Liberman ne craint pas le départ de Bennett du gouvernement
Le ministre des Affaires étrangères annonce qu'en cas de nouvelles élections, son parti se présentera indépendamment du Likud
Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël
Le ministre israélien des Affaires étrangères a répliqué aux menaces de Naftali Bennett de quitter le gouvernement dans le cas où un accord de libération de prisonniers arabes était mis en œuvre. Liberman a affirmé ne pas accorder une grande importance à ces avertissements et ne pas redouter de nouvelles élections.
Avigdor Liberman, chef du parti Israël Beitenu, a également confirmé que dans le cas de nouvelles élections, son parti ferait scission avec le Likud et présenterait sa propre liste, révèle dimanche Yedioth Aharonoth.
Le ministre a ainsi répondu au ministre de l’Economie, qui a menacé jeudi soir de quitter la coalition dans le cas où un accord de prolongation des pourparlers de paix avec les Palestiniens, comprenant la libération de prisonniers arabes, était décidé.
Cette décision pourrait soit forcer le Premier ministre Benjamin Netanyahu à trouver un nouveau partenaire de coalition pour compenser la perte de 12 sièges, soit à organiser de nouvelles élections.
Dans une interview avec le quotidien israélien, le ministre des Affaires étrangères dit douter de la mise en application des menaces du parti Habayit Hayehudi de se retirer du gouvernement si Israël libère le quatrième contingent de prisonniers arabes israéliens.
« Si Bennett part, nous organiserons des élections », a-t-il ajouté. « Je ne souhaite pas qu’une nouvelle coalition se forme. »
La semaine dernière, lors d’une conférence à New York, Liberman s’est dit favorable à la tenue de nouvelles élections plutôt qu’à la formation d’une nouvelle coalition.
Si les Israéliens devaient se rendre aux urnes, Liberman a déclaré que son parti présenterait sa propre liste de candidats et ne prolongerait pas son partenariat avec le Likud.
Les deux partis avaient forgé un bloc de droite lors des dernières élections en 2013, remportant 31 sièges. Pourtant, des responsables politiques des deux partis avaient assuré que cette fusion était temporaire.
En novembre dernier, Liberman avait néanmoins affirmé qu’il n’avait aucune intention de mettre un terme à cette alliance et même qu’il espérait son renforcement.
Liberman a déclaré dimanche dernier que si son parti se séparait du Likoud, il pourrait accueillir l’ancien ministre du Likud Moshé Kahlon, qui a annoncé la semaine dernière vouloir mener un parti rival aux prochaines élections.
‘’Nous avons collaboré pendant de nombreuses années avant même d’être députés et je ne vois aucune raison de ne pas travailler avec lui à présent,’’ dit-il.
Liberman a également apporté son soutien aux efforts de paix engagés par le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, qu’il a rencontré la semaine dernière, évoquant un ‘’véritable ami’’ et appelant ceux qui pensent différemment ‘’à aller sur Google et à s’informer sur qui il est’’.