Parking effondré à Tel Aviv : 4 morts, 3 disparus
Un proche de Dawabsha dans les décombres de l'immeuble à Tel Aviv ; 500 soldats et officiers sont engagés dans les efforts aux côtés de groupes civils
Des centaines de sauveteurs recherchaient toujours mardi trois disparus dans les décombres d’un parking en construction qui s’est effondré la veille à Tel-Aviv et a coûté la vie à quatre personnes, selon la police.
Les équipes de secours ont extrait dans la journée les corps de deux hommes, ce qui porte à quatre le bilan des morts, a précisé la police. Lundi, deux corps avaient été retirés des ruines et 23 personnes ont été blessées.
la police a identifié un Palestinien tué dans l’effondrement comme Ahd Marouf al-Hajj.
Elle avait auparavant confirmé la mort de l’homme, en disant seulement qu’il était un résident de 34 ans de Bayt Rima dans le nord de la Cisjordanie.
Au lendemain du drame, cinq cents sauveteurs de la police, de l’armée et des pompiers continuaient à fouiller le site du parking, transformé en un vaste cratère rempli de tonnes de gravats et de sable.
L’un des responsables des opérations, le colonel de l’armée Ramten Sebty, a indiqué que les secours avaient employé une nouvelle technologie surnommée « Aluma » et permettant de repérer à un mètre près la présence d’un téléphone portable sous des décombres même si son propriétaire ne l’utilise pas.
« Il suffit qu’il soit allumé », a-t-il précisé. Au moins un des ouvriers ensevelis a été détecté grâce à ce dispositif « unique au monde » selon lui.
La police a dit ne se fixer aucune limite dans le temps pour retrouver les personnes disparues.
« Nous ne laisserons tomber personne », a prévenu le Premier ministre Benjamin Netanyahu lundi soir sur les lieux de l’accident, dans le quartier de Ramat Hahayal au nord-est de Tel-Aviv, où sont installées de grandes entreprises du secteur de la haute technologie.
Un cousin de la famille Dawabsha de Duma, dont la mère, le père et un enfant ont été tués l’an dernier dans un incendie criminel par des terroristes juifs, fait partie des personnes coincées dans les décombres.
Le parking en construction, avec quatre niveaux souterrains, s’est effondré pour des raisons inconnues, ensevelissant plusieurs ouvriers.
Une enquête a été ouverte pour déterminer les responsabilités, a dit un porte-parole de la police, Micky Rosenfeld.
.@Mdais video from the scene of the rescue efforts from the garage collapse in Tel Aviv pic.twitter.com/CqVYSUbr8i
— Judah Ari Gross (@JudahAriGross) September 6, 2016
Des soldats du Commandement de la Défense passive de l’armée israélienne sont toujours à la recherche de trois personnes portées disparues dans les décombres du chantier suite à la chute d’une grue lundi à Tel Aviv.
« Des efforts de localisation sont mis en œuvre aux abords du bâtiment, car nous partons du principe que les ouvriers qui étaient à l’intérieur du bâtiment pendant qu’il s’est effondré ont couru s’abriter sur les côtés », a déclaré le lieutenant-colonel, Yonatan Raz, commandant adjoint du Commandement de la Défense passive de l’armée israélienne au site Walla.
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— Judah Ari Gross (@JudahAriGross) September 6, 2016
La soeur de Roslan Isakov, l’un des ouvriers originaires d’Akko, a affirmé mardi qu’elle était encore pleine d’espoir que son frère soit retrouvé vivant. « Nous sommes toujours en train de prier pour lui », a-t-elle expliqué au micro de la Deuxième chaîne.
L’armée israélienne a déclaré que 500 soldats et officiers étaient impliqués dans les efforts de secours aux côtés d’un certain nombre d’organisations civiles.
« Les forces sur place poursuivent les efforts de sauvetage et sont prêts à poursuivre ces activités tout au long de la nuit, et aussi longtemps que cela est nécessaire pour sauver des vies humaines », a affirmé une déclaration de l’armée.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu n’a pas assisté au match de football Israël-Italie lundi soir pour se rendre sur le site de l’effondrement, a salué les efforts de recherche et de sauvetage et a exprimé l’espoir que les ouvriers disparus soient retrouvés vivants.
כוחותינו פועלים ברמה הגבוהה ביותר לחילוץ הלכודים בחניון שקרס בת״א. אני מתפלל שנגיע אליהם בזמן. החלמה מהירה לפצועים. pic.twitter.com/rkpYmqofSv
— Benjamin Netanyahu (@netanyahu) September 5, 2016
« Les forces ici travaillent aussi rapidement que possible pour essayer de sauver ceux pris au piège, c‘est un effort difficile, qui relève du défi [mais] qui professionnel », a-t-il déclaré, souhaitant aux personnes blessées dans l’accident d’un prompt rétablissement.
Il a ajouté que la recherche pourrait continuer pendant des jours, mais que « les chances de retrouver quelqu’un vivant » s’amenuiseraient à mesure que les heures passaient.
Mizrahi a ajouté que son équipe resterait sur le terrain « jusqu’à ce que la dernière personne piégée soit sortie des décombres ».
Les vidéos diffusées par les services d’urgence ont montré un homme blessé sorti des décombres tandis que le personnel médical se précipitait pour vérifier son pouls et l’emmener à l’hôpital. La vidéo a également montré des secouristes qui tentaient de libérer un homme pris au piège au-dessus d’eux dans le bâtiment effondré. On pouvait voir son bras tandis qu’il tendait la main à l’équipe qui essayait de percer le béton pour le faire sortir.
L’instant où le parking s’est effondré a été capturé par une caméra de sécurité, en montrant le sol qui disparaissait soudainement laissant place à un immense nuage de poussière.
Les enquêteurs ont mis sous embargo les détails de l’enquête pour déterminer les causes de l’effondrement mais les ouvriers ont décrit des grondements de la structure dans les heures qui ont précédé l’effondrement.
Les victimes ont été prises en charge par plusieurs hôpitaux situés à proximité, y compris les hôpitaux Ichilov, Beilinson, Tel Hashomer et Asuta, ce dernier, qui est situé juste à côté des lieux du drame.
Les hôpitaux ont ouvert une ligne téléphonique d’urgence (composez le 12 55 133 de toutes les lignes téléphoniques israéliennes) pour les familles qui cherchent à vérifier si leurs proches font parties des blessés.
Ce drame met en lumière le problème des conditions de travail sur les chantiers en Israël.
Il illustre une culture du « vite fait bien fait, du mégotage, de la course à la réduction du temps de travail et des coûts, et du mépris pour la vie humaine », écrivait mardi le quotidien Maariv. « Pourquoi cela se produit-il ? Parce que les travailleurs sont arabes, chinois, thaïlandais, russes, ukrainiens, et toutes sortes de gens invisibles qui ne comptent pas pour l’élite israélienne ».
Depuis le début de l’année, 28 personnes ont été tuées sur des chantiers en Israël, selon la police.
Israël accuse une accidentologie élevée dans le secteur de la construction, deux fois plus que la moyenne européenne, indiquait un rapport du ministère de l’Économie et de l’Assurance sociale publié en mai dans la presse. Entre 2000 et 2015, 480 personnes ont trouvé la mort sur des chantiers selon ce rapport.
La gouverneure de la Banque d’Israël, Karnit Flug, avait déploré en janvier le recours généralisé à une main-d’oeuvre étrangère bon marché comme l’une des raisons pour lesquelles le bâtiment était l’un des secteurs les moins productifs de l’économie nationale, contribuant à la flambée des prix de l’immobilier et à un vaste mouvement de contestation sociale en 2011.