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Livni avec les travaillistes : position de principe ou opportunisme ?

Ses adversaires critiquent les zigzags politiques de l’ancienne ministre, elle se dit fidèle à ses convictions

Tzipi Livni à l'émission satirique du samedi soir le 13 décembre 2014 (Capture d'écran : Deuxième chaîne/YouTube)
Tzipi Livni à l'émission satirique du samedi soir le 13 décembre 2014 (Capture d'écran : Deuxième chaîne/YouTube)

Dans le dernier épisode de l’émission satirique « Etat de la Nation » qui passe le samedi soir, les piques visant Benjamin Netanyahu ne venaient pas des comédiens.

Tzipi Livni, qui jusqu’au mois dernier était ministre de la Justice de Netanyahu, a carrément qualifié le Premier ministre de « zéro » et a promis de « vider les ordures » lors de l’élection de mars.

Lors de cette émission, Livni a défendu l’union récente de son parti Hatnua avec les travaillistes d’Isaac Herzog. Au terme d’un accord, Herzog et Livni serviraient chacun deux ans comme premier ministre en cas de victoire.

« J’ai pensé qu’une rotation entre deux premiers ministres potentiels serait une meilleure idée qu’un premier ministre qui est impuissant, » a déclaré Livni. « Dans mon accord avec Herzog, nous allons vers une nouvelle voie qui va donner de l’espoir à la nation israélienne. »

Cet accord n’est qu’une étape supplémentaire dans la vie politique tumultueuse de Tzipi Livni.

Ancienne ministre de l’aile droite du Likud, Livni se joint à son quatrième parti politique en neuf ans et mène une campagne pour remplacer le gouvernement Likud actuel par une coalition de gauche.

Ses alliés pensent que sa progression reflète un engagement indéfectible pour une politique raisonnable au milieu d’un paysage politique chaotique. Ses critiques estiment que sa démarche est surtout pleine d’opportunisme.

« En ce moment, les partis sont faibles, de sorte que nous sommes dans une période dans laquelle chaque candidat fait son propre calcul pour chaque élection », a déclaré Yohanan Plesner, un ancien député qui a servi avec Livni à l’époque de Kadima et qui dirige désormais le « Israel Democracy Institute », un groupe de réflexion. « Les lignes floues permettent une plus grande flexibilité, avec des personnalités qui se déplacent entre les partis. »

Fille d’anciens militants de l’Irgoun, Livni a commencé sa carrière politique avec le Likud en 1999. Elle est devenue ministre sous Ariel Sharon, et a suivi ce dernier quand il s’est séparé du Likud en 2005 pour former Kadima.

Livni est devenue ministre des Affaires étrangères quand Kadima a remporté les élections de 2006. Elle est passée à la tête du parti en 2008 après que le Premier ministre Ehud Olmert a démissionné. Mais elle a perdu les élections de 2009 face au Likud et a quitté Kadima en 2012 après son échec aux primaires du parti.

Avant les élections de 2013, elle a fondé Hatnua, en promettant de renverser le gouvernement du Likud et de signer un accord de paix avec les Palestiniens. Mais alors qu’Hatnua n’a atteint que 5 % des voix, Livni a accepté de rejoindre une coalition dirigée par le Likud. Et ce gouvernement a tenu moins de deux ans.

«Les gens au centre ne sont généralement pas très fidèles à un parti. Ils peuvent aller n’importe où… »

Tout au long de ces changements, Livni a cherché à se présenter comme un leader de principe qui maintient son cap alors que le terrain politique se dérobe sous ses pieds. Elle milite pour les droits des minorités, pour des mesures strictes de sécurité et un compromis territorial avec les Palestiniens, des politiques, que selon elle, le Likud aurait abandonné en effectuant un grand virage à droite.

«Je suis au même endroit, avec les mêmes positions et les mêmes opinions, » s’est-elle défendue au cours de l’émission télévisée.

« Le Likud s’échappe vers l’extrême droite. D’autres soutiennent des positions délirantes. Pour ma part, je continue avec ce que je crois. »

Les adversaires de Livni au Likud ont évoqué ses zigzags politiques, estimant que sa faible fidélité à un parti montre qu’elle s’intéresse avant tout à sa propre carrière.

« Avec l’alliance entre Herzog et Livni, on bat un nouveau record de cynisme politique, » a écrit sur sa page Facebook le député Likud Yariv Levin la semaine dernière. « Le parcours de Livni du Likud à Kadima, en passant par Hatnua et maintenant au parti travailliste représente une perte de direction, un certain désespoir et une politique de bas niveau que nous inflige la gauche israélienne. »

Malgré les critiques, l’union avec les travaillistes paraît avoir élevé la position de Tzipi Livni. De récents sondages montrent que la liste commune « travaillistes-Hatnua » font désormais jeu égal avec le Likud. Avant la fusion, Livni aurait à peine recueilli suffisamment de voix pour entrer à la Knesset.

Shlomo Avineri, professeur de sciences politiques à l’Université hébraïque de Jérusalem, estime que les électeurs ne sont pas forcément dérangés par les manœuvres comme celles de Livni car elles font presque figure aujourd’hui d’éléments de base de la politique israélienne.

Sharon a aidé à former le Likud en 1973, en est sorti, l’a rejoint en 1977 et en est reparti à nouveau en 2005. L’ancien président Shimon Peres a été membre de trois partis au cours de sa carrière politique longue de 60 ans. En politique, explique Avineri, l’infidélité existait déjà mais elle est juste devenue encore plus fréquente au cours des années.

« Les dix dernières années ont été caractérisées par des centristes au Likud quittant le Likud pour des positions encore plus centristes, » a déclaré Avineri.
« Les gens au centre ne sont généralement pas très fidèles à un parti. Ils peuvent aller n’importe où… »

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