L’Iran et le Royaume-Uni rouvrent leurs ambassades respectives
Encourager commerce et investissements, tel est le but de ces réouvertures simultanées

L’Iran et le Royaume-Uni rouvrent simultanément dimanche leurs ambassades respectives à l’occasion d’une visite à Téhéran du ministre des Affaires étrangères britannique, Philip Hammond, confirmant le réchauffement progressif des relations entre les deux pays.
M. Hammond se rend « à Téhéran du 23 au 24 août (dimanche et lundi, ndlr) pour rouvrir l’ambassade britannique », quatre ans après sa fermeture, a indiqué le Foreign Office dans un communiqué.
Cette visite est la première d’un chef de la diplomatie britannique en Iran depuis 2003. Elle intervient après celles de plusieurs ministres européens venus à Téhéran à la suite de la signature le 14 juillet de l’accord sur le nucléaire iranien.
La réouverture de l’ambassade à Téhéran « sera marquée par une cérémonie à laquelle participeront le ministre des Affaires étrangères, le nouveau chargé d’affaires britannique, Ajay Sharma, et des représentants du ministère iranien des Affaires étrangères », a détaillé le Foreign Office.
L’ambassade d’Iran à Londres « rouvrira également le 23 août (dimanche, ndlr) », a-t-il précisé.
L’ambassade de Grande-Bretagne à Téhéran avait été fermée en novembre 2011 après avoir été mise à sac par des manifestants islamistes hostiles au durcissement des sanctions contre l’Iran, liées à son programme nucléaire controversé. Au même moment, l’ambassade d’Iran avait également été fermée.
« La réouverture de nos ambassades est une étape clef dans l’amélioration de nos relations bilatérales », a souligné M. Hammond, cité dans le communiqué.
« Cela ne veut pas dire que nous sommes d’accord sur tout », a nuancé le ministre.
« Mais il est souhaitable que le Royaume-Uni et l’Iran disposent » de représentations diplomatiques réciproques, a-t-il expliqué.
« Nous voulons d’abord nous assurer que l’accord nucléaire est un succès, notamment en encourageant le commerce et les investissements une fois que les sanctions (imposées à l’Iran) seront levées », a-t-il dit.
« Le Royaume-Uni et l’Iran doivent également être prêts à discuter des défis que nous affrontons tous deux, dont le terrorisme, la stabilité régionale, l’expansion de l’Etat islamique en Syrie et en Irak, la lutte contre le trafic de drogue, et les migrations », a poursuivi le ministre britannique.
M. Hammond a ajouté que l’ambassade serait dans un premier temps gérée par le chargé d’affaires, mais qu’un ambassadeur pourrait être désigné dans les prochains mois.
Avec l’élection du président Hassan Rouhani en juin 2013 et la reprise des négociations sur le nucléaire à la fin de la même année, les relations entre Téhéran et Londres se sont peu à peu réchauffées.
En février 2014, les deux pays avaient décidé de normaliser leurs relations en hissant symboliquement leur drapeau national sur leurs représentations respectives, et Londres avait fait savoir que les circonstances étaient « réunies » pour rouvrir son ambassade.
La visite de M. Hammond succède à celle, en juillet, de son homologue français, Laurent Fabius, lui-même précédé par le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel et la patronne de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.
Les pays occidentaux, qui avaient très fortement limité leurs relations commerciales et économiques avec l’Iran à cause des sanctions liées à son programme nucléaire, espèrent, après l’accord du 14 juillet, renouer rapidement avec ce pays pour être présents sur un marché de près de 80 millions d’habitants.
Le pouvoir politique iranien encourage aussi la normalisation des relations avec l’Occident pour attirer des investissements internationaux, dont son pays a fortement besoin.