Haredim : Liberman veut garder l’allocation d’étude mais réduire le volume horaire
Le ministre des Finances souhaite ainsi libérer du temps aux hommes ultra-orthodoxes pour les inciter à intégrer le marché du travail

Le ministre des Finances Avigdor Liberman a déclaré mardi qu’il avait l’intention de réduire de moitié le volume horaire que les hommes ultra-orthodoxes doivent consacrer aux études afin d’être éligibles aux allocations de l’État, et ce dans l’objectif de leur libérer du temps pour rejoindre le monde du travail.
Avigdor Liberman a pris la parole à l’ouverture de la première réunion de la commission des Affaires économiques depuis que le nouveau gouvernement a pris le pouvoir il y a huit mois.
Il a déclaré que l’idée était de fournir des « incitations positives » pour encourager davantage d’hommes et de femmes issus des communautés ultra-orthodoxes et arabes à trouver un emploi.
Beaucoup d’hommes ultra-orthodoxes étudient à plein temps les textes religieux juifs en yeshiva, ou dans des kollel pour les hommes mariés plus âgés. Ceux qui sont dans les kollel peuvent bénéficier des allocations de l’État, mais sont tenus d’étudier au moins 40 heures par semaine.

Liberman a déclaré qu’il avait l’intention de réduire le nombre d’heures hebdomadaires à 20, sans réduire les allocations perçues.
« Cela leur permettra d’aller travailler », a-t-il dit.
Le ministre des Finances, qui dirige le parti Yisrael Beytenu, n’a pas évoqué de plans spécifiques pour qu’un plus grand nombre de femmes arabes aient accès à l’emploi.
« Nous avons l’intention d’élargir le gâteau, de réduire les écarts dans la société israélienne et de renforcer la classe moyenne », a déclaré Liberman, un défenseur de la laïcité. Ses intentions l’ont vu se heurter à des législateurs ultra-orthodoxes qui préfèrent préserver un fragile statu quo entre la religion et l’État.

Lors de sa réunion de dimanche avec le chef de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Liberman a déclaré que son attention avait été attirée sur la nécessité d’intégrer davantage d’Israéliens dans la population active.
« Nous avons été félicités pour notre performance et celle de l’économie israélienne », a-t-il noté.
À l’ordre du jour de la réunion de la commission figuraient également un certain nombre de sujets-clés, notamment l’état des services de santé dans le nord et le sud du pays, l’augmentation du coût des biens immobiliers, et la lutte contre la violence familiale.
Liberman a déclaré que les plans pour mettre en place deux nouveaux hôpitaux, l’un dans le nord et l’autre dans le sud, seraient à l’ordre du jour.

Lundi, la Treizième chaîne a rapporté que Liberman a l’intention d’utiliser de conjuguer réductions de subventions et incitations financières pour augmenter la participation des adultes ultra-orthodoxes au monde du travail.
Le plan de Liberman mettrait fin aux subventions pour garde d’enfants qui sont actuellement attribuées aux étudiants en yeshiva à plein temps, et éliminerait les réductions d’impôt foncier pour les familles dont les parents ne travaillent pas.
Le reportage indique que le plan comprend également des « carottes », notamment des avantages financiers aux écoles ultra-orthodoxes qui enseignent des matières profanes de base comme les mathématiques, les sciences et l’anglais.
La chaîne a déclaré que le principal obstacle au plan était la volonté des chefs des partis de la coalition de travailler, à l’avenir, avec les factions ultra-orthodoxes. Les mesures envisagées rencontreront à coup sûr une opposition très ferme de la part des législateurs ultra-orthodoxes et pourraient compromettre les perspectives de coopération politique à l’avenir.
Venu pour sa première visite en Israël en tant que secrétaire général des 38 pays membres de l’OCDE, Mathias Cormann, avait participé dimanche à la réunion hebdomadaire du cabinet, tenue sous l’autorité du premier ministre Naftali Bennett pour discuter de l’économie d’Israël, des réformes fiscales et des répercussions de la pandémie de COVID-19.
« Certains des défis structurels auxquels Israël est confronté sont liés à son économie à deux vitesses et à la nécessité de combler les écarts socio-économiques pour favoriser la performance économique », avait-il déclaré lors de la réunion du cabinet.