L’OCDE réduit les prévisions de croissance d’Israël en raison de la guerre
L'organisation économique internationale qui a abaissé les prévisions du PIB israélien à 2,3 % en 2023 et à 1,5 % en 2024, constate un ralentissement temporaire de l'économie
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.
La guerre en cours contre le groupe terroriste palestinien du Hamas a un « impact significatif » sur l’économie israélienne, a averti mercredi l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), citant un ralentissement temporaire mais prononcé de la croissance de la consommation privée et de l’investissement.
L’OCDE a abaissé les prévisions de PIB pour Israël à 2,3 % en 2023 contre 2,9 % prévus en juin dernier, et à 1,5 % en 2024 contre 3,3 % précédemment. Et ce, après que la Banque d’Israël a baissé lundi ses perspectives de croissance et s’attend désormais à ce que l’économie croisse de 2 % pour chacune des années 2023 et 2024.
En supposant que la guerre se concentrera principalement sur le front sud, sans autre escalade régionale, l’OCDE a évalué que le principal impact économique se limitera au dernier trimestre de l’année 2023 et, dans une moindre mesure, au premier trimestre de l’année 2024.
Ainsi, l’organisation anticipe un redressement de l’économie israélienne en 2025 et un développement du taux de croissance de 4,5 %.
« L’impact économique de l’évolution du conflit suite aux attaques terroristes du Hamas contre Israël le 7 octobre est très incertain et dépend de la durée, de la portée et de l’intensité du conflit », indique l’OCDE dans son rapport. « Les perturbations de l’offre dues à la situation sécuritaire et à la baisse significative de la population active civile, ainsi que l’affaiblissement du sentiment économique, affecteront principalement la consommation privée et l’investissement. »
« Une baisse du tourisme pèsera sur la croissance des exportations », a projeté l’organisation.
Israël est engagé depuis 54 jours dans une guerre contre le Hamas, qui a débuté le 7 octobre lorsque quelque 3 000 terroristes ont afflué en Israël par voie terrestre, maritime et aérienne et ont assassiné 1 200 personnes, pour la plupart des civils, tout en prenant au moins 240 otages de tous âges dans la bande de Gaza.
L’armée israélienne a appelé plus de 350 000 réservistes à se joindre aux combats, dans le but d’éliminer le Hamas, soutenu par l’Iran, qui dirige la bande de Gaza depuis 2007, et de ramener tous les otages.
Les retombées économiques de la guerre et le ralentissement attendu de la consommation privée et de la demande, ont également incité le ministère des Finances et les agences de notation mondiales à réduire leurs perspectives de croissance au cours des dernières semaines, car on estime que les combats coûteront à l’économie pas moins de 200 milliards de shekels.
« Avec l’augmentation des dépenses de défense, de sécurité, de reconstruction et de paiement des intérêts à moyen terme, une certaine redéfinition des priorités des dépenses permanentes, basée sur l’examen des dépenses, sera nécessaire pour atténuer l’impact sur les finances publiques », a mis en garde l’OCDE.
« Les dépenses qui favorisent la croissance, notamment pour l’investissement dans les infrastructures et l’amélioration des résultats scolaires, doivent être préservées. »
À moyen terme, l’organisation a appelé le gouvernement israélien à introduire des réformes du marché du travail et de l’éducation afin de relever les défis démographiques et de réduire les fortes disparités du marché du travail au sein de la population du pays.