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Liban : l’armée appelle à « préserver l’unité nationale » et la « paix civile »

« L'ennemi israélien tente de mettre en œuvre un plan de destruction et de semer la division parmi les Libanais », a estimé l'armée

Une photo fournie par le service de presse du Premier ministre libanais montre le Premier ministre intérimaire libanais Najib Mikati (à gauche) visitant une caserne de l'armée libanaise dans la ville méridionale de Tyr en compagnie du commandant en chef de l'armée libanaise, Joseph Aoun, le 24 octobre 2023. (AFP PHOTO / Bureau de presse du Premier ministre libanais)
Une photo fournie par le service de presse du Premier ministre libanais montre le Premier ministre intérimaire libanais Najib Mikati (à gauche) visitant une caserne de l'armée libanaise dans la ville méridionale de Tyr en compagnie du commandant en chef de l'armée libanaise, Joseph Aoun, le 24 octobre 2023. (AFP PHOTO / Bureau de presse du Premier ministre libanais)

Dimanche, l’armée libanaise a mis en garde la population libanaise contre l’organisation d’actions de nature à troubler l’ordre public dans le pays, déjà en crise suite à l’assassinat par Israël de Hassan Nasrallah, chef du puissant groupe terroriste du Hezbollah soutenu par l’Iran.

Par voie de communiqué, l’armée a appelé « les citoyens à préserver l’unité nationale et à ne pas se laisser entraîner dans une spirale d’actions susceptibles d’affecter la paix civile à ce stade particulièrement sensible et dangereux », suite à la frappe massive de vendredi qui a tué Nasrallah et d’autres commandants de haut rang, et alors même que les attaques israéliennes se poursuivent.

« L’ennemi israélien s’efforce de mettre en œuvre ses plans destructeurs et de semer la division parmi les Libanais », poursuit le communiqué de l’armée.

Petit territoire, le Liban a longtemps été divisé sur le plan religieux et a été en proie à une guerre civile dévastatrice entre 1975 et 1990.

Le Hezbollah, groupe chiite doté d’un grand pouvoir au Liban et dont la puissance militaire est considérée comme bien supérieure à celle des forces armées libanaises, est critiqué par certains politiciens libanais en raison de sa décision d’ouvrir un « front de soutien » contre Israël en octobre dernier.

Le Hezbollah tire des roquettes et des drones sur Israël presque chaque jour depuis le 8 octobre 2023, dans le sillage de l’attaque terroriste transfrontalière menée par son allié, le Hamas, dans le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza.

Sur cette photo du service de presse du Premier ministre du Liban, on voit le Premier ministre libanais par intérim, Najib Mikati, lors d’une déclaration à la presse à Beyrouth, le 29 septembre 2024 (Service de presse du Premier ministre libanais / AFP)

Après une année de frappes quotidiennes de représailles, Israël a intensifié ses attaques contre le Hezbollah ces dernières semaines, lançant des frappes aériennes répétées contre les hauts commandants, les infrastructures et les caches d’armes, après des attaques contre les appareils de communication personnels des agents, elles aussi attribuées à Israël.

Un membre de l’armée libanaise a déclaré dimanche à l’AFP que des unités étaient déployées depuis samedi à Beyrouth, à l’endroit-même où des milliers de personnes sont venues se mettre à l’abri des raids israéliens intenses sur le sud et l’est du Liban et sur le bastion du Hezbollah, au sud de Beyrouth.

Le Premier ministre Najib Mikati a exhorté les Libanais à « se rassembler » pour préserver l’ordre public.

« Notre responsabilité nationale en ce moment historique et exceptionnel exige de mettre de côté les différences politiques », a-t-il déclaré samedi, après avoir écourté son déplacement à New York.

Les attaques israéliennes intenses pourraient avoir forcé jusqu’à un million de personnes à fuir certaines régions du Liban, a déclaré le président, soit un sixième environ de la population libanaise.

« C’est le plus grand déplacement de population jamais enregistré… au Liban », a-t-il déclaré.

Plus tôt cette semaine, le chef de l’ONU en charge de la question des réfugiés, Filippo Grandi, a déclaré que « plus de 200 000 personnes sont déplacées à l’intérieur du Liban » et que plus de 50 000 ont fui en direction de la Syrie voisine.

Une famille déplacée fuyant les violences dans le sud du Liban a trouvé refuge devant la succursale de la banque iranienne Saderat, à Sadon, le 27 septembre 2024. (Crédit : Mahmoud Zayyat/AFP)

Les partis traditionnellement opposés au puissant groupe soutenu par l’Iran se sont abstenus de toute déclaration enflammée suite à l’assassinat de Nasrallah.

Les Forces libanaises, parti chrétien considéré comme l’un des plus féroces critiques du Hezbollah, ont même demandé à leurs partisans, dans un message en ligne, de garder le silence sur les réseaux sociaux, a déclaré à l’AFP une source proche du parti.

Samedi, l’ancien Premier ministre Saad Hariri a appelé les Libanais à « transcender leurs différences », ajoutant que l’assassinat de Nasrallah « plongeait le Liban et la région dans une nouvelle phase de violences ».

Un tribunal international avait conclu que des membres du Hezbollah étaient à l’origine de l’assassinat, en 2005, de son père, Rafic Hariri, également ex-Premier ministre du pays.

Par ailleurs, le ministre libanais de l’Information, Ziad Makary, a déclaré lors d’une réunion du Conseil des ministres, dimanche, que des négociations diplomatiques en vue d’un cessez-le-feu avec Israël étaient en cours.

« Le gouvernement libanais veut un cessez-le-feu, et tout le monde sait que [le Premier ministre israélien Benjamin] Netanyahu est allé à New York sur la base du principe d’un cessez-le-feu, mais la décision a été prise d’assassiner Nasrallah », a déclaré Makary.

Netanyahu s’est rendu à New York il y a de cela quelques jours pour assister à l’Assemblée générale des Nations unies, au moment où les États-Unis, la France et d’autres pays occidentaux discutaient d’un possible cessez-le-feu de 21 jours entre Israël et le Hezbollah.

Bien qu’il ait fait état, en privé, de son soutien à ce plan, Netanyahu a finalement rejeté la proposition, peu de temps avant d’approuver la frappe qui a tué Nasrallah vendredi.

« Des efforts diplomatiques pour parvenir à un cessez-le-feu sont en cours », a déclaré M. Makary, ajoutant que Nakati n’était « pas en reste, mais la question est tout sauf facile ».

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