L’Iran annonce des poursuites contre des femmes pour non port du voile
Depuis la mort de Mahsa Amini en 2022, les règles vestimentaires sont de plus en plus contestées, notamment dans les grandes villes iraniennes

Le pouvoir judiciaire iranien a déclaré jeudi qu’il allait engager des poursuites contre des personnes présentes à une cérémonie au cours de laquelle des femmes n’ont pas respecté le code vestimentaire strict imposé par la République islamique.
La 12e cérémonie de remise des prix d’architecture d’intérieur iranienne s’est tenue dans l’auditorium de la Bibliothèque nationale à Téhéran le 20 janvier.
« Un certain nombre de femmes ont assisté à la cérémonie sans porter le hijab, et les normes éthiques et juridiques n’ont pas été respectées », a déclaré le site du pouvoir judiciaire, Mizan Online.
Il a ajouté que le bureau du procureur de Téhéran avait annoncé « des poursuites judiciaires contre tous les organisateurs, les artistes et les personnes qui ont commis des actes contraires à la morale publique et à la décence dans la salle de la cérémonie ».
En vertu des règles imposées après la Révolution islamique de 1979, les femmes doivent se couvrir les cheveux et le cou et porter des vêtements amples en public.
Mais beaucoup d’entre elles laissent à présent leur foulard glisser vers l’arrière et montrer plus de cheveux, en particulier à Téhéran et dans d’autres grandes villes.

Ce phénomène est devenu plus visible notamment depuis les manifestations qui ont suivi la mort en détention de Mahsa Amini en septembre 2022. La jeune femme avait été arrêtée par la police des mœurs pour avoir prétendûment enfreint le code vestimentaire.
Des centaines de personnes, dont des dizaines de membres des forces de sécurité, ont été tuées lors des manifestations qui ont suivi à travers le pays, et des milliers de manifestants ont été arrêtés.