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L’Iran installe la moitié des nouvelles centrifugeuses planifiées à Fordo – AIEA

L'agence onusienne a fait savoir que quatre nouveaux clusters ont été mis en place, mais qu'ils n'ont pas encore commencé leurs activités d'enrichissement de l'uranium

Un chariot élévateur transportant un cylindre contenant du gaz hexafluorure d'uranium pour les centrifugeuses de l'usine nucléaire de Fordo, en Iran, le 6 novembre 2019. (Crédit : Agence internationale de l’énergie atomique via AP)
Un chariot élévateur transportant un cylindre contenant du gaz hexafluorure d'uranium pour les centrifugeuses de l'usine nucléaire de Fordo, en Iran, le 6 novembre 2019. (Crédit : Agence internationale de l’énergie atomique via AP)

VIENNE – L’Iran a installé la moitié des machines de nouvelle génération nécessaires pour ses travaux d’enrichissement de l’uranium après avoir annoncé, au début du mois, que la république islamique prévoyait de les mettre en place à l’usine Fordo, creusée dans une montagne, a fait savoir un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le groupe de veille des Nations unies – un rapport auquel l’agence Reuters a eu accès. Les centrifugeuses n’ont pas encore commencé à fonctionner, a ajouté l’AIEA.

L’Iran avait informé l’AIEA, il y a deux semaines, que le pays allait rapidement élargir ses capacités d’enrichissement en ajoutant huit clusters de centrifugeuses de type IR-16 à Fordo dans les trois ou quatre semaines à venir.

Dans les deux jours, l’AIEA avait pu vérifier que deux machines avaient été installées. Dans une note confidentielle transmise aux États-membres, vendredi, l’agence a fait savoir que ce nombre avait dorénavant été multiplié par deux.

« L’Agence a pu vérifier que l’Iran a installé quatre des machines susmentionnées au sein de l’unité 1 de la FFEP (usine d’enrichissement de combustible de Fordo) », a fait remarquer le rapport qui a précisé avoir précédé à ses vérifications dimanche.

« L’Iran n’a pas précisé à l’Agence quand les centrifugeuses de l’unité 1 commenceraient à être alimentés d’hexafluorure d’uranium ou quel est le niveau d’enrichissement qui est visé ici », a-t-elle ajouté. L’hexafluorure d’uranium est la matière première pour les centrifugeuses.

Les diplomates estiment que l’addition de ces machines IR-6 est venue répondre à une résolution prise le 5 juin par le Bureau des Gouverneurs de l’AIEA – l’Agence compte 35 États-membres – qui sommait Téhéran de renforcer sa coopération avec le groupe de veille et d’autoriser à nouveau la visite de ses sites nucléaires par des inspecteurs. La république islamique a tendance à prendre ombrage de telles résolutions.

De leur côté, les États-Unis ont annoncé qu’ils prenaient de nouvelles sanctions à l’encontre du commerce pétrolier de l’Iran dans la journée de jeudi. Des sanctions, ont-ils fait savoir, qui viennent répondre aux « initiatives prises par l’Iran visant à élargir encore son programme nucléaire, avec un élargissement montant à un niveau qui ne peut avoir aucun dessein pacifique crédible ».

Des centrifugeuses dans l’installation d’enrichissement d’uranium de Natanz près de Natanz, en Iran, le 5 novembre 2019. (Crédit : Organisation iranienne de l’énergie atomique via AP/Dossier)

L’Iran enrichit de l’uranium à un degré de pureté de 60 % – proche de la qualité militaire, qui est de 90 % – sur deux sites : A Fordo et dans une usine souterraine pilote, à Natanz. Selon l’AIEA, le pays dispose, en quantité, de suffisamment de matière pour fabriquer trois bombes – une matière qui est actuellement enrichie à 60 % mais qui pourrait l’être davantage.

A Fordo, la république islamique utilise les deux clusters de centrifugeuses IR-6 en activité pour enrichir de la matière nucléaire à un degré de pureté de 60 %.

L’Iran a aussi informé l’AIEA, ce mois-ci, de son intention de faire fonctionner un plus grand nombre des dizaines de centrifugeuses de nouvelle génération qui ont été installées sur son plus grand site d’enrichissement, la FEP souterraine de Natanz.

Selon le rapport, l’Iran prévoit d’alimenter en UF-6 quinze machines de type IR-2m et IR-4 qui ont d’ores et déjà été mises en place, mais qui ne procèdent encore à aucun travail d’enrichissement. Le dernier rapport trimestriel qui avait été rendu par l’AIEA, au mois de mai, disait que 21 de ces centrifugeuses installées n’étaient pas encore en opération.

L’Iran a aussi lancé un processus de passivation, qui consiste à alimenter en UF6 les centrifugeuses en vue d’une activité d’enrichissement sans accumuler d’uranium enrichi, sur six de ses machines, a noté le rapport de vendredi.

La république islamique a aussi commencé à installer de nouvelles centrifugeuses IR-2m – des machines qu’elle avait annoncé vouloir mettre en place à l’usine d’enrichissement de combustible, a poursuivi le rapport.

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