L’ex-otage Emily Damari retourne sur les lieux de son enlèvement à Kfar Aza
Assise devant les ruines de l'appartement où des terroristes l'ont prise en otage le 7 octobre 2023, la jeune femme réclame la libération de tous les captifs

L’otage libérée Emily Damari est retournée dimanche à son domicile dans le kibboutz Kfar Aza pour la première fois depuis qu’elle a été enlevée par des terroristes du Hamas le 7 octobre 2023 et retenue captive dans la bande de Gaza pendant 471 jours.
Damari, qui a été libérée il y a deux semaines, a fait le voyage avec sa famille et une autre otage, Romi Gonen, qui a été libérée en même temps qu’elle, dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le groupe terroriste palestinien Hamas.
Damari, de nationalité israélo-britannique, a publié sur son compte Instagram une photo de sa visite, accompagnée d’une photo d’elle assise devant sa maison détruite. Épinglée sur le mur au-dessus d’elle, une affiche de la campagne visant à la ramener de captivité est toujours accrochée.
« Je suis de retour », a-t-elle écrit en anglais, avec un emoji à trois doigts qui est devenu un symbole de défi depuis que Damari est revenue de Gaza avec deux doigts en moins à la main gauche, conséquence d’une blessure par balle subie lors de l’assaut du Hamas contre sa maison.
« Aujourd’hui, je suis retournée chez moi, dans mon appartement, dans l’oxygène que j’avais et qui s’est presque épuisé », a-t-elle ensuite écrit en hébreu. « Je suis retourné à l’endroit où mon cauchemar a commencé, il y a 485 jours, et je n’ai trouvé qu’un apaisement partiel, que j’attendais depuis si longtemps. »
« Il y a 79 otages qui, comme moi, ont besoin de tourner la page et qui attendent de pouvoir reconstituer ce qui manque », a-t-elle écrit. « Nous ne devons pas nous arrêter là. Nous devons ramener tout le monde, absolument tout le monde, à la maison. »

Les otages encore en vie doivent bénéficier d’une réinsertion et ceux qui ne le sont pas doivent être enterrés, a-t-elle poursuivi.
« Je ne ressentirai une véritable victoire que lorsqu’ils reviendront », a-t-elle conclu.
Tom, le frère d’Emily, a publié sur son compte Instagram une photo de cette dernière assise aux côtés de Romi Gonen lors de la visite à Kfar Aza. À l’arrière-plan, on peut voir une photo d’Aviv Baram, un ami d’Emily qui a été tué le 7 octobre.
Emily, 28 ans, Romi, 24 ans, et Doron Steinbrecher, 31 ans, ont toutes été libérées le 19 janvier. Romi a été enlevée au festival de musique Supernova, tandis qu’Emily et Doron ont été enlevées à leur domicile dans le kibboutz Kfar Aza le 7 octobre 2023, lors de l’invasion du sud d’Israël menée par le Hamas, au cours de laquelle les terroristes ont tué 1 200 personnes et en ont enlevé 251 pour les emmener à Gaza.
Au moins 62 personnes ont été massacrées à Kfar Aza et 19 ont été prises en otage. Emily et Romi ont été séquestrées ensemble pendant leur captivité.
????????Emily and Romi at Kibbutz Kfar Aza Today next to the picture of the late Aviv Baram, who fell while defending the kibbutz.
Image rights: Emily Damari and Romi Gonen pic.twitter.com/l02jMs3P91— Iris (@streetwize) February 2, 2025
Tom a écrit que Romi faisait désormais « partie intégrante de la famille ».
Décrivant la scène où Romi et Emily étaient assises ensemble près de l’affiche de Baram, il a écrit que c’était « un moment à la fois parfait et si absent. C’est exactement ce que l’on ressent lors de l’accord sur le retour des otages. Une grande joie de voir nos otages revenir et un coup de poing dans le ventre mou de voir les bus d’ignobles meurtriers libérés. »
Au cours de la première phase du cessez-le-feu en trois étapes, le Hamas doit rendre leur liberté à 33 otages sur une période de six semaines. En parallèle, Israël libère plus de 1 400 prisonniers palestiniens incarcérés, dont des centaines ont été reconnus coupables d’attaques terroristes meurtrières contre des Israéliens.
Les détails des deuxième et troisième phases, au cours desquelles d’autres otages seront libérés et Israël se retirera de la bande de Gaza, doivent encore être négociés. Les familles des otages craignent que le fragile cessez-le-feu ne s’effondre après la première phase, et que leurs proches restent en captivité.

Soixante-seize des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre dernier se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps d’au moins 34 personnes dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne.
Le Hamas a jusqu’à présent libéré 18 otages – des civils, des soldats et des
ressortissants thaïlandais – au cours d’un cessez-le-feu qui a débuté en janvier. Le groupe terroriste a libéré 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre 2023, et quatre otages ont été libérés avant cela.
Huit otages ont été sauvés vivants par les troupes, et les corps de 40 otages ont également été retrouvés, dont trois ont été tués par erreur par l’armée israélienne alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.
Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande en 2014 et 2015, ainsi que le corps d’un soldat de Tsahal tué en 2014. Le corps d’un autre soldat israélien, également tué en 2014, a été récupéré à Gaza en janvier.