent dit : « Ça suffit », et un coup de taser a été tiré, suivi quelques instants plus tard par des coups de feu.
La vidéo ne permet pas de savoir si Hasson a tenté de poignarder les agents, bien qu’on le voie s’approcher d’eux en brandissant un couteau.
« La police a ordonné au suspect de poser le couteau qui se trouvaient dans ses mains à plusieurs reprises avant la fusillade, mais il a continué à se montrer menaçant. Le suspect s’est dirigé vers les policiers et les secouristes avec des couteaux dans les mains, mettant leur vie en danger réel et immédiat, et a donc été neutralisé après avoir été averti qu’il devait s’arrêter », a déclaré la police.
Les officiers devraient être interrogés par le Département des enquêtes internes de la police (PIID) du ministère de la Justice dimanche, a rapporté le quotidien Haaretz.
Selon la famille, au moins l’un des officiers présents sur les lieux les connaissait déjà et avait été appelé pour un précédent incident qui avait entraîné l’hospitalisation de Hasson dans un établissement de santé mentale.
Sa sœur a déclaré au site d’information Ynet que son frère souffrait d’épilepsie sévère et que ce qui a été signalé à la police comme une agression domestique était en fait une crise d’épilepsie.
« Pourquoi lui ont-ils tiré dessus à bout portant ? Pourquoi a-t-il fallu lui tirer dessus après le coup de taser ? », a demandé sa sœur, sous couvert de l’anonymat. « Il s’est occupé de sa mère toute la semaine et il était ici avec elle. Pourquoi tirer sur une personne qui fait une crise d’épilepsie ? »
Le beau-frère de Hasson a posé des questions similaires sur les circonstances entourant sa mort.
« Ils le connaissaient et savaient qu’il avait été hospitalisé. Pourquoi lui tirer dessus d’aussi près ? S’il s’est précipité sur eux avec un couteau et qu’il les a menacés, il fallait lui tirer dans les jambes. Pourquoi le tuer ? »
L’article de Kan note également que la mère de Hasson ne présentait aucun signe de blessure lors de l’altercation de vendredi soir.