Les Sud-Africains de l’armée israélienne ne seront pas poursuivis
Les citoyens ayant la double nationalité enrôlés dans l’armée n’ont rien à craindre malgré l’interdiction légale
Les Sud-Africains israéliens servant dans l’armée israélienne ne vont pas être poursuivis pour avoir violé la loi sud-africaine, affirme dimanche un leader communautaire important.
Il apaise les craintes [des soldats sud-africains] dues à la plainte des militants pro-palestiniens, qui a été déposée la semaine dernière contre les citoyens ayant une double nationalité et qui servent actuellement dans l’armée israélienne.
« L’intention de la loi, promulguée en 1998, est d’interdire aux citoyens sud-africains de servir en tant que mercenaires. Aucun de nos soldats qui sont des immigrants et qui ont été appelés à servir dans l’armée israélienne ne peuvent être considérés comme des mercenaires », affirme Dorron Kline, le président de Telfed – la fédération sioniste sud-africaine (Israël), un groupe qui aide la communauté d’immigrants.
Jeudi, Action Forum in Support of Palestine [Forum d’action en soutien à la Palestine], un groupe de lobby pro-palestinien, a annoncé avoir porté plainte contre un soldat sud-africain dans l’armée israélienne et qu’il comptait porter plainte contre quatre autres personnes.
Selon Kline, « c’est une guerre psychologique. Ils essaient d’inquiéter les gens et de garder le problème au cœur du débat ».
La loi sud-africaine réglementant l’assistance militaire étrangère [Regulation of Foreign Military Assistance Act] interdit à ses citoyens de « participer à des activités mercenaires » ou « de prêter une assistance militaire à tout Etat étranger », à moins qu’ils aient une autorisation spéciale. Ceux qui sont reconnus coupables peuvent être condamnés à une peine de prison.
Cette menace juridique contre les citoyens sud-africains servant dans l’armée israélienne intervient en plein affrontement militaire de grande envergure dans lequel Israël est impliqué. Cependant, aucune personne qui a servi dans l’armée israélienne n’a jamais été condamnée.
En 2009, les Sud-Africains ayant servi pendant l’opération Plomb durci avait aussi fait face aux mêmes menaces de poursuites pénales.
« En supposant que les autorités sud-africaines n’aient aucun intérêt à importer le conflit israélo-palestinien dans leurs tribunaux, mon estimation est que la probabilité de poursuites pénales contre les Sud-Africains qui ont servi dans l’armée israélienne est faible », avait déclaré en 2009 le colonel David Benjamin, qui a servi en tant qu’avocat au département général de droit international de l’armée et qui faisait l’objet d’une plainte à l’époque.
Cependant, Benjamin avait ajouté, « comme on ne peut pas exclure totalement la possibilité que des agendas politiques partisans puissent tenir les rênes du bon sens objectif, on ne peut pas tout à fait écarter le risque ». Par conséquent, il a mis en garde les Sud-Africains servant dans l’armée israélienne de prendre des précautions avant de revenir en Afrique du Sud de peur qu’ils ne s’attirent des ennuis avec les autorités locales.
Même si les dirigeants de la communauté sont convaincus que les citoyens ayant la double nationalité enrôlés dans l’armée israélienne et participant à l’opération Bordure protectrice sont à l’abri d’une condamnation, le simple fait que des enquêtes judiciaires puissent être ouvertes à leur encontre pourraient avoir de graves conséquences. Par conséquent, les groupes d’immigration mettent en garde les Sud-Africains israéliens de ne pas publier des photos d’eux en uniforme sur les réseaux sociaux.
JTA a contribué à cet article.