Eliad Shraga : « L’État de droit » n’est pas à négocier avec le gouvernement
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
Eliad Shraga, chef du Mouvement pour un gouvernement de qualité (MQG), l’un des principaux mouvements de protestation contre le programme de réforme judiciaire avancé par la coalition, a affirmé que les négociations avec le gouvernement en vue d’une solution de compromis à la crise politique actuelle ne peuvent commencer que si dix conditions intransigeantes sont remplies.
Ces conditions comprennent l’adoption d’une constitution « dans l’esprit de la Déclaration d’indépendance » ; l’adoption d’une déclaration des droits pour assurer l’égalité « en droits et en devoirs » ; une séparation claire des pouvoirs et la formulation d’un système d’équilibre des pouvoirs ; une commission de sélection judiciaire indépendante qui ne serait pas contrôlée par les politiciens ; des mécanismes pour empêcher une personne en procès ou condamnée pour des crimes graves de servir dans le gouvernement ; des garanties pour l’indépendance du procureur général et des conseillers juridiques du gouvernement ; et aucun élargissement des pouvoirs des tribunaux rabbiniques.
« Il s’agit de la lutte la plus importante de l’histoire du pays. Nous ne mènerons pas de négociations sur l’État de droit et la suprématie de la loi », a déclaré Shraga lors d’une manifestation organisée devant la Cour suprême à Jérusalem.
Shraga, qui a présenté ses propositions et un projet de constitution élaboré par le MQG au président Isaac Herzog mercredi soir, rejette également plusieurs propositions de compromis faites récemment qui, selon lui, saperaient la démocratie en Israël.
L’ancienne juge à la Cour suprême Ayala Procaccia, également présente à l’événement, a insisté sur le fait que des négociations de bonne foi ne peuvent être menées tant que le gouvernement poursuit le processus législatif de ses réformes judiciaires radicales, mais affirme que les deux parties doivent être ouvertes aux négociations.
« Nous n’accepterons jamais de vivre dans un pays qui n’est pas juste, équitable et humain », déclare Procaccia.