Loi sur les mères porteuses : large soutien à la grève LGBT de dimanche
Les aéroports ont averti que des vols pourraient être retardés et des entreprises et institutions ont annoncé soutenir cette action

Le soutien à une grève nationale prévue dimanche par la communauté LGBT n’a cessé de croître dans la journée de jeudi, les entreprises et les institutions annonçant leur volonté de permettre aux employés de participer à une manifestation contre une loi adoptée par la Knesset qui a assoupli la réglementation en vigueur pour les mère porteuses mais qui interdit la GPA aux couples gay désireux d’avoir un enfant.
Le chef de la Histadrout, Avi Nissenkorn, a annoncé jeudi que le syndicat national du travail soutiendrait les membres de la communauté LGBT qui veulent prendre part à la grève, appelant les syndicats et les équipes de management à autoriser les travailleurs à participer à cette grève nationale « sans porter atteinte à leurs droits « .
Pour sa part, l’Autorité aéroportuaire israélienne a averti que les vols pourraient connaître des retards dimanche en raison d’une pénurie de personnel en résultat de l’action. L’hôpital Ichilov de Tel Aviv et les services de secours du Magen David Adom ont également annoncé qu’ils permettraient aux employés de prendre part à la grève.
Jeudi soir, des centaines de manifestants se sont réunis lors d’un événement programmé sur la place Rabin de Tel Aviv pour faire part de leur colère contre le texte. Scandant « Netanyahu est homophobe, c’est pourquoi nous sommes descendus dans les rues », les manifestants ont bloqué des artères du centre de la ville.
Un accord de GPA implique une femme souhaitant mener à terme une grossesse pour un individu ou pour un couple qui deviendront les parents légaux de l’enfant après la naissance.

Le Premier ministre, au début de la semaine, avait fait savoir qu’il désirait que la clause portant sur l’inclusion dans la loi sur la GPA des couples homosexuels soit ajoutée à la législation mais il avait finalement voté contre la mesure en raison des pressions des membres ultra-orthodoxes de sa coalition, selon des informations. Cette disposition avait été proposée par Amir Ohana, un député revendiquant son homosexualité et membre du propre parti de Netanyahu.
En plus de la grève de dimanche, un rassemblement aura lieu dans la soirée du même jour sur la place Rabin de Tel Aviv. Les manifestants défileront jusqu’à la place HaBima.
La grève a été annoncée mercredi par l’organisation-cadre de la communauté LGBT, la Agoudah, peu de temps après le vote de la Knesset sur la loi sur les mères porteuses qui a élargi ce droit aux femmes célibataires mais pas aux hommes, ce qui empêche dans les faits les couples gay d’avoir un enfant via une GPA.

« Pour la toute première fois, la communauté gay va se mettre en grève nationale », a écrit la Agoudat. « Ce jour-là, les employés issus de la communauté et probablement nos soutiens et partenaires ne seront pas présents à leurs postes et ils fermeront leurs entreprises pour protester contre la discrimination flagrante à l’encontre de la communauté LGBT et la détérioration de la situation qui s’est récemment amorcée en raison des efforts livrés par le gouvernement pour faire reculer notre campagne ».
Les entreprises et les divisions locales des multinationales ont progressivement annoncé qu’elles s’engageaient en faveur de la grève en autorisant leurs employés à y prendre part, ainsi qu’en mettant en oeuvre des politiques nouvelles pour aider leurs personnels à devenir parents par le biais d’une mère porteuse, indépendamment de leur orientation sexuelle.
Le centre de R&D de Microsoft a annoncé sur sa page Facebook qu’il versera 60 000 shekels à tout employé désireux de construire une famille en ayant recours à la GPA. Les coûts engendrés peuvent grimper jusqu’à 200 000 shekels.
« Le texte actuel de la loi sur les mères porteuses exclut la communauté LGBT et lui refuse le droit humain de base de construire une famille », a écrit l’entreprise. « C’est une loi regrettable et inégalitaire. A partir d’aujourd’hui, tous les employés qui décideront de fonder une famille par le biais d’une mère porteuse recevront la somme de 60 000 shekels indépendamment du genre, de l’ethnie, de l’orientation sexuelle, de l’âge ou du statut conjugal. Tous ! », a-t-elle fait savoir.
Mellanox Technologies a indiqué qu’elle offrirait également 60 000 shekels de congé parental aux employés qui ont recours à la GPA et que la compagnie permettra à ses employés de faire grève.
« Nous regrettons le texte actuel de la loi sur la GPA qui exclut de manière injuste la communauté LGBT et nous espérons que le jour où Israël autorisera une égalité réelle au droit de base à la parentalité arrivera bientôt », a dit l’entreprise dans un communiqué.

Les entreprises du secteur des hautes technologies Facebook, Natural Intelligence, IBM, e-Bay Israel, Albert Technology, Logic, Zap Group, Matrix, Playtika, Fiverr, MyHeritage, Similarweb, et Wibbitz ont toutes fait savoir que leurs employés pourraient participer à la grève.
Ce sera également le cas des personnels des municipalités de Tel Aviv et de Givatayim, du conseil régional de la vallée du Jourdain, de Teva, Allen Carr, Proctor & Gamble, Saar Book Publishing, SodaStream, Comme il Faut, Shufersal, Cellcom, et Pelephone, Isracard, Castro, et d’IsrAir.
Netivei Israel, l’opérateur national de transport, et le port de Haïfa permettront également à leurs salariés de faire grève.
Les compagnies de publicité McCann, Gitam, Twisted, Teenk et Awesome ont fait savoir qu’elles participeraient elle aussi à l’action, ainsi que les entreprises juridiques Herzog, Fox et Neeman, Epstein Rosenblum Maoz, Gornitzky & Co., et Osnat Naveh and Co.
iStore, revendeur officiel d’Apple à Tel Aviv, a annoncé la fermeture pendant une heure des magasins de Tel Aviv, Beersheva, and Raanana en signe de solidarité avec la communauté LGBT.
Jusqu’à l’amendement législatif de mercredi, le droit à la GPA ne concernait que les couples hétérosexuels mariés. Autre changement, les mères porteuses se limitaient jusqu’à présent à deux enfants par famille et ce nouvel amendement fait passer ce nombre à cinq.
De plus, la limite d’âge pour les mères porteuses, qui pourront donner naissance à cinq enfants (leurs propres enfants compris) contre quatre auparavant, est passé de 38 à 39 ans.