L’Etat islamique revendique les attentats terroristes de Paris : au moins 128 morts
L’Etat islamique avait menacé de "massacre dans les rues de Paris" en juillet ; Le Premier ministre belge demande aux Belges d'éviter de se rendre à Paris
Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué samedi les attentats ayant fait au moins 128 morts à Paris, dans un communiqué publié sur internet, affirmant que la France restera une de ses principales cibles.
« Huit frères portant des ceintures explosives et armés de fusils d’assaut ont visé des sites choisis soigneusement au coeur de Paris », indique le communiqué publié en deux versions, une en arabe et une en français.
« Que la France et ceux qui suivent sa voie sachent qu’ils resteront à la tête des cibles de l’Etat islamique », a ajouté l’organisation extrémiste sunnite.
Selon le communiqué, les attaques de Paris seraient une réponse aux « bombardements des musulmans en terre du califat », un terme généralement utilisé pour désigner les régions d’Irak et de Syrie contrôlées par l’EI.
La France mène, au sein d’une coalition internationale, des frappes aériennes contre les djihadistes de l’EI en Irak et en Syrie.
Plus tôt, Le président français François Hollande, avait déjà accusé l’EI d’avoir commis un « acte de guerre » à Paris.
Le groupe terroriste avait menacé de perpétrer des attaques terroristes contre les pays de la coalition internationale combattant contre l’organisation en Irak et en Syrie.
Dans une vidéo postée mercredi 22 juillet par la branche chargée de la propagande du groupe terroriste, un porte-parole de l’Etat islamique menace à la fois en arabe et en français de « massacrer des Français dans les rues de Paris ».
A la fin de la vidéo, on voit l’assassinat d’un homme présenté comme un soldat de l’armée syrienne.
Des terroristes faisant allégeance à l’Etat islamique ont perpétré une série d’attaques en France au cours de cette année, y compris l’attaque contre le magasin casher qui a entraîné la mort de quatre personnes.
Le Premier ministre belge demande aux Belges d’éviter de se rendre à Paris
Le Premier ministre belge Charles Michel a demandé samedi à ses concitoyens d’éviter de se rendre à Paris au lendemain de la vague d’attaques qui a fait au moins 128 morts et 250 blessés dans la capitale française.
Dans une déclaration à la télévision RTBF, M. Michel a demandé aux Belges d’ « éviter de se rendre à Paris si ce n’est pas strictement nécessaire ».
Cette mesure est effective pour au moins la durée de ce week-end, a précisé un porte-parole du Premier ministre à l’AFP.
M. Michel a souligné que les autorités belges étaient en « consultations étroites et permanentes » avec leurs homologues françaises.
Il a également annoncé que « des initiatives pour la protection des intérêts français en Belgique » avaient été prises.
Concernant les attentats à Paris, M. Michel a fait état de « quelques inquiétudes » concernant le sort de ressortissants belges.
Le Premier ministre belge a exhorté ses compatriotes à « ne pas tomber dans le piège tendu pas les terroristes, celui de l’angoisse, de la panique, de la terreur, de la peur de l’autre ».
« Nous sommes en situation d’alerte et mobilisés au plus près avec les services de sécurité », a-t-il assuré.
La Belgique a renforcé dans la nuit de vendredi à samedi le contrôle à ses frontières terrestres et dans les aéroports et les gares, « dans le cadre notamment d’une collaboration étroite avec les autorités françaises », selon le centre de crise, qui dépend du ministère de l’Intérieur.
En revanche, le niveau d’alerte terroriste en Belgique n’a pas été rehaussé même si la situation est suivie « minute par minute ».
Avec des chiffres variant de « 375 à 500 combattants », selon les statistiques données par les autorités belges aux experts de l’ONU, la Belgique est le pays de l’UE d’où sont issus le plus grand nombre de jihadistes partis en Syrie ou en Irak proportionnellement à sa population.
Au plan local, le gouvernement a envoyé un message à l’ensemble des forces de police du Royaume afin de « relever le niveau de sécurité et de vigilance », ce qui impliquera notamment des « fouilles systématiques » à l’entrée des événements publics, notamment des rencontres de football.
Fermeture des établissements publics culturels
Les musées seront fermés toute la journée en région parisienne à la suite des attentats meurtriers (128 morts) vendredi soir dans la capitale française, et l’ensemble des compétitions sportives prévues ce week-end dans la région ont été annulées, ont annoncé les autorités.
« Aujourd’hui, les établissements publics culturels accueillant du public en Ile-de-France seront fermés », a indiqué le ministère de la Culture dans un communiqué.
L’Opéra de Paris a annulé ses concerts de samedi et la grande salle de la Philharmonie restera fermée tout le week-end, ont annoncé ces établissements publics sur leur site. Le château de Versailles, ainsi que le musée du Louvre et d’autres musées parisiens avaient ouvert leurs portes en début de matinée avant de prendre leurs dispositions pour fermer.
L’ensemble des compétitions sportives prévues samedi et dimanche dans la région parisienne ont été annulées.
Cette suspension ne concerne pour l’instant que les compétitions prévues en région parisienne, notamment un match de coupe d’Europe de rugby devant opposer le Racing 92 à l’équipe de Glasgow.
Le parc d’attractions Disneyland Paris, situé à l’est de Paris, est resté fermé samedi, en solidarité avec les victimes des attentats. « Compte tenu de la gravité des événements survenus en France, et par solidarité avec le gouvernement français et les victimes de ces odieuses attaques, Disneyland Paris a décidé de ne pas ouvrir le samedi 14 novembre », indique le parc d’attractions dans un message publié en ligne.
Après la déclaration de l’état d’urgence par les autorités, la maire de Paris Anne Hidalgo avait annoncé dans la nuit la fermeture des lieux publics de la capitale, notamment les musées et les équipements sportifs.
Les attentats ont fait 128 morts et 250 blessés vendredi soir, selon des sources judiciaires. Le premier a été perpétré sur le parvis du Stade de France, banlieue au nord de Paris, pendant un match amical de football France-Allemagne. Les autres ont eu lieu dans le centre de Paris, le plus meurtrier dans une salle de spectacle, le Bataclan, qui a fait au moins 82 morts.