L’Iran met en garde Washington contre toute remise en cause de l’accord nucléaire
C'est un sujet sensible de la campagne électorale américaine ; Donald Trump a promis de le démanteler
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a mis en garde les candidats à la présidentielle américaine contre toute remise en cause de l’accord nucléaire, a rapporté mardi son site officiel.
« Nous ne violons pas l’accord nucléaire (…) Les candidats à la présidentielle américaine menacent de déchirer l’accord nucléaire. S’ils le déchirent, nous le brûlerons », a averti le numéro un iranien en recevant les hauts responsables du pays.
Le candidat républicain à la présidentielle de novembre Donald Trump a critiqué l’accord sur le programme nucléaire controversé de l’Iran, le qualifiant de « catastrophique » et affirmant que sa priorité serait, s’il était élu, de le démanteler.
L’accord conclu en juillet 2015 entre l’Iran et les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) est entré en vigueur en janvier. En vertu de cet accord, l’Iran a limité ses activités nucléaires sensibles en échange de la levée d’une grande partie des sanctions internationales.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a attesté fin mai que l’Iran respectait ses engagements, mais Téhéran accuse les Etats-Unis de ne pas faire le nécessaire pour favoriser les relations entre l’Iran et les sociétés et surtout banques internationales.
Les Etats-Unis continuent à imposer des sanctions à l’Iran, notamment à cause de son programme de missiles balistiques et son soutien à certains groupes comme le Hezbollah libanais ou des groupes palestiniens, qualifiés de « terroristes » par Washington.
« L’autre partie devait lever les sanctions mais elle ne l’a pas fait. La question des relations bancaires n’a pas été réglée (…) Nous ne pouvons récupérer l’argent du pétrole et les autres capitaux que nous avons dans les autres pays », a déclaré l’ayatollah Khamenei.
« Les Américains n’appliquent pas une grande partie de leurs engagements alors que nous l’avons fait », a-t-il dit.
L’Iran se plaint que les grandes banques internationales, en particulier européennes, rechignent à faire des affaires avec lui par peur de mesures punitives américaines.
Présent à Oslo pour participer à la conférence sur le règlement des conflits, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a appelé les Etats-Unis à lever les obstacles « psychologiques » entravant encore le commerce avec son pays.
« Sur le papier, les Etats-Unis ont levé les sanctions, mais les séquelles psychologiques liées à de nombreuses années de sanctions sont encore là. Les Etats-Unis doivent jouer un rôle plus actif pour faire disparaître ces séquelles », a-t-il déclaré.
M. Zarif a précisé qu’il soulèverait de nouveau cette question avec son homologue américain John Kerry qu’il doit rencontrer mercredi en Norvège.
Soupçonné par les Occidentaux, l’Iran a toujours nié chercher ou avoir cherché à se doter de l’arme atomique, tout en revendiquant son droit à exploiter une filière nucléaire complète.