L’ex-ministre Benny Begin met en garde contre la fin de la démocratie
Le fils du fondateur du Likud, qui réclame des élections anticipées pour mettre fin au "processus destructeur", estime que le gouvernement "veut diriger sans limites"

Benny Begin, fils du fondateur emblématique du parti Likud et ancien Premier ministre Menahem Begin, a averti dimanche que l’actuel gouvernement dirigé par le Likud cherchait un régime qui n’a rien à voir avec la démocratie, et a appelé à des élections législatives anticipées pour mettre fin au « processus destructeur ».
Dans un message rédigé en hébreu sur sa page Facebook, Begin a critiqué la coalition du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour le vote de la motion de censure visant la procureure générale, Gali Baharav-Miara. Cette décision a été prise plus tôt dans la journée de dimanche, et Begin affirme qu’elle « témoigne du fait que ce gouvernement ne veut pas gouverner, mais diriger, diriger sans limites et sans sagesse, un régime nouveau et dangereux, dont le nom n’est pas encore connu, mais qui ne sera pas la démocratie ».
La décision du cabinet de renvoyer Baharav-Miara a été prise après le vote de la semaine dernière en faveur du licenciement du chef de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, Ronen Bar. Ces deux décisions ont suscité un tollé général et des manifestations et seront toutes deux contestées devant la Haute Cour de justice. Les détracteurs de Netanyahu ont également affirmé que le Premier ministre se plaçait en situation de conflit d’intérêts en renvoyant le chef du Shin Bet, en raison de l’enquête en cours de l’agence de sécurité sur des liens présumés illégaux entre des proches collaborateurs de Netanyahu et le Qatar.
Netanyahu a invoqué un manque de confiance envers Bar pour justifier son souhait de le voir partir, et le gouvernement reproche à Baharav-Miara d’avoir maintes fois contrecarré ses projets de loi.
Begin, 82 ans, se souvient avoir prévenu Netanyahu, il y a près de dix ans, que ses politiques « détérioraient » la situation dans le pays.
Ministre pendant plusieurs années sous Netanyahu, Begin a rappelé qu’en mai 2016, ce dernier lui avait demandé de rejoindre à nouveau sa coalition, mais qu’il avait refusé. Il avait alors déclaré à Netanyahu que son gouvernement chercherait à légiférer de « mauvaises lois ».

Il a souligné qu’il gardait de bons souvenirs de sa collaboration avec Netanyahu au sein du gouvernement. « Mais je n’avais pas prévu l’ampleur de la détérioration », a écrit Begin, citant « les attaques continues et délibérées contre la Cour suprême et la décision prise aujourd’hui par le gouvernement, en pleine guerre, de limoger la procureure générale ».
« L’une de ses caractéristiques est d’accuser ses opposants d’être des conspirateurs dans une mission délirante pour l’État profond, et même Netanyahu y a récemment eu recours », a-t-il écrit, faisant référence à un message publié la semaine dernière par le Premier ministre sur les réseaux sociaux, dans lequel il accusait « l’État profond de gauche d’utiliser le système judiciaire pour contrecarrer la volonté du peuple ».
Begin a appelé à des élections législatives anticipées, déclarant : « Ce processus destructeur sera stoppé par le vote des électeurs qui sera déposé dans l’urne le jour du jugement dernier du peuple. »
Begin a déjà critiqué le gouvernement pour son vaste plan de refonte du système judiciaire, un processus qui, selon les critiques, risquerait d’éroder dangereusement le caractère démocratique du pays.

En février 2023, alors que le gouvernement tentait de faire avancer le processus, il a participé à une manifestation contre le plan devant la Knesset.
À l’époque, il avait déclaré qu’il ne restait plus rien de la vision de son père au sein du Likud.
Begin, qui s’est retiré de la vie politique en 2022, avait déjà quitté le Likud et rejoint le parti dissident Tikva Hadasha.