Liban : cinq pays mettent en garde contre la poursuite de la vacance du pouvoir
Les ambassadeurs de France, des USA, d'Arabie saoudite, du Qatar et d'Égypte ont mis en garde contre de graves conséquences si les députés libanais n'élisent pas un président

Cinq pays qui ont récemment tenu à Paris une réunion sur le Liban ont mis en garde contre de graves conséquences si les députés n’élisent pas un chef de l’État, a indiqué le bureau du chef du gouvernement lundi.
Les ambassadeurs de France, des États-Unis, d’Arabie saoudite, du Qatar et d’Égypte ou leurs représentants se sont rendus chez le Premier ministre, Najib Mikati, pour lui transmettre ce message, selon la présidence du Conseil.
Les cinq pays avaient tenu le 6 février une réunion consacrée à la situation dans le pays en plein effondrement économique et sans président depuis près de trois mois et demi.
Les diplomates ont averti que « le fait de ne pas élire un président de la République conduira à une remise en cause globale des relations avec le Liban », selon un communiqué du bureau du Premier ministre.
Les députés, profondément divisés, ne parviennent pas à élire un successeur à Michel Aoun, dont le mandat a expiré le 31 octobre et Mikati dirige un cabinet démissionnaire aux pouvoirs limités.
Les diplomates lui ont précisé que « le véritable soutien au Liban commencera après l’élection d’un président et avec la poursuite de l’application des réformes » exigées par la communauté internationale, selon le communiqué.

Les cinq diplomates ont également rendu visite au président du Parlement, Nabih Berri.
Aucun communiqué n’avait été publié à l’issue de la réunion de Paris. François Delmas, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, avait indiqué à l’AFP que cette réunion était « technique » et « n’avait pas de caractère décisionnel ».
Le Parlement, où ni le camp du puissant groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah pro-iranien ni celui de ses adversaires ne dispose d’une claire majorité, a déjà tenu onze sessions sans résultat depuis fin septembre.
À l’issue de la dernière réunion, le 19 janvier, deux députés issus du mouvement de contestation d’octobre 2019 ont décidé d’y observer un sit-in jusqu’à l’élection d’un président de la République.
Aucune date n’a été fixée pour une nouvelle séance du Parlement et le marasme économique s’accentue. Lundi, le dollar s’échangeait à plus 68 000 livres libanaises (LL), contre 50 000 LL il y a moins d’un mois. Avant la crise de l’automne 2019, un dollar valait 1 507 LL.