L’ONU appelle Israël à « tenir compte » des manifestants contre la réforme judiciaire
"J'exhorte ceux qui détiennent le pouvoir à tenir compte des appels des personnes engagées dans cette mobilisation," a déclaré Volker Türk
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Volker Türk a appelé jeudi les autorités d’Israël à « tenir compte » des opposants à la réforme judiciaire qui manifestent pour « la défense de la démocratie et des libertés fondamentales ».
La réforme, voulue par le gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu et qui vise à accroître le pouvoir des élus sur le pouvoir judiciaire, suscite en Israël une vague de manifestations sans précédent depuis janvier. Le Parlement a approuvé lundi une première mesure, très controversée, limitant la possibilité pour la Cour suprême d’invalider une décision du gouvernement à l’aune du concept juridique de « raisonnabilité ».
« J’exhorte ceux qui détiennent le pouvoir à tenir compte des appels des personnes engagées dans cette mobilisation, des personnes qui ont placé leur confiance dans l’idée d’une justice indépendante », afin de « protéger les droits de tous », a déclaré M. Türk dans un communiqué.
Disant qu’il suivait de près les développements, M. Türk note que depuis des mois des gens venus des quatre coins de la société israélienne « manifestent pacifiquement, construisant des alliances pour la défense ce la démocratie et des libertés fondamentales ».
« Ce vaste mouvement social a grandi au fil des mois pour défendre les droits de l’homme et protéger l’espace démocratique et l’équilibre constitutionnel construit avec tant d’efforts en Israël depuis des décennies », poursuit-il. « Il démontre l’étendue de l’inquiétude publique ».
Les manifestations ont attiré des Israéliens de tous les horizons politiques et sociaux, laïques ou religieux, militants pacifistes, cols bleus ou travailleurs du secteur de la technologie mais aussi des réservistes de l’armée.
Evoquant les requêtes déposées devant la Cour suprême, M. Türk a estimé essentiel que la Cour dispose de l’espace nécessaire pour trancher dans le respect du droit et libre de toute pression politique ou interférence.
Cette crise, qui divise profondément le pays, a suscité les inquiétudes de plusieurs alliés d’Israël, notamment des Etats-Unis.
La France s’est dite mardi « profondément attachée aux principes démocratiques, qui forment le socle de notre amitié avec Israël depuis son indépendance ».