Israël en guerre - Jour 527

Rechercher

Liban/explosion : le parquet interroge des ministres

Le parquet au Liban va interroger à partir de vendredi des ministres et ex-ministres au sujet des tonnes de nitrate d'ammonium à l'origine de l'explosion à Beyrouth

Une photo de drone de la scène d'une explosion dans le port maritime de Beyrouth, au Liban, le 5 août 2020. (Crédit : Hussein Malla/AP)
Une photo de drone de la scène d'une explosion dans le port maritime de Beyrouth, au Liban, le 5 août 2020. (Crédit : Hussein Malla/AP)

Le parquet au Liban va interroger à partir de vendredi des ministres et ex-ministres au sujet des tonnes de nitrate d’ammonium à l’origine d’une explosion meurtrière et dévastatrice à Beyrouth, imputée par la rue à la négligence et la corruption de la classe politique.

La déflagration a été provoquée le 4 août par un incendie dans un entrepôt au port où avaient été stockées, selon les autorités, 2.750 tonnes de nitrate d’ammonium depuis six ans, « sans mesures de précaution » de l’aveu même du Premier ministre démissionnaire Hassan Diab.

Elle a fait au moins 171 morts, plus de 6.500 blessés et près de 300.000 sans-abri. Elle a dévasté des quartiers entiers et le coût des dégâts a été évalué mercredi à plus de 15 milliards de dollars selon le président Michel Aoun.

Le drame, une catastrophe de plus pour une population déjà brisée par une crise économique inédite aggravée par l’épidémie de Covid-19, a alimenté la rage de la population contre les dirigeants et les responsables, qui se rejettent depuis la responsabilité.

Toute la République était au courant, parfois depuis des mois, voire des années, de la présence d’une telle quantité de produits chimiques et ses dangers au beau milieu de la capitale, de l’aveu même de certains responsables et selon des sources sécuritaires.

Le président libanais Michel Aoun, au centre, rencontre le nouveau Premier ministre libanais, Hassan Diab, à droite, et le président du Parlement, Nabih Berri, à gauche, au palais présidentiel de Baabda, à l’est de Beyrouth, au Liban, le 19 décembre 2019. (Crédit : AP Photo/Hussein Malla)

Sous la pression de la rue, le gouvernement Diab a démissionné lundi mais une grande partie des Libanais réclame aussi le départ de M. Aoun, du chef du Parlement, des députés et de tous ces dirigeants en place depuis des décennies, accusés de corruption et d’incompétence.

Et elle veut surtout que les responsables du drame soient punis.

Dès vendredi, le parquet va interroger des ministres, anciens et actuels, au sujet des tonnes de nitrate d’ammonium.

« L’interrogatoire va commencer avec l’ex-ministre des Travaux publics Ghazi Aridi, avant la convocation la semaine prochaine » de trois autres ministres au moins, dont le ministre démissionnaire des Travaux publics Michel Najjar, selon une source judiciaire.

Enterrements

Dans le même temps, les aides continuent d’arriver au Liban. Le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas, en visite à Beyrouth, a dévoilé une assistance d’un million d’euros à la Croix-Rouge libanaise.

La communauté internationale a clairement signifié que ses aides devaient aller directement aux ONG locales ou internationales ou être distribuées sous l’égide de l’ONU, l’opinion publique libanaise ne faisant pas confiance aux autorités.

Face à l’inertie des pouvoirs publics, habitants, volontaires et ONG continuent de se mobiliser en déblayant les gravats et en apportant des aides aux plus démunis.

Entre-temps, des familles continuent d’enterrer leurs morts, alors que des corps sont déterrés des décombres du port quasi détruit.

Au quartier général des pompiers, proche du port, des pompiers en larmes ont défilé lors des obsèques de l’un de leurs dix camarades tués.

Explosion au port de Beyrouth, la capitale libanaise, le 4 août 2020. (Autorisation : STR / AFP)

« Dieu est avec toi, notre héros », ont-ils martelé en larmes, en portant le cercueil de Jo Noun, 27 ans, enveloppé du drapeau libanais.

Le jeune homme faisait partie du groupe dépêché au port pour tenter de combattre l’incendie ayant entraîné l’explosion du nitrate d’ammonium.

Les corps de six pompiers restent disparus. Parmi eux, trois membres d’une même famille, dont les proches attendent désespérément que leurs restes soient identifiés.

Etat d’urgence

La tragédie du 4 août dans un pays touché par une dépréciation historique de la livre libanaise, une hyperinflation et des restrictions bancaires draconiennes, a relancé un soulèvement populaire inédit lancé en octobre 2019.

Ces quatre derniers jours, des heurts se sont produits entre manifestants et forces de l’ordre dans le centre de Beyrouth.

C’est dans ce contexte que le Parlement s’est réuni jeudi pour entériner la proclamation de l’Etat d’urgence à Beyrouth pendant 18 jours renouvelables.

Pour l’ONG Legal Agenda, cette mesure revient à « remettre le pouvoir à l’armée et à porter atteinte à la liberté de se rassembler et de manifester ».

Après la démission de M. Diab, les tractations sont en cours pour nommer un Premier ministre.

Le Premier ministre libanais Saad Hariri s’exprime lors d’une conférence à Chatham House à Londres le 13 décembre 2018.(Daniel Leak-Olivas/AFP)

Selon un responsable, le chef du Parlement Nabih Berri et le vétéran de la politique Walid Joumblatt penchent pour un retour de l’ex-Premier ministre Saad Hariri, qui avait pourtant démissionné en octobre 2019 sous la pression de la rue.

Le puissant parti du mouvement terroriste libanais du Hezbollah, un allié de l’Iran, qui domine la vie politique, y serait favorable, d’après lui.

Mercredi, lors d’un entretien téléphonique avec le président iranien Hassan Rouhani, le président français Emmanuel Macron a appelé à éviter « toute interférence extérieure » au Liban et à soutenir la mise en place d’un gouvernement « en charge de gérer l’urgence ».

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.